Les élections lycéennes vivement contestées
» Si les élections organisées dans des circonstances contraires à la loi ne sont pas déplacées, l’UNL annonce qu’elle déposera dans toutes les académies concernées des recours en annulation. L’UNL appelle le Ministre à sortir du silence, et à faire en sorte que la voix des lycéens puisse être enfin réellement entendue ». Cette déclaration de l’Union nationale des lycéens, un des deux importants syndicats lycéens, est publiée au moment où le Journal Officiel publie un nouveau mode d’élection des trois représentants lycéens au Conseil supérieur de l’éducation.
Pourtant ce que conteste l’UNL est l’étape précédente. » Non respect du calendrier établi par la loi dans l’arrêté du 18 mars 2002, peu voire pas d’information en direction des lycéens qui souhaitent s’investir dans la démocratie lycéenne, des campagnes inexistantes dans les lycées ; l’UNL déplore un désintérêt total du Ministère de l’Education Nationale vis-à-vis de l’expression des lycéens, et se demande si celui-ci continuera encore longtemps à contempler comment ses recteurs transgressent allègrement la loi ». L’UNL cite en exemple l’académie de Caen « dans laquelle les lycéens élus au Conseil de la Vie Lycéenne (au niveau du lycée) avaient moins d’une semaine pour présenter leur candidature au Conseil Académique de la Vie Lycéenne, contre trois au moins prévues par la loi ».
De là à penser que le ministre pèse sur ces élections pour avoir des délégués à sa botte au CSE il n’y a qu’un pas que l’UNL semble prêt à accomplir.
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENJ0602656A
http://unlyceens.jexiste.fr/?p=actu_view&id=168
Le guide électoral de la FIDL
http://www.fidl.org/index.php?option=com_content&task=view&id=168
Elections lycéennes : le ministère satisfait
Selon le ministère, 48% des lycéens auraient participé aux élections de leurs représentants aux conseils de délégués pour la vie lycéenne organisées du 16 au 20 octobre.
Le ministère souligne que c’est 1% de plus qu’en 2004 et vante l’organisation de l’opération. « Afin de favoriser la participation au scrutin et l’engagement des élèves à se porter candidat, le ministère a, en effet, lancé dès la rentrée 2006 une campagne nationale autour des élections aux CVL. A cette occasion, des affiches ont été envoyées dans tous les établissements et deux millions de dépliants ont été diffusés aux lycéens ».
Il répond ainsi aux vives critiques de l’Union nationale des lycéens. Dans un communiqué, l’UNL signalait le » non respect du calendrier établi par la loi dans l’arrêté du 18 mars 2002, peu voire pas d’information en direction des lycéens qui souhaitent s’investir dans la démocratie lycéenne, des campagnes inexistantes dans les lycées ». L’UNL citait en exemple l’académie de Caen « dans laquelle les lycéens élus au Conseil de la Vie Lycéenne (au niveau du lycée) avaient moins d’une semaine pour présenter leur candidature au Conseil Académique de la Vie Lycéenne, contre trois au moins prévues par la loi ». L’UNL pourrait porter plainte.
Communiqué
http://www.education.gouv.fr/cid4147/conseils-des-delegues-pour-la-vie-lyceenne-particiption-aux-elections-en-hausse.html
Rappel : L’Expresso du 6/11
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2006/11/index061106.aspx
L’élève et le système
« Près d’un million de lycéens se sont exprimés démocratiquement lors de ces élections (aux conseils des délégués pour la vie lycéenne). Ce chiffre, en progression de plus d’un point par rapport au taux de participation des précédentes élections de 2004 (46,77 %), démontre l’attachement croissant des élèves à la vie lycéenne ». Dans l’actualité de ce jour, ce satisfecit du ministère se heurte au démenti de l’Union nationale des lycéens qui » appelle le Ministre à sortir du silence, et à faire en sorte que la voix des lycéens puisse être enfin réellement entendue ».
S’il ne nous appartient pas de trancher ce débat (ce sont peut-être les tribunaux qui le feront), il est révélateur d’une appréciation très différente de la place de l’élève au sein de l’institution scolaire.
Force est de remarquer que symboliquement, les ministres de droite, de Ferry à Robien, l’ont fait régresser en dénonçant le « jeunisme » et « l’esprit de 68 » et en revenant sur la loi de 1989 qui avait mis l’élève « au centre » du système éducatif. Dans la loi Fillon de 2005, c’est probablement le « socle commun » qui a pris la place centrale de l’élève. Parallèlement d’autres textes ont réduit ou carrément ignoré la représentation des élèves dans les instances des établissements. Quant à ceux qui garantissent le droit d’expression des élèves, force est de constater que leur application se heurte encore à de nombreux obstacles dans les établissements. La reconnaissance de ces droits ne fait pas l’unanimité dans le système éducatif.
On constate une évolution similaire dans l’appréhension du problème de la violence scolaire. En dehors de déclarations assez naïves sur les bienfaits d’une mixité relative, le communiqué ministériel de ce jour aborde ce sujet essentiellement sous l’angle de la sécurité des adultes. S’il faut évidemment protéger les personnels, il faut rappeler que les élèves sont les premières victimes de cette violence et qu’ils devraient avoir droit aux préoccupations ministérielles à égalité avec les adultes. Enfin, le discours ministériel ignore totalement les violences générées par l’institution scolaire elle-même. Pourtant « L’élève humilié » décrit par Pierre Merle existe bien…
Ces glissements n’arrivent pas par hasard. Ils s’appuient sur une construction idéologique assez cohérente qui redéfinit l’enseignement comme un moment de transmission de connaissances, l’élève comme bénéficiant d’une « égalité des chances » et l’échec comme le mauvais résultat d’un programme personnel. Bruno Mattei dans Libération montre clairement, à propos de l’égalité des chances, comment cette notion sert un projet social et politique conservateur.
Comment alors accueillir le voeu d’une formation éthique des enseignants émis par le Haut conseil de l’éducation ? « L’enseignant fait preuve de conscience professionnelle et suit des principes déontologiques : il respecte et fait respecter la personne de chaque élève, il est attentif au projet de chacun, il respecte et fait respecter la liberté d’opinion, il connaît et fait respecter les principes de la laïcité, il veille à la confidentialité de certaines informations concernant les élèves et leurs familles, etc. ».
Des lycéens sur Radio Classique
Retenez vos mardis à partir du 21 novembre. En partenariat avec l’Education nationale, Radio Classique consacrera une fois par mois une journée spéciale aux jeunes mélomanes. Encadrés par les professionnels de Radio Classique, des lycéens, depuis leur établissement, participeront à la programmation de la journée et réaliseront deux émissions d’une heure.
http://www.education.gouv.fr/cid4158/lancement-de-l-operation-radio-classique-lyceens.html
Ségolène confie des portables aux internes
Depuis 2004, tous les internes des lycées professionnels de Poitou-Charentes peuvent bénéficier d’ordinateurs portables. Le conseil régional vient d’étendre cette mesure aux internats des 4 EREA de la région et équipera en 2007 les lycées professionnels en cités scolaires, les lycées agricoles ainsi que les lycées généraux accueillant des sections professionnelles.
Le conseil envisage un projet de déploiement d’ordinateurs portables auprès de tous les lycéens. Parallèlement, 70 000 euros sont débloqués pour lutter contre le décrochage scolaire dans la région en organisant un tutorat et une meilleure information des jeunes.
Communiqué
http://www.cr-poitou-charentes.fr/fr/doc/2006-10-09-cp-dossier.pdf#page=8