Automutilations : les ados parlent avec leur corps
« Nous sommes dans une société avec des familles plus éparpillées et plus désemparées. Nous recevons des parents qui ont une extrême difficulté à contenir leurs ados, voire qui en ont peur. Or, à cet âge-là, les jeunes n’ont pas tous les critères pour choisir, il faut que les familles et la société puissent les guider, c’est-à-dire témoigner d’une aspiration ou d’un désir pour eux. Car, si aujourd’hui l’ado est plus libre de se construire, il est aussi plus libre de se détruire s’il va mal ». Maurice Corcos, pédopsychiatre, évoque dans Libération les automutilations que s’infligent les adolescents.
http://www.liberation.fr/actualite/societe/219054.FR.php
Une jeunesse menacée pour O. Galland
« Par rapport aux années 1960, la permissivité des moeurs (sexuelles, par exemple) a continué de progresser. Par contre, il y a un renversement de tendance concernant la critique des institutions et de l’ordre…(La précarité) les concerne tous, diplômés et non-diplômés. Mais l’écart entre ces deux jeunesses ne fait que s’accroître. Pour un non-diplômé, la précarité est plus durable, débouche souvent sur de l’exclusion et du chômage longue durée ». Dans Ouest-France, le sociologue Oliver Galland dresse le portrait d’une jeunesse qui doit faire face à la précarité.
http://www.ouest-france.fr/Dossiers/18_25ans_detail.asp?idDOC=355919&idCLA=9632
Sur le conflit des générations voir le site de L. Chauvel
http://louis.chauvel.free.fr/
Un quiz pour éduquer à Internet
Le principe est un peu simple. SaferInternet propose aux jeunes de répondre à un quiz qui analyse leur utilisation d’Internet. Enfin de quiz, des conseils sont prodigués pour veiller davantage à la sécurité.
http://insafe-survey.eun.org/
Insupportable mon mobile ?
« Prendre des photos, des vidéos d’une personne, les publier sur un site web ou les diffuser par MMS sans son consentement, c’est interdit et puni par la loi. Si cette personne te donne son autorisation, pas de problème ; si elle est mineure, il faut celle de ses parents ». L’académie et le CRDP de Versailles publient une plaquette qui sensibilise les collégiens et lycéens aux risques liés à l’utilisation du portable.
http://www.crdp2.ac-versailles.fr/modules/wfdownloads/visit.php?cid=2&lid=4
Phobie scolaire et décrochage
« J’avais envie d’entrer en classe, mais je n’y arrivais pas. Les autres pensent qu’on sèche, que c’est de la flemme » explique un lycéen dans Ouest France. Le quotidien visite une classe ouverte spécialement à Rennes pour ces jeunes. « Ces adolescents ne supportent pas la pression liée aux programmes, aux évaluations » estime la proviseure.
Une situation qui renvoie à la compétition et à l’humiliation ressenties par les élèves dans le système scolaire. « Nous sommes en face d’une réalité difficile à connaître. D’après une étude de l’INSEE réalisée en 1992, presque un collégien et lycéen sur deux a déclaré se sentir « parfois » ou « souvent » humilié » déclarait Pierre Merle au Café en 2005. « Dans une étude par questionnaire que j’ai réalisée en 2000 (872 collégiens de sixième et troisième), un collégien sur cinq s’est déclaré s’être senti « souvent » ou « assez souvent » humilié par son professeur. C’est beaucoup moins. C’est encore beaucoup trop. Indiscutablement, il s’agit d’un phénomène scolaire massif ».
Article d’Ouest-France
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/andev06_index.aspx
Article de Pierre Merle dans le Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/larecherche/Pages/2005/analyses_66_accueil.aspx
Jamais la drogue n’a été aussi peu chère en Europe
» Pour la majorité des pays, la tendance prédominante sur ces cinq dernières années a en effet été une diminution des prix dans la rue pour le cannabis, l’héroïne, les amphétamines, l’ecstasy et la cocaïne. Bien que les données historiques relatives aux prix dans la rue fassent largement défaut et soient difficiles à interpréter lorsqu’elles sont disponibles, cette tendance, de manière inquiétante, concorde avec l’idée selon laquelle les prix pourraient avoir baissé sur le long terme. Par exemple, des informations disponibles pour certains pays à prévalence élevée suggèrent que la cocaïne et l’ecstasy étaient considérablement plus chères à la fi n des années 80 et au début des années 90 qu’aujourd’hui ». Selon le rapport 2006 de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, le prix des drogues continue à chuter en Europe.
L’Observatoire enregistre malgré tout une stabilisation de la consommation de cocaïne qui est devenue la seconde drogue en Europe. En 2006, 22 millions d’européens ont consommé du cannabis, 3,5 millions de la cocaïne, 3 millions de l’ecsatsy.
http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/NR06rapp.pdf
La Défenseure des enfants pour un droit du « tiers » dans l’éducation des enfants
« J’ai souhaité relayer auprès des pouvoirs publics, la proposition visant à instaurer un véritable « statut des tiers » qui reconnaisse leur place dans la vie quotidienne des enfants et qui permette à ces derniers – s’ils le souhaitent – de maintenir des relations personnelles avec ceux qui auront partagé leur vie un certain nombre d’années et avec lesquels ils ont noué des liens affectifs forts (beau-parent, enfants de celui-ci, les « quasi », comme les appellent certains !) ». Dans son rapport annuel, la Défenseure des enfants demande une modification du code civil pour prendre en compte les droits des tiers.
Elle rappelle que les familles recomposées représentent près de 2 millions d’enfants et évoque même les 30 000 enfants des familles homoparentales. Pour elle, » l’évolution des compositions familiales a montré la coexistence à côté de la parenté, comprise comme le lien parent-enfant, d’une fonction parentale plus ou moins permanente fondée, non pas sur un statut ou une place juridique, mais sur une « compétence ». Un nombre croissant de tiers jouent un rôle croissant dans son éducation et dans les liens affectifs que l’enfant noue au cours de son développement. Pourtant, leur place n’est qu’imparfaitement consacrée au plan juridique alors qu’ils se trouvent amenés à exercer une fonction de parentalité auprès de l’enfant… L’absence d’un statut du tiers qui a partagé la vie quotidienne de l’enfant n’est pas sans conséquence pour l’enfant au moment de la rupture imposée (par les adultes) de la vie commune, en terme de souffrance ressentie à l’occasion de séparations plus ou moins bien préparées et aggravées par les conflits des adultes qui ont des réticences à favoriser le maintien des liens avec ce tiers dont ils se séparent ».
Aussi demande-t-elle un véritable statut des tiers en faisant plusieurs propositions : création d’un mandat d’éducation pour un tiers, d’une convention de partage de l’exercice de l’autorité parentale avec un tiers; possibilité pour le juge de confier un enfant à un tiers; création d’un droit de l’enfant à entretenir des relations personnelles avec le tiers qui a partagé sa vie quotidienne.
Ces mesures existent dans certains pays européens. Ainsi en Angleterre, le droit anglais reconnaît plusieurs catégories de tiers qui sont autorisées à solliciter un droit de contact (toute personne chez qui l’enfant a vécu au moins 3 ans par exemple). La Belgique reconnaît également un droit à toute personne qui justifie d’un lien d’affection particulier avec l’enfant. Ces propositions entrent également dans le débat français sur l’homoparentalité.
http://www.defenseurdesenfants.fr/pdf/rapport2006.pdf
http://www.defenseurdesenfants.fr/defens/index6.htm
Les jeunes ressentent des vexations plus que des injustices
« Des personnes peuvent avoir le sentiment que, dans certaines circonstances de leurs relations sociales, on a porté atteinte à leurs droits ou à leur dignité. Les jeunes se distinguent nettement de leurs aînés à cet égard. Leur sensibilité à différentes formes d’ostracisme est plus aiguisée que celle des adultes, mais s’applique surtout à des atteintes portées à l’image de soi » affirme Olivier Galland dans une étude publiée par Economie et Statistique, une revue de l’Insee.
« Ils se plaignent plus de vexations – moqueries ou insultes – que d’injustices ou du refus de droits. L’apparence physique – poids, taille et look – constitue pour les jeunes le motif principal des formes d’ostracisme dont ils se plaignent. Ce sont surtout les filles corpulentes et les garçons fluets qui en font état. Mais quelle que soit leur corpulence, les jeunes filles y sont plus sensibles que les garçons… Le racisme est une autre manifestation d’une discrimination liée à l’apparence. Un jeune sur quatre d’origine non européenne déclare avoir été victime de mauvais traitements liés à ses attaches étrangères… Quels que soient leurs comportements culturels les jeunes victimes d’exclusion professionnelle ou de ségrégation urbaine se sentent surexposés aux stigmatisations racistes. Les jeunes filles originaires du Maghreb se sentent beaucoup moins stigmatisées que les garçons de même origine, malgré le maintien plus affirmé d’une spécificité culturelle en matière religieuse et d’une fidélité au pays d’origine ».
http://www.insee.fr/fr/ppp/comm_presse/ficcom_frame.asp?com_id=263&path=/fr/ppp/comm_presse/comm/cpes393-394 .pdf
La loi de prévention de la délinquance adoptée
L’Assemblée nationale a adopté le projet de loi de prévention de la délinquance. Examiné depuis le 21 novembre à l’Assemblée, le projet de loi prévoit une « présentation immédiate » devant le juge et des procédures de placement du mineur délinquant. Il fait du maire le directeur de la politique de prévention. Il pourra décider des internements d’office avec inscription dans un fichier centralisé, il aura aussi accès aux informations confidentielles des travailleurs sociaux dont il coordonnera le travail à l’aide d’un conseil spécial. Enfin de nouveaux délits sont créés comme celui de violence en bande.
Le texte a été très critiqué par la CNIL et surtout la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). La première dénonce par exemple l’absence de garanties « ni sur l’origine des informations qui seraient utilisées pour procéder à ce signalement, ni sur les critères déclenchant ce signalement, ni sur les modalités de transmission et de traitement des informations et la nécessaire confidentialité de celles-ci » sur les fichiers de signalement des familles et des mineurs à problèmes. Un souci partagé par la CNCDH.
La CNCDH s’inquiète des pouvoirs donnés au maire, une instance contre laquelle il n’existe aucun recours ce qui lui semble contraire à la constitution. Elle « s’interroge sur la philosophie d’un texte dont les finalités ne sont pas véritablement affichées et qui, malgré le titre annonçant un projet de loi sur la prévention de la délinquance, traite essentiellement de mesures de répression ou de moyens permettant de la mettre en oeuvre… Elle a mesuré également les conséquences de ce texte sur les familles les plus défavorisées et se trouvant déjà dans une situation avancée de précarité. En effet, bien des mesures présentent un volet social à l’égard de ces personnes dans une logique de contrôle, de suspicion, présentée comme une obligation. Ceci risque de faire échouer la lutte contre les exclusions qui nécessite écoute et confiance pour permettre à ces personnes d’accéder aux droits fondamentaux et d’exercer leurs responsabilités. La CNCDH note le risque d’une plus grande stigmatisation de ces familles ». Le projet doit maintenant passer au Sénat.
http://www.assemblee-nationale.fr/12/dossiers/prevention_delinquance.asp
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2006/11/index241106.aspx
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2006/11/index131106.aspx