Le fait du jour : Manifestation réussie
« Ce gouvernement applique une politique qui consiste à dire: ‘puisqu’on ne peut pas faire réussir tous les élèves, il faut y mettre moins de moyens, et pour ceux qui n’y arrivent pas, créer des voies de garage comme l’apprentissage à partir de 14 ans » Rapportée par AP, cette déclaration du secrétaire général de la FSU traduit sans doute la pensée des manifestants.
Samedi 20 janvier, ils étaient entre 15 et 30 000 à l’appel de la Fsu et du Snalc dans les rues de Paris. Mobilisation jugée « relative » par le ministre mais qu’on peut considérer comme réussie. Les médias ont été sensibles aux arguments de l’étude de Paris 1, présentée par le Café dès le 18 janvier, qui établit que les revenus des enseignants ont baissé de 20%. Du coup la perte des heures de chaire, la réduction du nombre de postes prennent un autre éclairage.
Le prochain rendez-vous est fixé au 8 février. Le Snes appelle à y participer pour « le retrait du décret et la demande d’ouverture de discussions sur la charge de travail des enseignants ». L’intersyndicale posera-t-elle la question de la rédéfinition des missions de l’enseignant ?
Dépêche AP
Communiqué
L’Expresso du 18/1/07
Editorial : Des notes et de la motivation
« Transmise de père en fils, de mère en fille, la crainte de l’échec, du déclassement, renvoie chaque enfant, livré à lui-même dans une société marquée par l’individuation, au dogme de la réussite. L’aspiration à celle-ci, parfois, est sans limite. Elle devient un but en soi, presque un impératif psychique : un idéal de perfection et d’excellence, un Graal, par définition inatteignable. On en saisit l’écueil, l’autre versant, son pendant angoissé : la crainte de n’être pas à la hauteur, de ne pas y arriver. Et chaque jour que le calendrier scolaire fait de subir, par le bulletin de notes, l’empreinte de sa (non ?) réussite chiffrée ». Dans une tribune du Monde, Jean-Michel Dumay évoque l’angoisse, voire la phobie scolaire, que certains jeunes construisent face à l’Ecole et ses exigences.
Et il les rapproche du culte français de la moyenne, décrié récemment par Roger-François Gauthier dans la Revue internationale d’éducation Sèvres (voir L’Expresso du 16/01/07). Il mêle ainsi deux aspects du système éducatif qui méritent qu’on s’y attarde : l’évaluation et l’estime de soi.
Avant la publication de la Revue de Sèvres, des travaux officiels, à commencer par un rapport de l’Inspection générale, ont mis en évidence les limites du système d’évaluation français. Dans un rapport de 2005, l’Inspection générale soulignait que » la culture de l’évaluation tarde à s’enraciner… Les outils ne manquent pas. Ils sont au contraire pléthore. Mais certains sont trop rudimentaires pour permettre d’apprécier les acquis des élèves. D’autres, plus pointus et sans doute plus adaptés, sont, en matière de pilotage, peu utilisés ». Au niveau des enseignants, « si l’on constate que la très grande majorité des enseignants sont capables d’évaluer précisément les capacités et le niveau de chacun de leurs élèves, ils ont souvent du mal à traduire cette appréciation de manière fine en termes d’acquis, à l’expliciter et à la faire remonter vers la communauté éducative comme à la faire redescendre à l’élève et à sa famille. La conversion de toute évaluation en note et, dans certains établissements, le compactage en » note moyenne » par discipline sur le bulletin trimestriel de toutes les notes obtenues par l’élève au cours du trimestre… réduisent considérablement la précision de l’analyse des acquis et des manques ». D’autres, comme André Antibi, ont pu montrer qu’une « constante macabre » pèse sur la notation et en pervertit la fonction.
La question de l’estime de soi est étroitement liée à celle de la notation. Dans Education & Management n°31, Yves Dutercq a pu rappeler que « les enseignants français ont, dans leurs évaluations, tendance à insister sur les échecs plus que sur les réussites des élèves ». Pour Pierre Merle, « un collégien sur cinq s’est déclaré senti souvent ou assez souvent humilié par son professeur ». Cette culture du « rabaissement scolaire » nuit évidemment aux résultats. Pour P. Merle « les recherches ont montré que les jugements des enseignants influencent davantage la réussite des élèves faibles que celle des élèves forts ».
C’est aussi ce que nous disent les travaux en psychologie sociale. Dans « (Se) motiver pour apprendre (Puf 2006), Delphine Martinot montre l’importance de la connaissance de soi dans la motivation scolaire. « Avoir une bonne estime de soi et des connaissances de soi de réussite dans le domaine scolaire est un facteur de réussite scolaire car cela favorise les efforts et la persistance dans l’apprentissage et face aux difficultés ».
Faut-il alors abandonner la notation qui peut sembler démotivante ? Il semble que la réponse soit ailleurs. D. Martinot nous invite à « aider les élèves à dissocier leur estime de soi dans le domaine scolaire de leurs performance scolaires ». Ce qui implique pas seulement une autre façon d’évaluer mais aussi une place différente faite à l’erreur. P. Picard, dans le même ouvrage, montre par exemple comment la réflexion menée sur les erreurs, c’est-à-dire la volonté de montrer la réflexion qui les amène, peut être stimulante pour les élèves.
Ainsi l’enseignant a un rôle clé dans la motivation de ses élèves. Mais d’autres facteurs, entre autres sociaux, ont aussi leur place dans l’attitude que prendra l’élève. « La motivation à apprendre est décidément bien une affaire d’interactions entre des facteurs individuels propres à l’élève et des facteurs contextuels. Ceux-ci ne concernent pas uniquement la classe, le groupe et les pratiques pédagogiques mais également l’institution et la société en général » écrivent Etienne Bourgeois et Benoît Galand.
Article du MOnde
L’Expresso du 16/1/07
Rappiort Inspection (en pdf)
Le système : Le programme des Cahiers pédagogiques
« Adapter le métier d’enseignant à ces exigences nouvelles. On nous dira que les questions de statut ne sont pas de la compétence d’un mouvement pédagogique… Certes, mais il est de notre responsabilité de dire que les tâches de l’enseignant ont déjà évolué dans les faits, que l’accompagnement des élèves les plus en difficulté et l’aide en général au travail scolaire sont partie intégrante de son travail, et qu’il devient urgent de le reconnaître institutionnellement ». La Crap – Cahiers pédagogiques contribue au débat sur l’école par une déclaration qui défend 7 autres propositions : mettre en place vraiment un socle commun de connaissances, transformer les pratiques pédagogiques (et par exemple rétablir pleinement IDD et TPE), faire évoluer l’évaluation, changer le fonctionnement des établissements, responsabiliser les acteurs, former aux nouvelles compétences pour le métier d’enseignant.
« Enfin, nous estimons nécessaire de donner « plus » aux établissements ou aux élèves en difficulté. Réduire la taille des classes ne peut suffire. La question des moyens doit impérativement être pensée en lien avec les transformations des pratiques pédagogiques qu’ils doivent permettre ».
Communiqué
Le système : La LOLF une occasion perdue pour E&D
« La LOLF aurait pu être l’occasion de refonder la relation entre l’autorité académique et les EPLE sur la base de responsabilités réciproquement reconnues… Là où cela était en discussion, il a fallu très peu de temps pour que la logique soit retournée, en revenant aux vieux réflexes qui consistent à demander aux EPLE de simplement décliner des stratégies élaborées au niveau académique. Le contrat d’objectif n’est plus la recherche d’une synergie entre deux niveaux d’initiative. Il n’est que la modalité d’exécution de décisions selon un processus limité à une approche hiérarchique. L’autonomie de l’EPLE n’est plus une autonomie d’initiative et le mot « contrat » un leurre ». L’éditorial du Courrier d’Education & Devenir dénonce la LOLF.
Un exemple d’actualité vient sous la plume du chroniqueur. « Quand le ministère décide de réduire le volume de décharges accordées aux enseignants du second degré, il laisse au chef d’établissement le soin de déterminer localement la suppression de certaines décharges, alors que le domaine statutaire relève du niveau national. L’autonomie n’est plus qu’un alibi permettant de se décharger, et pas de libérer et fédérer les énergies. Dans un tel contexte, on ne voit pas comment les chefs d’établissement vont pouvoir efficacement mobiliser leurs conseils pédagogiques (et c’était pourtant une bonne vraie décision que de les créer !). Mais il est vrai que depuis qu’est définie au niveau national LA méthode, la seule bonne pour tous, de quel investissement pédagogique supplémentaire aurait-on besoin au niveau local ? »
Editorial
Le système : En Angleterre un prof sur six victime de harcèlement électronique
« Notre sondage montre que les TIC permettent aux élèves et aux parents de harceler les enseignants par téléphone, courriel ou sur le web, les exposant à une humiliation publique ». Selon ce sondage réalisé par The Teacher Support Network (TSN), une association, et le syndicat A.T.L., 17% des enseignants auraient été victimes de tels agissements.
Cela va des sites qui notent les profs aux courriels anonymes. Mais le harcèlement vient aussi parfois de collègues.
Selon TSN, la moitié des profs ignore si leur établissement à une politique contre le harcèlement électronique. L’autre moitié la juge très majoritairement inadaptée.
TSN
Article du Guardian
Le système : Allemagne : Des parrains pour les jeunes issus de l’immigration
Pour faciliter l’intégration des jeunes issus de l’immigration, Maria Böhmer, ministre déléguée à la migration, souhaite voir se multiplier des « parrains éducatifs ». Selon elle, ils pourront aider les enfants dans des domaines que leurs parents connaissent mal. La ministre mettra en place également des cours d’allemand à destination des jeunes et des mères de famille.
Communiqué
La recherche : L’Atlas des idées
« La croissance de la Chine et de l’Inde signifie que la prééminence en innovation scientifique des Américains et des Européens n’est plus garantie. Les emplois qui en dépendent non plus ». Charles Leadbeater et James Wilsdon ne se limitent pas à faire ce constat. Pour le thinktank britannique Demos ils font des propositions pour que le Royaume Uni prenne la balle au bond.
Parce que cette explosion scientifique en Asie est aussi une opportunité. « Les innovateurs européens trouveront de nouveaux consommateurs et de nouveaux partenaires. Davantage de chercheurs, avec de meilleurs outils, affronteront les défis planétaires comme le changement climatique ou les nouvelles épidémies ». En attendant ils donnent des indications sur la nouvelle géographie de la recherche. Ainsi la Corée du sud a dépassé le Royaume Uni en brevets déposés. La Chine est passée devant la France pour les publications scientifiques et talonne l’Allemagne et le Royaume Uni.
D’où des propositions qui tendent à tirer profit de la vague : créer un fond de 100 millions de livres pour financer des collaborations en recherche scientifique, offrir 200 bourses par an à des étudiants asiatiques, partager la connaissance.
L’atlas des idées
La recherche : Educause prédit l’âge de l’interactivité
Le numéro de janvier d’Educause tente la prospective. Andrew J. Milne, Standford University, imagine ce que seront les salles de classe des universités de demain. « Si les murs pouvaient parler » : l’expression pourrait bien devenir réalité ». A.J. Milne imagine des salles de classe qui abandonneraient le matériel coûteux d’aujourd’hui pour de nouveaux outils comme des murs qui pourraient se transformer en interface informatique. Alors que l’informatique éducative est construite sur l’idée du contrôle, les nouveaux outils seront collaboratifs et encourageront l’interaction entre les étudiants.
Sommaire
La classe : Un blog pour mobiliser les collégiens
« Quel meilleur moyen pour devenir un internaute éclairé surfant sur la Toile que d’en devenir soi-même un acteur à part entière ? » Christelle Membrey anime le club internet du collège Louis Aragon de Chatenoy-le-Royal (71). Un site qui accumule informations et témoignages sur les blogs, les usages d’Internet par les jeunes.
Mais le blog n’est pas sans conséquences sur le cours de français. » Ce club et ce blog m’ont en fait conduite à intégrer davantage les nouvelles technologies au sein de mes cours » déclare C. Membrey au Café pédagogique.
« C’est parce que j’ai pu expérimenter par exemple certains services tels que SparkAngels ou Gmail que j’ai osé les utiliser dans le cadre de mes séances de Français. C’est parce que certains élèves du Club faisaient partie de ces séances de travail que j’ai pu, avec eux , guider et assister les élèves en difficulté dans l’utilisation technique d’un outil , d’un logiciel afin de pouvoir ensuite me concentrer sur l’essentiel du cours : l’expression écrite ou le point de grammaire sur lesquels les élèves devaient travailler. Enfin, c’est parce que j’ai pu tester l’intérêt et les limites de ce premier blog que m’est venue l’envie de tenter l‘expérience de tenir un blog avec ma classe de 4ème… Créer un blog en leur compagnie, point de départ , lieu de rencontre et d’échanges mais aussi réceptacle de leurs réflexions , de leurs envies , de leurs questions m’ a semblé tout naturel ».
Le blog
L’élève : Nouveau livret pour l’ASSR
EduScol publie un nouveau livret pour préparer l’ASSR.
Le livret
L’élève : Le Conseil général des collégiens délibère en direct
Séance spéciale du Conseil général des collégiens du Val de Marne le 29 janvier. Les représentants des collégiens débattront de leur budget et défendront leurs projets. Six projets pour le moins ambitieux : un court métrage favorisant de « nouveaux comportements » à l’égard des personnes handicapées diffusé dans et hors les collèges, un vidéo-clip et une campagne d’affiches pour sensibiliser les jeunes au danger du tabac, de l’alcool et de la drogue, une exposition pour « éveiller les consciences sur les discriminations et la nécessité de les combattre », un festival culturel pour favoriser « les rencontres et promouvoir les jeunes talents », un DVD pour faciliter la discussion « pas toujours simple » sur les rapports entre les filles et les garçons, l’organisation d’une journée départementale de solidarité avec les peuples du Sud. La séance sera retransmise en direct sur le site du conseil général.
Communiqué
Citoyenneté : Les Justes et la journée du 27 janvier
France 5 Education, en partenariat avec le ministère de l’éducation nationale, propose un remarquable site sur les Justes, ces hommes et femmes qui ont sauvé des juifs durant la seconde guerre mondiale.
Le site donne la parole à plusieurs Justes qui reviennent sur leurs motivations. Des repères chronologiques permettent de mieux saisir les témoignages. Enfin le site est complété d’une sélection de ressources et de fiches pédagogiques (primaire, collège et lycée). D’un maniement très simple, le site peut servir en classe pour la journée du 27 janvier.
Signalons également les pages du site Histoire et mémoire qui proposent des ressources pour la journée du 27 janvier et une réflexion sur le rôle des enseignants par rapport à la transmission de la mémoire et à ces journées commémoratives.
Site Les Justes
Site Histoire et mémoire
Site Histoire et mémoire
Primaire : Les derniers instits
En janvier 2006, ils n’étaient plus que 45 157 sur 320 000 enseignants du primaire. Les instituteurs disparaissent mais moins vite que ce qui était prévu. Le protocole d’intégration dans le corps des professeurs des écoles devait s’arrêter en 2007. Le Sgen-Cfdt et le Se-Unsa ont obtenu que la liste d’aptitude et le premier concours interne soient maintenus en 2008 avec des volumes identiques à 2007 (environ 16 000 et 3 000 postes).
Communiqué
Langues : Expolangues
A l’occasion de son 25ème anniversaire, le Salon Expolangues accueille, du 24 au 27 janvier, à Paris, comme invitée d’honneur la Fédération de Russie. Pour cette grande fête du multilinguisme, les visiteurs auront le privilège de découvrir ou redécouvrir la langue, la culture et le folklore d’un pays riche en histoire. Moment fort le jeudi 25 janvier : 19h00-19h30 avec une liaison avec la station spatiale internationale. Et la participation des gagnants des concours de langue russe organisés pour les lycéens et les collégiens de France.
Mais Expolangues c’est aussi plus de 200 exposants dans différents secteurs : écoles de langues, séjours linguistiques, méthodes et tests de langues, formations à l’étranger, interprétation, traduction, édition, multimédia.
Le programme
Allemand : 22 janvier : Journée franco-allemande
Depuis le sommet franco-allemand du 22 janvier 2003, quarantième anniversaire du traité de l’Élysée, le 22 janvier est chaque année la « Journée franco-allemande ». À cette occasion, en France et en Allemagne, les écoles et les établissements du second degré sont invités à organiser des activités pluridisciplinaires autour de la langue du partenaire et du thème retenu pour cette année : » L’Allemagne, un pays à redécouvrir ». Le ministère invite les enseignants, quelle que soit la discipline qu’ils enseignent, à préparer ces activités dans le cadre et donne sur EduScol quelques exemples.
A cette occasion, le Cndp publie également un gros dossier qui mêle témoignages et documents pédagogiques. Ainsi Christine Reymond évoque le dispositif Tandem, Claire Doutriaux l’émission Karambolage, Anne Thoman son expérience des classes bilangues au collège. Le dossier se clôt sur des pistes pédagogiques et de nombreux exercices pour le collège et le lycée. Pas sûr que ce soit la fête pour les élèves !!
Outre sa dimension officielle, la journée est l’occasion pour de nombreux enseignants pour proposer des activités amusantes et qui font découvrir l’Allemagne. Un exemple : au Collège Pierre Brossolette de Rehon (54) les élèves préparent des saynètes, distribuent des gâteaux allemands et invitent leurs camarades à participer à un quiz sur l’Allemagne. Tout cela mobilise également les professeurs et… le chef de cuisine.
Sur Eduscol
Un site de collège
Dossier CNDP
Internet : Deux nouveaux chevaux de Troie
Secuser signale deux nouveaux chevaux de Troie. Small.DBY se présente comme un message annonçant que Saddam Hussein est toujours vivant ou que Castro est mort. Il connaît une diffusion très rapide. Downloader.BAI promet lui une vidéo sur la tempête en Europe. Dans les deux cas si vous cliquez sur la pièce jointe et que vous êtes sous Windows, vous infectez votre ordinateur.
Communiqué
Communiqué