Dans le dernier numéro de La Durance,
la revue de l’académie d’Aix-Marseille, Jean Sérandour, IPR, évoque le cours magistral,
vanté par les milieux conservateurs.
« Le cours magistral lui-même, quand il est bien conçu, peut parfois être porteur
d’un véritable apprentissage. Mais il faut en concevoir soigneusement le projet
et l’analyser sans indulgence. C’est, généralement, dans une alternance raisonnée
des situations pédagogiques que l’élève se voit offrir de s’engager dans des
exercices réellement formateurs… Il en va du cours magistral « à l’ancienne »
comme des fiches d’activité qui ont eu leur heure de gloire : point trop n’en faut.
L’abus du premier dissout le sens des questions étudiées, noie l’essentiel dans une
accumulation des faits sans hiérarchie, confisque la possibilité d’exercer véritablement
ses compétences en classe. La multiplication des autres introduit un traitement mécanique
des faits et des idées, contraint à rester à la surface des choses, réduit l’activité
réflexive de l’élève en guidant la tâche à l’excès« .
Dans le même numéro, Daniel Dalet propose le compte-rendu d’une expérimentation pédagogique
ainsi intitulée « Comment ne pas faire un cours magistral en terminale ?« .
Le dispositif se décompose en 3 parties : l’enseignant assure la présentation de
la séquence à partir de son titre ; ensuite les élèves affrontent une petite
étude de cas (le plus souvent un dossier documentaire accompagné de questions) ;
enfin débute l’innovation proprement dite que Daniel appelle « la prise de notes à l’envers » :
l’élève construit son propre « résumé » de cours à partir du paragraphes ad hoc de son manuel
et d’une liste de mots clés donnés par le professeur. Un élève vient ensuite au tableau :
il explicite les mots clés à ses camarades (le professeur intervenant à ce moment pour
préciser / rectifier ou compléter). En géographie la trace écrite à construire peut
n’être qu’un schéma à réaliser à partir du paragraphe du manuel.
Daniel Dalet explique que la méthode est largement dépendante du manuel utilisé et que la mise en route est lente… mais qu’une fois acquise, celle-ci permet un bon rythme et le programme est bouclé sans problème. A la fin de son article il propose un exemple complet sur » le temps des démocraties populaires en Europe (1948 – 1989) » et un autre sur » les Etats-Unis, superpuissance « .
Au final une méthode intéressante pour fortifier l’acquisition des connaissances par
« une petite gymnastique intellectuelle qui nécessite de comprendre le sens et le rôle des mots clés ainsi que leur fonction »…
http://histgeo.ac-aix-marseille.fr/durance/new_dur/num_075.htm
http://histgeo.ac-aix-marseille.fr/a/dda/d011.htm