Nouvelle baisse de la dépense d’éducation en 2005
« En 2005, la France a consacré 117,9 milliards d’euros à son système éducatif, soit 6,9% de son produit intérieur brut (PIB) et 1 880 euros par habitant. Hors formation continue, la France, avec 6,3%du PIB, se situe en 2003 au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE (5,9 %). La dépense d’éducation est pratiquement stable en euros constants depuis 2003 ». Voilà ce que nous dit la dernière note d’information du ministère.
En y regardant de plus prêt : la dépense d’éducation représentait 7,6% du PIB en 1995, 7,3% en 2000, 7% en 2004 et 6,9% en 2005. A ce rythme là on rejoindra bientôt le niveau du début des années 1980.
http://media.education.gouv.fr/file/61/7/3617.pdf
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2006/10/index181006.aspx
Quand Robien flingue Sarkozy…
» L’Education, c’est un sujet trop sérieux, trop complexe pour tolérer le simplisme, l’à-peu-près, les contre-vérités ou les trous de mémoire !… Un candidat veut rompre avec le règne de l’ « idéologie folle » à l’école et dans les I.U.F.M. Eh bien, c’est ce qui sera fait, dès mars 2007, en restaurant une approche réaliste et pragmatique, centrée sur les savoirs fondamentaux : la lecture, la grammaire, le calcul ». Mardi 5 décembre, le ministre de l’éducation nationale a convoqué la presse pour l’entendre critiquer trois candidats à la présidence de la République, oubliant au passage, d’ailleurs, Le Pen.
Evidemment il est assez habituel de voir un ministre prendre à partie les candidats de l’opposition. Mais chacun reconnaîtra dans ce premier exemple Nicolas Sarkozy. Fait sans précédent, un ministre de la majorité réunit la presse pour dénigrer le candidat de la majorité ! Celui-ci bénéficie encore d’une seconde correction dans le discours de Robien qui enfonce un ultime clou : « certains ont donc peut-être besoin de cours de rattrapage. Le ministère est à leur disposition pour un soutien individualisé ! »
L’événement est aussi imprévisible qu’unique. Quel bel exemple de solidarité gouvernementale ! On aimerait savoir ce que le ministre de l’intérieur et celui de l’éducation nationale vont se dire le 5 au Conseil des ministres…
http://www.education.gouv.fr/cid4274/debat-sur-l-education-nationale-dans-le-cadre-de-la-campagne-presidentielle.html
Robien souhaite ouvrir l’école aux entreprises
« Le ministre souhaite que se développent des actions concrètes en faveur des élèves des établissements d’Éducation prioritaire ou des élèves les plus modestes, pour leur permettre de découvrir les différents métiers du monde de l’entreprise, les aider à trouver des stages et bénéficier de bourses, d’accompagnement scolaire ou d’actions de parrainage et de tutorat ». Le ministre de l’éducation nationale présentera le 13 décembre une « Charte d’engagement des entreprises au service de l’égalité des chances dans l’éducation ». Bouygues, Carrefour, Suez, Accor, L’Oréal, Coca Cola et bien d’autres entreprises participeront à cette Charte.
http://www.education.gouv.fr/cid4293/rapprochement-ecole-entreprises.html
Ecole rurale : Le dossier mensuel du Café
Alors que la désertification et l’urbanisation progressent, l’école rurale reste au coeur des interrogations du système éducatif. Ce n’est pas le moindre de ses paradoxes.
« Comment faire pour que les élèves de classes rurales aient des orientations comparables à tous leurs congénères ? » interroge Pierre Champollion. Quelle marque de fabrique impose-t-elle aux élèves ? Celle-ci est-elle positive, comme le laisse entendre S. Connac ? Quelle est globalement son efficacité ? Quelle est son histoire ?
Le Café tente une réponse et vous invite à découvrir ce nouveau dossier mensuel.
Le dossier
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/rurale06_index.aspx
Convention avec l’Ordre des architectes
» Avec des architectes, les collégiens réfléchiront sur la ville et son architecture, dans une perspective de développement durable. L’Ordre des architectes assistera l’équipe pédagogique dans la mise en oeuvre d’un projet d’éducation à l’environnement urbain et d’ouverture culturelle au patrimoine local. C’est une belle opportunité pour les élèves de découvrir toute la richesse de notre patrimoine, de comprendre l’architecture qui les entoure ». Une convention de partenariat a été signée entre le ministère de l’éducation nationale et l’Ordre des architectes pour faciliter ces projets. « Elle permettra également à l’Ordre de parrainer des collégien sélectionnés pour leur motivation pour les métiers de l’architecture » précise le ministère.
http://www.education.gouv.fr/cid4273/partenariat-avec-le-ministere-de-la-culture-et-l-ordre-des-architectes.html
Dès le 1er février, adieu salle et cour fumeur
Le Journal officiel du 16 novembre publie le décret interdisant de fumer dans les lieux publics. Dès le 1er février 2007 il est interdit de fumer « dans tous les lieux fermés et couverts qui accueillent du public ou qui constituent des lieux de travail ; dans les moyens de transport collectif ; dans les espaces non couverts des écoles, collèges et lycées publics et privés, ainsi que des établissements destinés à l’accueil, à la formation ou à l’hébergement des mineurs ». A partir de cette date, les élèves et les adultes ne pourront plus fumer dans la cour de l’établissement.
La salle des profs fumeurs va-t-elle subsister ? « L’interdiction de fumer ne s’applique pas dans les emplacements mis à la disposition des fumeurs au sein des lieux mentionnés… Ces emplacements ne peuvent être aménagés au sein des établissements d’enseignement publics et privés, des centres de formation des apprentis, des établissements destinés à ou régulièrement utilisés pour l’accueil, la formation, l’hébergement ou la pratique sportive des mineurs et des établissements de santé ».
Si beaucoup de lycées ont trouvé un compromis consistant à laisser les élèves fumer sur le trottoir, la seconde mesure va toucher les profs privés de salle fumeur. Mais c’est pour leur bien.
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=SANX0609703D
Le décret sur l’interdiction de fumer publié au B.O.
Dès le 1er février 2007 il sera interdit de fumer « dans tous les lieux fermés et couverts qui accueillent du public ou qui constituent des lieux de travail ; dans les moyens de transport collectif ; dans les espaces non couverts des écoles, collèges et lycées publics et privés, ainsi que des établissements destinés à l’accueil, à la formation ou à l’hébergement des mineurs ». A partir de cette date, les élèves et les adultes ne pourront plus fumer dans la cour de l’établissement. Les « emplacements mis à la disposition des fumeurs » ne seront plus admis dans les établissements d’enseignement publics et privés, les centres de formation des apprentis, les établissements destinés à ou régulièrement utilisés pour l’accueil, la formation, l’hébergement ou la pratique sportive des mineurs ». L’Expresso du 17 novembre avait publié cette information.
http://www.education.gouv.fr/bo/2006/43/SANX0609703D.htm
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2006/11/index171106.aspx
Interdiction de fumer : Comment l’appliquer ?
Le tabac est une drogue mortelle et la décision d’interdire totalement de fumer dans les établissements scolaires est sans aucun doute cohérente avec la mission d’un établissement scolaire. Pourtant, justement parce que le tabac est une drogue, son application dans les établissements risque d’être délicate.
Le ministère a annoncé qu’il mettrait en place un site Internet où les chefs d’établissement pourraient télécharger des documents de signalisation. C’est bien. Mais c’est un peu court ! A l’évidence, nombre de chefs d’établissement se demandent comment ils vont, en quelques semaines, réussir à appliquer une politique qui jusque là a été rejetée à de nombreux endroits.
Un lecteur du Café pourrait bien les y aider. Il nous signale une brochure québécoise qui prend à bras le corps le problème et indique des pistes pour chasser le tabac des établissements. Au Québec aussi, le problème s’est posé de façon urgente : la loi interdisant le tabac a été adoptée en juin 2005 avec application au 1er septembre 2006. Elle prévoit une amende pour le fumeur mais aussi pour l’autorité gérant l’établissement si un élève ou un professeur fume, ou si du tabac est échangé dans l’établissement.
Une philosophie : l’approche Ecole en santé. La lutte contre le tabagisme s’ancre au Québec dans une philosophie plus large que le Café pédagogique avait présenté en mars 2006 : l’école en santé. « L’approche suggère d’agir simultanément sur l’ensemble des facteurs-clés du développement des jeunes (estime de soi, compétences sociales, saines habitudes de vie, comportements sains et sécuritaires, environnements favorables, services préventifs)…Basée sur une démarche de planification globale et concertée entre l’école, la famille et la communauté, l’approche vise à construire, à partir des acquis et de meilleures pratiques, une complémentarité et une continuité au sein des interventions ».
Cette approche suppose donc du transdisciplinaire et des liens (on va le voir) avec les parents. Il y a aussi l’idée que les adultes doivent être des modèles. « Ce que les éducateurs et les administrateurs font dans une école parle aussi fort, plus parfois, que ce qu’ils disent. Les jeunes découvrent des façons d’être chez les adultes qui comptent pour eux. La mise en cohérence des matières à l’étude avec les façons d’étudier et d’être notés, avec le climat d’une école ou avec les apports des services complémentaires, a une tout autre portée que des exhortations périphériques ».
<b Pour que l’interdiction de fumer soit effective, le rapport québécois met en évidence l’importance de convaincre des groupes clés : le conseil d’établissement, les parents et le conseil des élèves.
Intéressons-nous aux délégués élèves. » Dans l’esprit d’une démarche concertée, la collaboration des jeunes de l’école est essentielle à l’élaboration et à la mise en oeuvre de la stratégie. Il est reconnu que leur implication directe dans l’organisation d’actions de sensibilisation auprès de leurs pairs est des plus efficaces pour mobiliser ceux-ci et avoir un effet positif sur leurs attitudes et comportements… La stratégie devrait être conçue de manière à refléter la réalité et les préoccupations du milieu à l’égard du tabac tout en tenant compte des ressources et des activités déjà en place. Les individus qui se reconnaîtront dans les principes de la stratégie trouveront une plus grande motivation à lui apporter leur soutien que ceux qui n’y verront qu’une simple application de mesures restrictives ».
Pour le rapport il ne s’agit pas seulement d’élaborer une échelle de réparations pour les fumeurs. Il faut partir de leur sentiment réel. Et pour cela il incite à organiser un sondage chez les adultes et chez les élèves sur leur attitude face au tabac et à l’interdiction. Ces documents serviront également à évaluer l’efficacité des mesures prises.
Enfin il faut aider ceux qui veulent arrêter de fumer et pour cela leur proposer des solutions : parrainages, lien avec les ressources anti-tabac du secteur etc.
Des documents. Le ministère québécois propose les documents capables d’accompagner la stratégie. Lettres aux parents, au personnel et aux élèves. Mémos pour les uns et les autres. Mais aussi des exemples de sondage auprès des grands et des petits pour construire une conscience communautaire sur ce problème.
A l’école québécoise, le tabac pourrait avoir au moins cet avantage indirect : faire évoluer nos représentations et peut-être nos pratiques ?
http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/document/publication.nsf/4b1768b3f849519c852568fd0061480d/8ef52aff3980cddb852571630053afe2?OpenDocument
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENE0602946C
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2006/03/index130306.aspx
Une circulaire rappelle l’interdiction totale de fumer dans les établissements scolaires
« L’interdiction, à partir du 1er février 2007, de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif concerne tout particulièrement les établissements d’enseignement et de formation. En effet, ceux-ci, de par leur vocation même, se doivent d’être des lieux d’exemplarité, de prévention et d’éducation à la santé. A compter de cette date, il sera totalement interdit de fumer dans les enceintes (bâtiments et espaces non couverts) des établissements d’enseignement et de formation, publics ou privés, destinés à l’accueil, à la formation ou à l’hébergement des mineurs, notamment les écoles, collèges et lycées publics et privés, y compris les internats, ainsi que les centres de formation d’apprentis. Cette interdiction s’applique aux personnels comme aux élèves. Le décret réaffirme l’interdiction de fumer dans les espaces non couverts des écoles, collèges et lycées publics et l’étend aux centres de formation d’apprentis. Aucun fumeur ne devra plus être toléré dans les cours de réc
réati
on. De plus, le décret interdit d’aménager des espaces réservés aux fumeurs au sein des établissements d’enseignement ». L’Expresso du 24 novembre avait attiré l’attention sur cette interdiction totale suite à la publication du décret.
Le ministre la rappelle dans une circulaire publiée au Journal Officiel du 5 décembre. Il invite les chefs d’établissement à apposer une signalisation dans les locaux scolaires, à modifier le cas échéant le règlement intérieur et à informer les personnels et les élèves.
Le tabac est bien une drogue mortelle et le bien fondé de cette mesure ne se discute pas. Cependant, justement parce que le tabac est une drogue, son application dans les établissements risque d’être délicate. On ignore pour le moment si le ministre entend prendre ou préconiser des mesures d’accompagnement. Le site gouvernemental prévu pour procurer des exemples de signalisation (www.tabac.gouv.fr) n’est toujours pas ouvert.
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENE0602946C
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2006/11/index241106.aspx
Une circulaire redéfinit les missions du CESC
» L’acquisition des compétences sociales et civiques, déclinée à tous les niveaux de la scolarité dans le cadre des contenus disciplinaires, constitue l’un des piliers du Socle commun de connaissances et de compétences ». Une circulaire publiée au B.O. du 7 décembre définit les missions et la composition du Comité d’Education à la Santé et à la Citoyenneté.
Le CESC s’occupe de la prévention de la violence, de l’aide aux parents en difficulté, de l’éducation à la santé et la sexualité. Il comprend le chef d’établissement, les personnels de santé et d’éducation de l’établissement, des élus des enseignants et des élèves, des représentants des collectivités locales. » La mise en réseau des CESC garantit la cohérence et la nécessaire continuité d’une action éducative efficace sur un territoire de la maternelle au lycée, sans pour autant remettre en question les priorités définies dans le cadre de l’établissement à partir du diagnostic éducatif ».
http://www.education.gouv.fr/bo/2006/45/MENE0602019C.htm
Crise systémique à l’éducation nationale ?
Directeurs d’école, principaux, proviseurs : cette semaine de novembre va connaître les manifestations de tous les corps intermédiaires de l’éducation nationale. Que tous ces « personnels de direction » (on ne nous en voudra pas d’y inclure les directeurs d’école) manifestent au même moment éveille évidemment l’intérêt.
Ecoutons d’abord leurs revendications pour mieux comprendre ces mouvements. Les directeurs d’école demandent une revalorisation salariale mais ils veulent aussi davantage de reconnaissance pour la fonction et la levée des menaces de sanctions. La situation des principaux et proviseurs est différente. A la différence des premiers, ils ont obtenu d’être un corps particulier. Cela ne les empêche pas de plaider pour l’autonomie, la confiance, la reconnaissance et aussi une revalorisation financière. Les deux mouvements témoignent de tensions accrues avec la hiérarchie. Du côté des directeurs on évoque des menaces de sanction suite à la grève administrative. Du côté des proviseurs on dénonce le « harcèlement textuel » et l’autoritarisme des inspections académiques.
Il faut voir en effet les attentes que l’institution porte sur les personnels de direction. Un récent rapport de l’Inspection générale met carrément le chef d’établissement en position de manager. « Demain plus encore qu’aujourd’hui, un responsable d’EPLE devra être capable d’impulser les choix pédagogiques de l’établissement, d’assurer une gestion financière affinée, pour se dégager des marges de manoeuvre dans le cadre de la LOLF, de négocier des conventions locales équilibrées, voire avantageuses avec la collectivité territoriale de rattachement, d’animer des équipes dépendant de plusieurs employeurs ». Il deviendrait ainsi à la fois le gestionnaire avisé d’un établissement autonome, le responsable pédagogique de l’établissement et l’interlocuteur des acteurs locaux.
Les personnels de direction se trouvent ainsi au centre de l’évolution du système éducatif. Enseignants d’une école républicaine au départ, ils doivent enfiler le costume de manager sur les injonctions d’une autorité étatique qui semble se désengager.
C’est ce qu’Anne Barrère expliquait dans un article donné récemment au Café. « Les chefs d’établissement sont au centre de ces tensions justement, parce qu’une partie d’entre elles ne sont plus du tout régulées d’en haut par la hiérarchie. Elles viennent aussi largement des configurations locales, de la capacité d’action et de pression des familles, ou d’un état de concurrence larvaire entre établissements créé d’ailleurs en large partie par la diffusion des indicateurs chiffrés. Moderniser, manager au mieux son établissement, cela peut être alors protéger certaines parties du public et non d’autres, ou accepter des élèves en dérogation qui manqueront au collège voisin plus en difficulté… »
Le mouvement des personnels de direction manifeste la crise plus globale de l’Ecole française qui hésite entre plusieurs modèles sans arriver à porter plus longtemps le modèle traditionnel.
La plupart de nos voisins ont opté pour le modèle managérial et l’autonomie des établissements sans qu’on puisse assurer qu’il assure plus de réussite et d’équité dans le système éducatif.
http://cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2006/actu_76_accueil.aspx
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2005/12/index051205.aspx
Succès de la manifestation du 26 novembre
« Trop souvent, le rapport entre les autorités académiques et les personnels de direction est resté celui de l’ordre et de l’injonction, du harcèlement textuel avec des circulaires inapplicables ou des enquêtes multiples voire des menaces ». Le Snpden, principal syndicat des chefs d’établissement (principaux et proviseurs) oppose à cette évolution sa conception de l’encadrement : autonomie et cohérence.
Il dénonce par exemple l’utilisation des Tic : « les nouveaux systèmes informatiques mis en place servent plus de moyens de contrôle des rectorats et des inspections académiques qu’une gestion améliorée des EPLE. Cette conception est inefficace et insupportable ».
Le Snpden organisait le 26 novembre, à Paris, une manifestation nationale pour obtenir des moyens, des responsabilités clarifiées, de la confiance et une revalorisation financière.
Succès : un tiers des chefs d’établissement avaient fait le voyage à Paris.
http://www.snpden.org/0_bienvenue/Manif SNPDEN du 26.11.2006 – Assez.pdf
http://cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2006/actu_76_accueil.aspx
Conseil pédagogique : Le belle équipe ne se commande pas
Alors que le premier trimestre se termine, deux mesures Robien cherchent leur chemin dans les établissements : la note de vie scolaire, évoquée dans L’Expresso du 1er décembre, et le conseil pédagogique. Si la première génère plus de troubles que d’apports aux communautés éducatives, la mise en place des conseils pédagogiques semble se faire dans une relative indifférence. Pour autant cette nouvelle structure peut-elle atteindre ses objectifs ? On peut en douter.
Enfin un lieu pour une réflexion pédagogique ! A l’origine du conseil, un rapport de l’inspectrice Ghislaine Matringe qui montrait fin 2005 l’effet positif de structures comparables dans les établissements. « L’enquête de terrain qui a été conduite a permis de découvrir que de nombreux établissements ont progressivement mis en place des structures légères de concertation avec les enseignants, souhaitant dynamiser leur projet d’établissement. Les établissements déjà engagés dans le conseil pédagogique dressent un bilan positif de l’expérience. Plusieurs d’entre eux font état du rôle mobilisateur de ce conseil qui a joué un rôle majeur dans la définition d’une politique pédagogique en faveur de la réussite des élèves » (Voir L’Expresso du 13 octobre 2005).
La loi Fillon, puis la circulaire de rentrée 2006 ont imposé la création du conseil dans les lycées et collèges. « Dans chaque établissement public local d’enseignement, est institué un conseil pédagogique. Ce conseil… a pour mission de favoriser la concertation entre les professeurs, notamment pour coordonner les enseignements, la notation et l’évaluation des activités scolaires. Il prépare la partie pédagogique du projet d’établissement ».
Ni la loi, ni la circulaire ne fixent précisément sa composition. Elles laissent ainsi une opportunité au chef d’établissement pour l’adapter. Le rôle du conseil pédagogique est aussi fonction des besoins locaux. « Le conseil pédagogique a pour mission de favoriser la concertation entre les professeurs, notamment pour coordonner les enseignements, la notation et l’évaluation des activités scolaires. Il prépare la partie pédagogique du projet d’établissement. Dans ce cadre, le choix des sujets traités et du fonctionnement interne est laissé à l’appréciation du conseil pédagogique, dans le respect de la liberté pédagogique des enseignants et du champ de compétence des personnels de direction ». Cette dernière phrase illustre déjà une partie des difficultés qui attendent le conseil…
Là où il existe, le conseil s’occupe de la vie pédagogique de l’établissement. Ainsi, selon un atelier organisé par le Cemea (merci à Maurice Mazalto pour cette information !), le conseil peut traiter du brevet blanc, des résultats des conseils de classe, de l’évaluation. Dans un collège rural il se réunit pour aborder la note de vie scolaire, l’accompagnement scolaire extérieur.
Une structure souvent perçue négativement…. Dès la loi Fillon, le Snes a marqué sa désapprobation devant un texte qui est accusé d’être un instrument d’encadrement des enseignants. Le Snes s’y oppose « refusant que cette structure ne constitue une hiérarchie intermédiaire pédagogique sous la tutelle du chef d’établissement, qu’elle n’élargisse, de fait, les compétences et les interventions des chefs d’établissement dans le domaine pédagogique, et qu’enfin ce ne soit un outil de remise en cause de la liberté pédagogique des enseignants ».
Des craintes que l’on retrouve dans les contributions arrivées au Café pédagogique. Ainsi un responsable de formation estime que le conseil va « renforcer le pouvoir du management au détriment des structures de délibération légitimes des établissements… Il confisque la parole ». Une documentaliste pose la question de la liberté pédagogique des enseignants menacée par les « petits chefs » du conseil pédagogique. D’où de vives réactions en début d’année dans plusieurs établissements voire parfois au niveau régional.
…mais qui répond à des besoins. Pourtant le conseil est aussi perçu dans certains établissements comme une réponse à des besoins. » Besoins d’échanger sur le métier, de confronter des pratiques entre des équipes de cycles différents, de faire des évolutions de propositions d’évolution du règlement intérieur en fonction des évolutions des publics et des circonstances, besoin d’évaluer en interne un fonctionnement collectif, besoin de trouver des réponses communes » nous dit cette proviseure-adjointe d’un lycée de l’est. Pour une TZR de français, le conseil « est une réelle avancée. Ca nous oblige à »mettre les mains dans le cambouis » et à sortir de nos classes. On peut parler de parcours éducatifs pour les élèves en difficultés, prendre en charge leur orientation, définir les modalités des PPRE, les activités d’aide et de soutien et les activités périscolaires ».
Peut-on imposer l’équipe sans la faire exister ? L’établissement où travaille cette enseignante avait déjà, avant la loi Fillon, une structure comparable au conseil. C’est le cas également du lycée de l’est. En fait le conseil se met en place réellement là où le travail d’équipe préexistait. Partout ailleurs il semble que l’installation du conseil soit pure formalité.
C’est que la loi et la circulaire de rentrée ont souhaité la concertation entre les profs mais sans lui donner les moyens de fonctionner. » Dans notre collège, un certain nombre de collègues, dont je suis, sont bien conscients que nous manquons de concertation, notamment en ce qui concerne les projets et actions diverses et leur évaluation : B2i, EEDD, sorties, dossier unique,… Cependant nous refusons le conseil pédagogique car nous comprenons qu’il nous demandera encore du temps… Or il est évident qu’aucune décharge horaire n’est possible pour cette mission. Les collègues qui seraient intéressés sont déjà pleinement investis dans la vie du collège…. » écrit une documentaliste.
Pire encore, les réductions de moyens ont énormément diminué la marge de manoeuvre des établissements au point d’assécher les gisements qui auraient pu donner un peu d’air au conseil pour agir sur les horaires élèves. « Le ministère a une curieuse conception de l’autonomie des établissements qu’il met en avant tout au long de ses circulaires surtout quand il s’agit de ne pas fixer les moyens nécessaires à la mise en oeuvre des dites circulaires » écrit le Sgen Cfdt. Un problème qui finit par être récurrent dans le système éducatif. On proclame la nécessité d’équipes pédagogiques mais on ne leur reconnaît ni existence réglementaire ni moyens de fonctionnement. On souhaite améliorer l’orientation des élèves mais les professeurs principaux n’ont ni statut ni moyens et la documentation publique sur l’orientation reste payante. On veut renforcer l’encadrement des jeunes mais on diminue le nombre d’adultes dans les établissements…
Pour autant des moyens suffiraient -ils à faire vivre les conseils pédagogiques ? Il faudrait également que le travail en équipe soit institué dans la formation des enseignants, comme le prévoit le projet de cahier des charges, et une autre organisation du travail enseignant. Une perspective qui plaide pour un recadrage général.
Si cette réforme profonde se faisait, il resterait à organiser la liaison entre le conseil et le monde extérieur à l’établissement. Car le conseil peut aussi être utilisé pour refermer l’école sur elle-même. « Dans un petit collège ambition réussite, le conseil pédagogique ne change rien » nous écrit un professeur. « Nous essayons de travailler avec nos partenaires : parents d’élèves, services éducatifs de la ville. Il ne faut pas les évacuer avec un nouveau dispositif ». Décidément la concertation a du mal à pénétrer le système éducatif.
http://eduscol.education.fr/D0182/conseilped.htm
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2005/10/index131005.aspx
http://www.cafe-leblog.net/index.php?2006/10/27/36-conseil-pedagogique-comment-ca-se-passe#co
Les pinardiers à l’assaut de l’Ecole : acte II
» La santé est un facteur essentiel de la réussite scolaire et universitaire » affirmait Robien le 28 novembre lors de la Première rencontre de l’éducation nationale pour la santé. Un message qu’il devrait passer à la majorité parlementaire.
Selon Le Monde, deux députés UMP, Philippe-Armand Martin et Gérard Voisin, proposent dans un rapport d’informer les élèves sur « les effets bénéfiques du vin ». Il s’agit de montrer « l’originalité et la supériorité du vin français » et de veiller à la santé des enfants en les incitant à la consommation alcoolique. Un programme scolaire spécifique devrait, selon eux, être mis en place.
Cette proposition scandaleuse ne mériterait pas ces lignes si elle n’était la deuxième tentative du lobby viticole d’imposer sa loi à l’Ecole. En juin dernier le ministre de l’agriculture avait menacé de sanctions l’auteur d’un sujet d’examen qui avait osé évoquer les « dangers du vin ».
Article du Monde
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-840196@51-840299,0.html
Rappel : L’Expresso du 19/06/06
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2006/06/index190606.aspx
Le Sgen contre la délation envers les absentéistes
« Sous prétexte d’améliorer la lutte contre l’absentéisme scolaire, un article de loi vient d’être adopté par l’Assemblée nationale permettant aux maires de constituer un fichier informatisé des données à caractère personnel concernant les élèves et leurs familles. Le Sgen-CFDT s’élève très vivement contre le rôle ainsi confié aux directeurs d’école et aux chefs d’établissement dans la transmission d’informations pour constituer ce fichier. Ceci ne pourra qu’affecter gravement le climat de confiance nécessaire aux bonnes relations entre l’école et les familles ». Pour le Sgen, « le réel problème de l’absentéisme scolaire ne sera certainement pas réglé par la stigmatisation ou par ce qui peut s’apparenter à la « délation » »
http://www.sgen-cfdt.org/actu/article1247.html
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2006/11/index241106.aspx
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2006/09/index140906.aspx
Les députés UMP (ré)inventent le B2i
« Je vous propose d’instaurer une initiation pédagogique et juridique de l’outil Internet aux élèves de l’enseignement secondaire. Cette initiation se fera selon leur âge et leur besoin mais aussi en fonction de leur utilisation et consommation d’Internet. Elle comprendra une mise en garde des dangers et une information juridique ». Déposée par le député UMP Christian Decocq cette proposition de loi a été signée par une soixantaine d’élus UMP dont on mesurera le sérieux : l’exposé des motifs de ce texte qui veut éduquer les jeunes à Internet n’évoque à aucun moment le B2i, brevet informatique et internet, qui assure depuis des années cette éducation y compris dans sa dimension citoyenne.
De toute façon nos élus n’envisagent pas de la confier à l’éducation nationale. « Elle pourra être dispensée par des professionnels (juristes, gendarmes, police nationale…) qui sont confrontés quotidiennement dans leur mission aux conséquences d’une mauvaise utilisation d’Internet ».
http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion3098.asp
Echec du dispositif Défense Seconde Chance
Sur 494 jeunes intégrés lors de la première année des centres Défense Seconde Chance, seulement 215 ont obtenu un emploi ou sont en apprentissage, annonce Libération. Mesure phare du plan gouvernemental pour l’emploi, le dispositif « est destiné à des jeunes identifiés en difficulté scolaire… Sur la base d’un volontariat, ces jeunes ont l’opportunité d’obtenir une formation validée par l’Education Nationale afin de les aider à trouver un emploi dans la vie active ». Le budget des centres se monte à 37 millions d’euros.
http://www.liberation.fr/actualite/societe/221456.FR.php
http://www.defense.gouv.fr/sites/defense/votre_espace/jeunes_et_japd/defense_2eme_chance334/prenez_contact__numero_vert_0_800_74_04_70/
http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/interventions_premier_ministre_9/discours_498/allocution_montlhery_56867.html
L’UMP publie son programme
Une partie concerne l’éducation. Selon Le Monde, le projet de l’UMP propose « réduction de moitié des élèves par classe dans les établissements scolaires en zone difficile ; droit pour les meilleurs élèves de ces établissements, dans la limite de 5 %, d’intégrer une classe préparatoire ; ouverture d’un internat-réussite dans chaque ville ; liberté pédagogique des enseignants ; autonomie des établissements dont l’évaluation sera rendue publique ; mise en place d’études dirigées dans tous les établissements ; suppression de la carte scolaire ; liberté d’installation pour les établissements privés ; doublement des heures de sport… ; création d’un service civique de six mois ; généralisation du CV anonyme ».
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-833834@51-823374,0.html
Les précaires symboles d’une politique budgétaire
« Des précaires gérés par d’autres précaires : bel exemple d’égalité des chances et d’école républicaine ! « Depuis la rentrée 2006, selon leur collectif, les précaires de l’éducation nationale se sentent lâchés. Ils dénoncent les licenciements massifs en conséquence de la réduction du budget de l’éducation nationale, les contrats de vacation qui remplacent les CDD (200 heures par an soit 3 mois) : l’éducation nationale préfère employer trois précaires par an sur un poste qu’assurer un minimum de continuité pédagogique. Dans l’administration les contrats ne sont plus que de 10 mois.
Des conditions qui seraient difficilement acceptables dans une entreprise privée et qui fleurissent au sein de l’éducation nationale. Les précaires entendent ne pas être oubliés et multiplient leurs interventions.
Le site du collectif
http://cdnt.idf.free.fr/
L’événement : Succès du Salon de l’éducation
« Avec 530 000 visiteurs de tous âges et de tous horizons, la huitième édition du Salon de l’éducation, organisé par la Ligue de l’enseignement confirme son succès » estime la Ligue de l’enseignement.
Elle souligne la richesse et la variété de cette édition : Carrefour du commerce équitable, espaces des livres et des arts, ceux de l’école, le centre de loisirs et l’espace de l’Europe, ou encore les espaces particuliers comme Educatec et Educatice.
Pour le Café, le Salon de l’éducation est un moment précieux pour rencontrer ses lecteurs et échanger avec eux.
La 9ème édition du salon aura lieu du jeudi 22 novembre au dimanche 25 novembre 2007.
http://www.salon-education.org/
Au Salon, les lecteurs ont la parole
Les sectes et l’éducation
« Enfermement psychologique »Les membres de la commission d’enquête parlementaire sur les sectes ont inspecté la communauté de Tabitha’s Place à Sus (64). Cette communauté fondamentaliste ne scolarise pas ses enfants et ceux-ci vivraient coupés du monde et même, selon Le Monde, dans la peur du monde extérieur. La commission a découvert 4 enfants non déclarés comme suivant leur scolarité à domicile.
Cette affaire relance le débat sur la scolarisation à domicile. Les autorités ont souvent à composer entre le risque sectaire et la peur de perdre de vue les enfants. Ainsi, en octobre dernier, la découverte fortuite d’une école clandestine dans une secte au Québec avait entraîné la fuite d’une dizaine d’enfants.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-837502@51-837511,0.html
Le Snes appelle à manifester le 20 janvier
Le Snes a arrêté le principe d’une manifestation nationale le 20 janvier contre les projets du ministre de l’éducation nationale. D’ici là, le syndicat fera du29 novembre une « journée nationale d’expression publique » durant laquelle il invite les établissements à organiser des actions.
http://www.snes.edu/snesactu/article.php3?id_article=2355
Selon La Croix Le Point a tué Signa
« La publication d’un classement des lycées et collèges « les plus dangereux » de France dans le magazine Le Point du 31 août a fait une victime : le logiciel informatique Signa. Cet outil de recensement avait été mis en place à la rentrée 2001 pour centraliser l’ensemble des faits de violence commis dans les établissements scolaires. Chaque année, le ministère publiait un état statistique anonyme (sans citer les établissements) de la violence scolaire. On imagine le choc provoqué par la publication du palmarès… Depuis lors, la plupart des chefs d’établissement ne transmettent plus au ministère les fiches de signalement administratives ». Dans La Croix, Bernard Gorce révèle la fronde des chefs d’établissement outrés de cette publication. Du coup on s’interroge sur un autre outil de mesure de la violence scolaire.
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2287752&rubId=4076