La Convention des droits de l’enfant en vedette ou en débat ?
Signée en 1989, la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) sera fêtée le 20 novembre avec la diffusion d’une trentaine de clips réalisés par l’association « Les petits citoyens » avec un fort soutien institutionnel.
Les professeurs y trouveront certainement des éléments pour à animer les cours d’éducation civique et faire connaître et comprendre les droits des enfants.
Le risque serait évidemment de croire que cette Convention ne pose pas de problèmes d’application y compris en France, y compris à l’Ecole. Certes, personne n’oserait affirmer que les droits des enfants soient particulièrement méprisés en France. Par exemple, les enfants y ont droit à l’éducation, à la protection de l’Etat en cas de privation du milieu familial, aux soins, à la protection contre les mauvais traitements etc.
Mais la Convention est universelle, c’est-à-dire qu’elle peut avoir des exigences qui heurtent nos traditions. Elle est ambitieuse. Enfin, il faut bien le dire, l’esprit du temps est plus à la méfiance envers les jeunes et aux prescriptions autoritaires qu’à la bienveillance.
La France avait d’ailleurs reçu en 2004 des observations du Comité des droits de l’enfant de l’ONU, relayées par l’association DEI France qui milite pour l’application de la CIDE.
Quels points suscitent encore ses critiques ? Le premier est la discrimination. La loi de 2004 sur les signes religieux à l’école avait éveillé la crante de mesures discriminatoires. D’autant que le Comité notait la situation scolaire difficile des jeunes issus de l’immigration. Le Comité protestait contre « l’insuffisance d’enseignement de certaines langues de groupes ethniques ? notamment l’arabe, l’amazigh ou le kurde – dans l’éducation » et appelé l’Etat » à promouvoir l’enseignement des langues de ces groupes dans le cadre de l’éducation ». L’accès à l’Ecole lui-même n’est pas toujours garanti. Ainsi une proportion notable des enfants guyanais n’est pas scolarisée. Et en métropole comme ailleurs, la scolarisation des enfants victimes de handicap continue à poser problème même si un pas décisif a été franchi par la loi de 2005. Plus globalement, « le droit d’exprimer son opinion sur toute question l’intéressant » ne semble pas toujours reconnu à l’enfant
dans l’Ecole. Par exemple, le droit d’association et de réunion n’est pas toujo
urs accueilli avec faveur par le milieu scolaire.
C’est sans doute le point qui doit retenir notre attention. En 2004, André Giordan confiait au Café des réflexions qui font toujours écho.« Parler d’éducation civique à l’école n’a pas bonne presse, ni pour les enseignants, ni pour les élèves… Pourtant les problèmes «existentiels» actuels de l’école: climat, malaise, violence, souffrances d’une part, ses difficultés à se transformer d’autre part, ne peuvent être abordés et encore moins résolus, sans se préoccuper des personnes. L’amertume, le découragement, l’incompréhension, le sentiment de n’être pas reconnu sont trop souvent le lot aussi bien des élèves que des membres du personnel. Une question importante à «creuser» dans le débat en cours sur l’école n’est-elle pas celle du changement du moral, mais également des convictions, du regard sur l’autre des acteurs de l’école ».
Aussi aura-t-on à coeur de célébrer la Journée du 20 novembre. Elle nous rappelle nos engagements démocratiques. Et comme enseignant elle nous aide au quotidien à changer l’Ecole.
Les clips
http://www.touslesenfantsontdesdroits.org/index.php
La CIDE en 89 questions sur le site de DEI FRance
http://www.dei-france.org/documentsautres/Les 89 questions.pdf
Le dossier du Café (texte de Giordan)
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/DroitsEnfant_index.aspx
Saparmourad, Fidel, Vladimir : c’est votre fête dans Les Clés
« Les régimes totalitaires n’ont pas disparu avec Hitler, Staline et Mao-Tsé-Toung. La Journée des droits humains, le 10 décembre, est l’occasion de revenir sur ces pays privés de liberté ». Les Clés de l’actualité présentent les dictateurs qui quadrillent encore la planète : Saparmourad Niyazov (président à vie du Turkménistan), Vladimir Poutine, Fidel Castro etc. Carte, lexique, reportages : Les Clés rendent accessible ce repérage politique. Sidiki Kaba, président de la Fédération internationale des Droits de l’homme apporte un éclairage.
http://www.milanpresse.com/magazine,les+cl%c3%a9s+de+l’actualit%c3%a9.html
Le droit à l’eau revendiqué par l’ONU
« Il y a plus qu’assez d’eau dans le monde pour les usages domestiques, pour l’agriculture et l’industrie. Le problème c’est que certains, et particulièrement les pauvres, sont systématiquement exclus ». Le Rapport annuel sur le développement humain établi par l’ONU (PNUD) donne des chiffres accablants. 1,1 milliards d’êtres humains n’ont pas accès à l’eau potable. 2,6 milliards n’ont pas les infrastructures sanitaires de base. 1 800 000 enfants meurent chaque année d’une diarrhée causée par une au non potable. 443 millions de jours d’école sont perdues pour la même raison.
L’accès à l’eau reflète également les inégalités internes aux sociétés. Ainsi à Djakarta et à Nairobi, les pauvres paient l’eau 5 à 10 fois plus cher que les habitants des quartiers les plus aisés.
Aussi le PNUD demande l’instauration d’un véritable droit à l’eau : que chaque être humain puisse disposer de 20 litres d’eau potable par jour gratuitement. L’intérêt de cette proposition c’est d’avancer une base économique pour le développement des réseaux de distribution d’eau dans les PVD.
On trouvera bien sûr dans ce nouveau rapport l’appareil statistique habituel (IDH par exemple).
Rapport du Pnud
http://hdr.undp.org/hdr2006/pdfs/report/HDR06-complete.pdf
11 ans en prison
Alors que la France va célébrer la Journée des droits de l’enfant, une fillette d’âge indéterminé vient d’être incarcérée. Accusée de vols à la tire, sans papiers, le parquet lui attribue 16 à 18 ans. Mais, raconte Le Monde, les surveillantes lui en donnent beaucoup moins et selon un proche elle en aurait 11.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-835151@51-811453,0.html
Le lycée Ravel contre l’expulsion de Cristian
Sans papiers Cristian, 18 ans, est un « bon élève » de terminale ES au lycée Ravel de Paris. Il est arrivé en France en 2001, venant de Colombie où sa mère est menacée en raison de ses activités syndicales. Selon l’AFP, près de 500 de ses camarades ont fait grève et ont manifesté pour marquer leur soutien.
http://actu.voila.fr/Depeche/ext–francais–ftmms–emploieducation/Mobilisation-d-un-lycee-parisien-contre-l-expulsion-d-un-eleve-et-sa-famille.html
Une proposition de loi pour un service civique de 6 semaines
» Nous proposons d’instaurer un service civique et citoyen obligatoire, pour tous les jeunes Français, filles et garçons, complétant ainsi le rôle de l’École qui reste à amplifier dans son travail d’intégration et d’apprentissage des valeurs républicaines et civiques. « Le service civique peut être un instrument de la bataille culturelle contre les valeurs marchandes et individualistes de notre société. Il doit montrer que les valeurs au fronton de nos mairies sont plus importantes que celles du CAC 40 ». Ce service civique obligatoire s’effectuera après le baccalauréat, ou à l’âge de 18 ans pour ceux des jeunes sortis précocement du système scolaire, ou avant d’entamer des études supérieures ou une carrière professionnelle ». Les sénateurs R. Courteau et M. Rainaud proposent l’instauration d’un service civile universel de 6 semaines. Deux semaines de cours d’instruction civique et 1 mois de stage concret. Cette nouvelle proposition de loi montre que le sujet travaille
toujo
urs l’Assemblée.
Proposition de loi
http://www.senat.fr/leg/ppl06-009.html
La Défenseure des enfants pour un droit du « tiers » dans l’éducation des enfants
» J’ai souhaité relayer auprès des pouvoirs publics, la proposition visant à instaurer un véritable « statut des tiers » qui reconnaisse leur place dans la vie quotidienne des enfants et qui permette à ces derniers – s’ils le souhaitent – de maintenir des relations personnelles avec ceux qui auront partagé leur vie un certain nombre d’années et avec lesquels ils ont noué des liens affectifs forts (beau-parent, enfants de celui-ci, les « quasi », comme les appellent certains !) ». Dans son rapport annuel, la Défenseure des enfants demande une modification du code civil pour prendre en compte les droits des tiers.
Elle rappelle que les familles recomposées représentent près de 2 millions d’enfants et évoque même les 30 000 enfants des familles homoparentales. Pour elle, » l’évolution des compositions familiales a montré la coexistence à côté de la parenté, comprise comme le lien parent-enfant, d’une fonction parentale plus ou moins permanente fondée, non pas sur un statut ou une place juridique, mais sur une « compétence ». Un nombre croissant de tiers jouent un rôle croissant dans son éducation et dans les liens affectifs que l’enfant noue au cours de son développement. Pourtant, leur place n’est qu’imparfaitement consacrée au plan juridique alors qu’ils se trouvent amenés à exercer une fonction de parentalité auprès de l’enfant… L’absence d’un statut du tiers qui a partagé la vie quotidienne de l’enfant n’est pas sans conséquence pour l’enfant au moment de la rupture imposée (par les adultes) de la vie commune, en terme de souffrance ressentie à l’occasion de séparations plus ou m
oins
bien préparées et aggravées par les conflits des adultes qui ont des réticences à favoriser le maintien des liens avec ce tiers dont ils se séparent ».
Aussi demande-t-elle un véritable statut des tiers en faisant plusieurs propositions : création d’un mandat d’éducation pour un tiers, d’une convention de partage de l’exercice de l’autorité parentale avec un tiers; possibilité pour le juge de confier un enfant à un tiers; création d’un droit de l’enfant à entretenir des relations personnelles avec le tiers qui a partagé sa vie quotidienne.
Ces mesures existent dans certains pays européens. Ainsi en Angleterre, le droit anglais reconnaît plusieurs catégories de tiers qui sont autorisées à solliciter un droit de contact (toute personne chez qui l’enfant a vécu au moins 3 ans par exemple). La Belgique reconnaît également un droit à toute personne qui justifie d’un lien d’affection particulier avec l’enfant. Ces propositions entrent également dans le débat français sur l’homoparentalité.
http://www.defenseurdesenfants.fr/pdf/rapport2006.pdf
http://www.defenseurdesenfants.fr/defens/index6.htm
La Play Station 3 de Sony participe à la lutte contre le cancer
Selon le B.E. Japon, Sony a appelé les propriétaires de la nouvelle Play Syation 3 à participer à un programme de recherche contre le cancer de l’université Stanford. Il s’agit de prêter sa machine pour qu’elle participe à l’analyse d’une banque de données. La PlayStation est équipée d’un microprocesseur 20 fois plus rapide que celui d’un PC.
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/40238.htm
Solidarité laïque invite à chanter pour l’éducation
« Langage universel, la chanson ne connaît pas de frontières d’âge, de sexe, de couleur, de culture. Bien au contraire elle représente un lien profond entre tous et une forme de communication immédiate et festive ». Avec ses partenaires la Maif et la Mgen, Solidarité laïque lance la campagne « agir pour l’éducation en chansons ».
De 2007 à 2009, la campagne s’appuiera sur les chansons de Dominique Dimey qui seront accompagnées de documents pédagogiques. Un nouvel album de Dominique Dimey “Ouvrez vos mains” sortira au printemps 2007 avec une dizaine de chansons nouvelles qui parlent des enfants des rues, de la peur, de maisons dans les égouts en Roumanie, des mines anti-personnelles, d’Israël et de la Palestine, du handicape, du divorce, du droit à la planète, des enfants chiffonniers, de la course à la réussite, de l’inceste, de la violence, du sida en Afrique, des enfants jockey en Arabie, de la citoyenneté, de la violence à l’école, de l’hôpital, de la route …
http://www.chanter-pour-leducation.com