MaxiCned promet un accompagnement scolaire actif
En novembre 2005, le séminaire d’Amiens sur l’accompagnement scolaire avait annoncé le lancement de projets labellisés par l’éducation nationale pour offrir aux enfants des familles modestes des services d’accompagnement scolaire. Un peu moins d’un an plus tard, le ministère a retenu 8 projets dont celui du Cned et de l’opérateur privé Maxicours. Présenté à la presse éducative, « MaxiCned » a l’avantage d’être un dispositif déjà en test dans 3 académies : Amiens, Toulouse et Poitiers.
Pour ses initiateurs, MaxiCned veut « mobiliser contre l’échec scolaire ». Il est destiné aux écoliers du cycle 3 qui sont fragiles au moment d’aborder le passage en 6ème. Il peut être utilisé par les associations de soutien scolaire.
Il est composé de 4 modules. Le premier propose des aides pour s’entraîner (une centaine d’activités) et apprendre à organiser son travail. Le second module offre des séquences vidéos courtes et efficaces (environ 150) qui couvrent les principaux points des programmes. La troisième partie donne accès à des outils de suivi où l’élève peut observer ses progrès. Enfin la quatrième partie permet de contacter un tuteur : MaxiCned s’engage à apporter des réponses pertinentes.
L’offre s’adresse prioritairement aux conseils généraux et aux municipalités des grandes agglomérations.
MaxiCned
http://www.maxicned.fr/W/index.php
Les projets labellisés (pdf)
http://www.educnet.education.fr/chrgt/accompagnement/PresentationDossiersLabellises.pdf
Reportage sur le séminaire d’Amiens
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/AmiensNov05_index.aspx
Les régions et le décrochage scolaire
« Le colloque de Lille organisé les 7 et 8 juin 2006 par l’Association des Régions de France a mis en évidence le fait que les Régions, dans leurs politiques au service de la jeunesse, vont au-delà de leurs compétences transférées. La lutte contre le décrochage scolaire s’inscrit dans une logique d’éducation et de formation tout au long de la vie pour tous : de l’âge de la scolarité obligatoire à l’entrée dans la vie professionnelle, des dispositifs existent pour prévenir ce risque et, le cas échéant, y remédier. Les réponses doivent avoir pour finalité de reprendre un parcours de formation à travers l’école, l’apprentissage ou d’autres dispositifs d’insertion ». L’Association des régions de France et le Conseil régional de Champagnes Ardennes ont organisé le 7 novembre un séminaire national sur la lutte contre le décrochage scolaire.
L’événement a réunit des représentants de toutes les régions, des militants associatifs, des acteurs économiques pour échanger sur les dispositifs mis en place. Il y fut question des décrocheurs bien sûr, à travers une table ronde organisée par Prisme, mais aussi des Ecoles de la deuxième chance, de l’organisation des territoires etc.
http://www.cr-champagne-ardenne.fr/getFile.aspx?FILEID=1007
Rappel : article de D. Glasman
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/larecherche/Pages/2005/analyses_60_accueil.aspx
L’accompagnement scolaire en Ile-de-France
http://cafepedagogique.studio-thil.com/regionales/Pages/Accueil_reg.aspx
De Lille à Ajaccio, la question du pilotage national
Entre l’académie nordiste et la plus méridionale, d’étranges points communs se remarquent : les règles nationales s’effritent. Deux récents rapports de l’Inspection générale, l’un sur l’académie de Lille, l’autre sur celle de Corse, montrent tout le poids de pratiques et d’usages locaux. L’éducation nationale peut-elle fonctionner de façon uniforme ? L’Ecole se régionalise-t-elle par le bas ?
Selon le rapport rédigé par Anne-Marie Bardi et Pierre Blanc avec le concours de 5 inspecteurs généraux, le système éducatif semble, en Corse, s’endormir dans une tranquille routine. » Il fait chaud en juin, certes, et en septembre aussi », remarque l’Inspection qui déplore que ce genre d’arguments soit utilisé pour excuser un absentéisme chronique des élèves et, parfois, des enseignants. » Le temps scolaire ne semble pas un capital précieux, géré avec soin et bien compté… C’est plus difficile, bien entendu, si une forme de connivence s’installe avec les familles, prêtes à excuser dans le même temps la fuite de leurs enfants vers les plages… La pression sur le travail personnel à la maison, de même, a semblé bien légère, qu’elle soit peu exercée par des enseignants découragés de voir le travail donné non fait, ou peu attendue des familles prêtes à défendre le temps de détente de l’enfant, souvent décrit en Corse comme « l’enfant roi » (parfois corrigé en « garçon roi ») ». De fait de nombreux établissements ont pris l’habitude de ne plus signaler les absences à partir de début mai.
Résultat, le temps d’enseignement est sérieusement amputé, y compris celui consacré aux apprentissages fondamentaux. « La pression sur les résultats scolaires n’est pas apparue très forte dans l’académie, une sorte de fatalisme prenant facilement le dessus : « si ma fille, ou mon fils, a de bons résultats, tant mieux. Mais si ça n’est pas le cas, tant pis, ce n’est pas grave et cela ne l’empêchera pas de réussir sa vie ». Même en prenant en compte l’attitude très protectrice de la société corse vis-à-vis des enfants, un tel discours surprend l’observateur extérieur. Il recoupe la confiance ou le satisfecit général exprimé face à l’Ecole malgré des résultats objectivement faibles ».
Car, malgré un coût élevé (le coût moyen par élève en Corse est de 5 000 euros contre 3 900 en moyenne), les résultats du système éducatif sont médiocres : on est loin en dessous du taux national de réussite au bac et 13 à 15% des jeunes quittent l’école sans diplôme.
L’étude montre également la mise en place d’un diplôme local du brevet. « Le chiffre favorable des admis n’est obtenu que grâce aux délibérations du jury et à une volonté académique. Si c’est le rôle des jurys et si dans la totalité des académies ils admettent des élèves ayant initialement moins de 10, le « repêchage » est particulièrement important en Corse puisque le pourcentage favorable est obtenu en admettant des candidats ayant une moyenne de 8,5 ».
En lisant ces lignes on pourrait penser que le clichés traditionnels font poids dans ce descriptif. Pourtant c’est une situation par certains cotés comparable, qui est décrite à Lille.
Là aussi, le rapport de l’Inspection générale, piloté par André Hussenet et Françoise Mallet, montre que « le brevet (est un) indicateur peu fiable du niveau atteint par les élèves ». Car l’académie connaît elle-aussi de faibles résultats, mal reflétés dans un taux moyen de réussite au brevet. Ainsi est-elle en bas du classement pour le bac, y compris le bac professionnel. Pire encore, le nombre de bacheliers régresse depuis 1999 : 38 941 en 1999 contre 36 192 en 2004. « La proportion de bacheliers par génération a baissé de 5 points depuis 1999 ».
Avec un corps enseignant largement recruté, comme en Corse, au niveau local, des usages locaux s’installent, dénonce l’Inspection. « Le poids des représentations mentales ne prédispose pas à la réussite scolaire car il génère des attentes négatives à l’égard des élèves, ce qui fait entrer le système dans un cercle vicieux de faibles attentes et de faibles résultats, y compris dans des environnements favorisés ». Ainsi dans de nombreux établissements, les exigences des enseignants seraient trop basses. On fuirait l’effort intellectuel au bénéfice de tâches plus limitées.
Pourtant le rapport met aussi en évidence les forts écarts entre les établissements. « Des graphiques très précis ont été établis à l’échelle de chaque circonscription, montrant qu’à difficulté sociale équivalente, les écoles peuvent avoir des résultats très différents, au dessus ou au-dessous de ce qui est attendu en moyenne, démontrant ainsi sans ambiguïté l’importance des « effets-maître » et des « effets-école »… L’académie paraît avoir moins conscience d’une part des très bonnes performances réalisées dans certains collèges en grande difficulté, qui les mènent à un niveau de réussite tout à fait honorable, d’autre part des performances très moyennes réalisées dans des collèges publics favorisés, qui ne paraissent pas avoir le niveau d’exigence que l’on aurait ailleurs dans ce type d’environnement social ».
En lisant ces lignes, on aura compris le message de l’Inspection. Il faut élever dans les deux cas les exigences pour remonter le niveau. Et pour cela, il faut renforcer le pilotage. C’est très clairement exprimé dans l’appel au contrôle de l’absentéisme en Corse ou dans le jugement sévère porté sur la politique de bassins à Lille.
Mais ces rapports ne peuvent éluder la question de l’efficacité du pilotage. Ils montrent la difficulté d’appliquer des règles parisiennes du nord au sud de l’hexagone. Pas seulement en terme d’encadrement. On voit nettement, dans les deux académies, comment des politiques d’éducation locales, ayant des priorités et une histoire différentes, entrent en conflit avec les exigences nationales.
Ainsi en Corse les nombreuses activités proposées par la collectivité territoriale empiètent parfois sur des apprentissages jugés plus importants à Paris. On est bien là devant une question de priorité éducative.
Si l’Etat s’avère incapable de faire respecter ses prérogatives, le pouvoir régional, déjà très présent dans la vie quotidienne des établissements, pourrait s’avérer plus efficace. » Il faut un Service Public Régional de l’Education, avec un projet éducatif portant sur des actions et des missions, sur les propres compétences de la Région, et financées par le Conseil Régional » revendiquait lors des récentes Rencontres nationales, le président de la Commission éducation de l’Association des régions de France. Une question sans doute à débattre.
Rapport sur la Corse
http://www.education.gouv.fr/cid4043/l-evaluation-de-l-enseignement-dans-l-academie-corse.html
Rapport sur lille
http://www.education.gouv.fr/cid4047/evaluation-de-l-enseignement-dans-l-academie-de-lille.html
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/rennes_index.aspx
Bilan modeste pour la réussite éducative
» Il s’agit d’accompagner depuis l’école maternelle jusqu’au terme de la scolarité obligatoire les enfants et adolescents qui présentent des signes de fragilité… Un soutien individualisé et personnalisé est proposé dès les premières années de l’école maternelle. Les acteurs locaux identifient précisément les enfants pouvant bénéficier du programme ainsi que les difficultés qu’ils rencontrent. Les actions menées peuvent relever de l’accompagnement scolaire -en lien avec les équipes éducatives-, de la prise en charge de problèmes de santé, mais également viser à favoriser l’épanouissement personnel de l’enfant et l’apprentissage des règles de vie en commun, par l’éducation culturelle ou la pratique sportive. Le cas échéant, un soutien direct aux parents peut être pris en charge afin de les aider dans leur fonction parentale ». Les programmes de réussite éducative devaient assurer l’égalité des chances et apporter dans les banlieues une aide réelle aux jeunes en difficulté en combinant l’action de différents intervenants . Le ministère de la cohésion sociale en publie un premier bilan assez modeste.
En 2006 les 176 équipes suivent environ 80 000 enfants et représentent un coût de 73 millions d’euros. La moitié sont gérées par une Caisse des écoles. 21 projets d’internat de réussite éducative sont labellisés pour un total de 300 élèves. Enfin le gouvernement a lancé un tutorat pour aides les jeunes des quartiers défavorisés à entrer dans les grandes écoles. Il bénéficie à 850 lycéens. Pour situer ces données, rappelons qu’il y a 650 000 collégiens scolarisés en zep.
Communiqué (en pdf)
http://www.cohesionsociale.gouv.fr/IMG/pdf/DP_Bilan_Reussite_educative.pdf
Ségolène veut annuler l’obligation communale de payer pour tous les enfants scolarisés dans le privé
La loi du 13 août 2004 oblige les communes à payer les frais scolaires des enfants scolarisés dans une école privée hors du territoire de la commune. Selon Le Figaro, Ségolène Royal s’est exprimée contre cette obligation. » Nous ne sommes pas anti privé. On sait que les familles veulent la liberté de choix, mais cet amendement coûte cher aux petites communes » aurait, selon le quotidien, expliqué l’entourage de la candidate. .
http://www.lefigaro.fr/france/20061021.FIG000000543_ecole_privee_segolene_royal_contre_le_forfait_communal.html
http://www.andev.com.fr/breve_equilibre.html