« Si vous êtes candidat(e) à la prochaine élection présidentielle, vous aurez à vous prononcer sur la carte scolaire, les zones d’éducation prioritaire, et pourquoi pas sur la méthode d’apprentissage de la lecture et bien d’autres points. Mais vous aurez aussi, et peut être surtout, à vous prononcer sur l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche en France et plus particulièrement sur l’avenir des institutions de service public qui font le lien entre ces deux domaines : les universités ». La Conférence des présidents d’université s’invitent dans le débat électoral par une lettre ouverte aux candidats.
La démarche est singulière mais vise sans doute à faire pression pour faire passer leur projet de réforme universitaire. » S’il est un point sur lequel, maintenant, tout le monde est d’accord, c’est sur le constat que les universités françaises souffrent d’un manque chronique de moyens. C’est au moins 3 milliards d’euros supplémentaires qu’il faudrait rapidement injecter dans le budget de nos universités pour leur permettre de se comparer sans rougir à leurs consoeurs des autres pays développés (et de certains pays émergents), de tenir leur rang dans la comparaison internationale, et de rendre un service optimisé à tous leurs étudiants. Êtes-vous prêt à un tel effort financier ? » demandent-ils.
Ils invitent également les politiques à officialiser la sélection à l’entrée en université prévue par le rapport Hetzel. » Au nom de l’égalité des chances, une égalité de traitement prévue par les rédacteurs de la loi de 1984 permet à chaque bachelier de s’inscrire dans l’université et la filière de son choix. Alors que le nombre d’étudiants a doublé depuis 20 ans et que le taux de chômage reste élevé, cette égalité formelle de traitement ne va t’elle pas à l’encontre d’une réelle égalité des chances, avec un taux d’échec important lors des deux premières années à l’université et un nombre de diplômés de l’enseignement supérieur sensiblement inférieur à la moyenne des autres pays développés ? »
La Lettre demande également une réorganisation de l’administration universitaire et un regroupement des universités en des structures plus lourdes.