La découverte de la lecture en moyenne section
Le « Journal d’une grande section en ZEP », tenu l’année dernière par Bernard Devanne, nous avait montré comment les enfants s’initient à la lecture et l’écriture en fin de maternelle. Vous avez été très nombreux, parents et enseignants, à l’apprécier.
Cette année, Bernard Devanne reprend sa chronique qu’il déplace en moyenne section. Il nous emmène en classe et partage avec nous ses fines observations et réflexions. Nous découvrirons chaque trimestre les difficultés et les progrès des enfants, les interrogations de leur enseignante, les méthodes utilisées pour la découverte de l’écriture et la lecture.
Durant le premier trimestre ces enfants de Zep, souvent issus de familles non francophones, écoutent leurs premières histoires, découvrent leurs premiers albums, tracent leurs premiers signes. « Beaucoup de ces enfants ont, dès ce premier trimestre de moyenne section, établi un rapport “naturel” à la chose écrite, qu’il s’agisse de la fréquentation des albums, des premiers repérages qu’ils y opèrent, de la pratique d’activités d’écriture qui ne provoque aucun découragement de leur part ou même qui, pour quelques-uns d’entre eux, est déjà l’occasion d’implications attentives entre écrits à produire et supports de référence. Nous suivrons tout particulièrement au deuxième trimestre les progrès des quatre enfants qui manifestent pour l’instant les plus lisibles “difficultés d’apprentissage”.
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/devanne_ms1.aspx
Le Journal d’une grande section 2005-2006
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/devanne_i3l.aspx
Les bourses des lycées
Le dossier de demande de bourse doit être déposé au cours du premier trimestre de l’année civile. Le formulaire et les conditions à remplir sont publiées sur Service Public.
http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F616.xhtml
En Angleterre une nouvelle politique d’accompagnement scolaire
Comment venir en aide aux élèves en difficulté en fin de primaire et début du secondaire ? Les parents font souvent appel à des cours particuliers, à l’exception des plus défavorisés. Selon BBC News, le gouvernement devrait lancer pour deux ans en avril 2007 une expérimentation de cours particuliers pris en charge par l’Etat pour les enfants des milieux populaires.
Parallèlement, il s’interroge sur l’aide à apporter aux élèves les plus doués. Les écoles auraient l’obligation de détecter les élèves les plus capables. Elles recevraient des fonds spéciaux pour leur offrir des leçons et des activités supplémentaires le week-end ou durant les vacances d’été. Ce nouveau système pourrait démarrer dès la prochaine rentrée.
L’idée est moins choquante en Angleterre où la différenciation est banale et où il est admis que les élèves puissent faire en classe des exercices différents comme le rappelait récemment Maroussia Raveaud dans un article donné au Café. Cependant des voix s’élèvent contre le projet et critiquent déjà le principe de la détection. L’élève doué ne risque-t-il pas d’être souvent l’élève le plus sage ?
http://news.bbc.co.uk/1/hi/education/6235167.stm
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/r2006_index.aspx
http://education.guardian.co.uk/schools/story/0,,1979803,00.html
http://news.bbc.co.uk/1/hi/education/6214407.stm
http://cafepedagogique.net/lemensuel/larecherche/Pages/2006/analyses_77_accueil.aspx
Aménagements des examens pour les candidats handicapés
Le B.O. du 4 janvier publie une circulaire précisant l’organisation des examens et concours de l’enseignement scolaire et de l’enseignement supérieur pour les candidats handicapés. Elle applique un principe de base : » Toute personne présentant un handicap et candidate à un examen ou un concours est fondée à déposer une demande d’aménagement des épreuves de l’examen ou du concours ».
http://www.education.gouv.fr/bo/2007/1/MENE0603102C.htm
Un rapport parlementaire propose un contrôle renforcé de l’enseignement à domicile
» La manipulation mentale des enfants, l’opposition de leurs parents à toute socialisation et à toute éducation extérieure, le risque de maltraitance et d’abus sexuel, la mainmise sur des personnes captives dès leur plus jeune âge, afin de les retenir au cours de leur vie dans une organisation fermée, constituent en effet autant de manifestations de l’emprise des sectes sur les mineurs, qui doit être dénoncée et combattue ». Le rapport de la Commission d’enquête parlementaire relative « à l’influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs » envisage un contrôle renforcé de l’enseignement à domicile.
Selon le rapport de 60 000 à 80 000 enfants seraient élevés dans un contexte sectaire en France, certains d’entre eux n’étant même pas déclarés. Le rapport montre les conséquences néfastes de l’influence sectaire. Ainsi, les sectes exigeraient de longs travaux religieux des enfants (23 heures par semaine pour un enfant du primaire chez les Témoins de Jehovah selon le rapport) ce qui nuirait à leur éducation et renforcerait l’endoctrinement du groupe. Les enfants scolarisés dans l’école publique seraient étroitement surveillés et endoctrinés par la secte.
A titre d’exemple, le rapport signale un document interne de l’Eglise de scientologie qui sert au contrôle mental des enfants (un « Security Check Children »). L’enfant est invité à répondre à des questions qui assurent l’emprise du groupe. » As-tu jamais décidé que tu n’aimais pas un membre de ta famille ? As-tu souhaité quelque chose très fort, sans jamais rien dire à qui que ce soit ? As-tu refusé d’obéir à un ordre provenant de quelqu’un à qui tu aurais dû obéir ? As-tu un secret ? As-tu essayé de faire croire à d’autres que tes parents ou tes maîtres étaient cruels avec toi ? As-tu menti pour échapper à un blâme ? T’es-tu jamais enfui alors que tu aurais dû rester ? »
Mais les rapporteurs étudient de près l’instruction à domicile, qui concernerait en France 2 869 enfants, et qui serait utilisé pour enfermer les enfants. Ils estiment que le contrôle exercé par l’éducation nationale sur les parents est insuffisant et parlent même « d’inertie ».
Les rapporteurs signalent également le développement des sectes dans le domaine de l’accompagnement scolaire. Le rapport cite en exemple « Math rattrapage » une entreprise francilienne qui serait liée à la Scientologie.
En conclusion, le rapport demande de redéfinir le régime de l’instruction à domicile en le soumettant à autorisation et en instaurant un contrôle annuel. Les parents devraient utiliser des manuels fournis par des organismes reconnus et ne pas se regrouper au-delà de deux familles.
Un contrôle renforcé s’exercerait également sur l’enseignement à distance et le soutien scolaire (agrément). Une sensibilisation au risque sectaire serait introduite dans les programmes d’éducation civique au collège et au lycée et un enseignement particulier serait fait en IUFM.
http://www.assemblee-nationale.fr/12/dossiers/commission_enquete_sectes.asp
Des parents réagissent au rapport de la commission parlementaire sur les sectes
« C’est à nous, Parents, que revient la décision du mode d’instruction de nos enfants. La liberté d’enseignement est un droit constitutionnel ». Un Collectif pour la liberté d’instruction (CLI), réunissant deux associations représentant près de 600 familles, lance une pétition pour la liberté d’instruction qu’ils estiment menacé parle rapport de la Commission. Celle-ci souhaite soumettre à l’autorisation par les autorités académiques l’instruction à domicile.
Pour le CLI, la commission utilise l’argument des écoles clandestines des sectes pour interdire l’instruction familiale qui relève des libertés fondamentales.
http://fr.cpli.eu/petitions/index.php
http://www.lesenfantsdabord.org/plugins/coolforum/forum.php?lng=fr&cat=5
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2006/12/index201206.aspx
L’illusion du pédagogique dans le politique
« La plupart des pédagogues ont cru, à un moment ou à un autre, à la possibilité de l’avènement du pédagogique dans le politique. D’une certaine manière, c’est très heuristique d’y croire : cela permet d’inventer des choses nouvelles. Il y a une vraie fécondité dans cette illusion. Même si cela reste une illusion. Disons que c’est une illusion nécessaire. Il faut y croire et, en même temps, accepter que le politique soit radicalement hétérogène au pédagogique ». En guise de voeux, Philippe Meirieu nous fait réfléchir sur l’impact de l’échéance électorale de 2007.
« Nulle politique ne peut décréter la pédagogie. Au bout de la chaîne et, quelles que soient les instructions officielles et les structures institutionnelles, c’est bien la manière d’interroger Stéphanie et Farid qui fera toute la différence. Pas seulement, parce que l’interrogation pourra être plus ou moins bienveillante (ce qui rabattrait le pédagogique sur le psychologique), mais aussi parce qu’elle sera plus ou moins pertinente en fonction des mots employés, de l’exemple évoqué, de la place dans la progression, des interactions possibles avec les autres élèves, etc.
Alors, faut-il que le politique renonce à s’intéresser à l’avenir de Stéphanie et Farid ?… Certainement pas. Car, de même que le fait qu’un enseignant ne puisse apprendre à la place d’un élève ne réduit pas l’enseignant à l’impuissance, de même, le fait que le politique ne fasse pas directement la classe ne l’empêche nullement de créer les conditions pour qu’elle se fasse bien. Et voilà l’urgence. À la convergence de l’éducation et de la pédagogie. Quand on rend les choses possibles ».
http://www.meirieu.com/nouveautesblocnotes.htm