» Salimou a 25 ans. Son large boubou cache mal un corps squelettique. Ses joues enfoncées, entrouvertes par des lèvres bien sèches, indiquent bien qu’il vit dans une misère constante. Il mange juste, faute de mieux. « Depuis le début de l’année, j’ai été contacté par le président des parents d’élèves pour encadrer les élèves, j’ai accepté parce que j’ai de l’amour pour les jeunes de mon village ». Pourtant sur les épaules de Salimou, que nous fait connaître Le Messager, un quotidien camerounais, repose l’ambition de l’Education pour tous.
Embauché par les parents d’élèves du village rural de Mbangboung, Salimou n’était pas assez riche pour aller jusqu’au bac : il a un niveau de première. Il n’a reçu aucune formation pédagogique. Il a en charge les CM1 et les CM2. Il ne sait pas encore combien il sera payé. Il fait partie des milliers de jeunes volontaires grâce à qui tous les enfants camerounais seront peut-être un jour scolarisés. Son salaire mensuel pourrait être de 9,14 euros (6 000 FCFA).
Au même moment, nous apprend Fraternité, le Bénin décide la gratuité de l’enseignement primaire. « J’ai décidé… la suppression pour compter de cette année scolaire des contributions et souscriptions à la maternelle et au primaire sur toute l’étendue du territoire national dans nos établissements publics ; l’évaluation dans tous les établissements scolaires publics, des contributions et souscriptions parentales prélevées, pour permettre au gouvernement de prendre en temps opportun, les mesures les plus appropriées allant toujours dans le sens de l’allègement de la charge des populations » a déclaré le président de la République le 1er novembre. Il a débloqué 42 millions d’euros pour soutenir les écoles. Le taux de scolarisation (GER) atteint 77% au Bénin et 85% au Cameroun.