« S’agissant de la prévention du SIDA, je tiens tout particulièrement à ce que l’objectif de la mise à disposition de préservatifs à 20 centimes dans tous les lycées de France, fixé par le Président de la République, soit maintenant atteint à très court terme. Là aussi, j’en ai rappelé l’importance aux recteurs, en leur demandant d’intervenir auprès des proviseurs pour que les conseils d’administration de tous les lycées soient saisis de cette nécessité ». S’exprimant lors de la Première rencontre de l’éducation nationale pour la santé, le ministre de l’éducation nationale a présenté la santé comme un objectif phare de son ministère. « La santé est un facteur essentiel de la réussite scolaire et universitaire ». Il annoncé 3 autres « priorités » pour l’éducation nationale.
« Je citerai tout d’abord la lutte contre les addictions : alcool, toxicomanie, tabac… La seconde priorité retenue est la promotion d’une nutrition saine et équilibrée. Prioritaire également est l’éducation à la sexualité et à la prévention des maladies sexuellement transmissibles. La quatrième priorité, enfin, c’est l’apprentissage des gestes de premiers secours. Les textes réglementaires (décret et circulaire) pris cette année permettent maintenant que tous les élèves soient initiés aux gestes qui sauvent, avec une formation progressive tout au long du premier et du second degré ».
Un décret publié au J.O. du 13 janvier invite effectivement les établissements à former les élèves aux premiers secours. Enfin, « au cours de leur formation initiale et continue, les enseignants sont préparés à dispenser aux élèves des principes simples pour porter secours. Les personnels d’enseignement, d’éducation et les personnels de santé peuvent être formés au brevet national de moniteur des premiers secours ».
Le problème c’est que les établissements n’ont généralement pas les moyens de payer ces formations. Le texte reste donc largement lettre morte.
« J’ai décidé de poursuivre notre programme de renforcement du corps des infirmièr(e)s de l’éducation nationale, programme comportant la création de 300 postes nouveaux chaque année pendant cinq ans » annonce Robien. Et il promet aussi 110 médecins.
Un effort réel mais qu’il faut mesurer à l’aune des effectifs actuels. L’éducation nationale compte 1230 médecins dont la moitié sont à temps partiel et dont la moyenne d’âge est de 50 ans et 6 158 infirmières dont un tiers est à temps partiel et dont la moyenne d’âge est de 46 ans. Cela pour 12 millions d’élèves…
Le 19 octobre, les syndicats des médecins scolaires manifestaient leur inquiétude devant l’effondrement du service médical scolaire. » En outre les politiques rectorales de l’emploi, dans le cadre des nouvelles contraintes budgétaires, se font au détriment de la médecine scolaire et l’on assiste actuellement dans plusieurs académies au licenciement brutal des médecins vacataires de l’Education nationale. Ceux-ci assurent pourtant 40% des tâches et remplissent les mêmes missions que les médecins titulaires. Ainsi des centaines de médecins manqueront à la rentrée dans les établissements scolaires. La situation est catastrophique ». La tendance est-elle vraiment inversée ?
L’aurait-on fait qu’on n’aurait pas fait face à toutes les difficultés. Un autre thème revient régulièrement dans les annales de l’Ecole :la question des toilettes scolaires. En mai 2005, le professeur Averous mettait en accusation les toilettes scolaires tellement sales que les enfants se retiennent. « Un enfant doit uriner au moins cinq à six fois par jour, en vidant complètement sa vessie, car une vessie qui se vide mal est sujette à infections… Peu de parents le savent, encore moins les enseignants… (et).. trop d’enfants sont obligés de se retenir d’uriner parce qu’ils n’ont pas le droit de sortir de classe ou parce que les toilettes sont sales ». Ce chef de service hospitalier demandait d’inscrire dans les emplois du temps les pause pipi et un meilleur entretien des toilettes. Il rejoint les résultats d’une enquête effectuée en 2003 par la FCPE qui montrait que la moitié des enfants se retiennent. Outre le problème de santé, c’est le rapport au « propre » et à l’estime de soi qui est atteint.
Communiqué
Rappel : L’Expresso du 16/01/06
Rappel : L’Expresso du 109/10/06