On se souvient des déclarations du ministre de l’intérieur affirmant que les émeutiers étaient des voyous connus de services de police. On se souvient de ces articles qui accusaient les familles africaines d’être responsables des émeutes. Enfin, plus récemment, les tribunaux ont été accusés de laxisme.
Laurent Mucchielli et Aurore Delon étudient, dans le premier numéro de la revue Claris, les dossiers judiciaires des jeunes interpellés dans le 93. » En résumé, les émeutiers déferrés à Bobigny sont tous des garçons, sont majoritairement « d’origine étrangère », et principalement maghrébine, ont pour la plupart entre 16 et 18 ans, sont fragiles sur le plan scolaire, sont issus de familles stables mais précarisées sur le plan socio-économique, n’étaient pas des délinquants déjà connus pour la plupart d’entre eux ». On est loin des clichés.
Ils montrent également que la justice n’a pas été laxiste. » Dans le contexte des émeutes, face à des procédures policières particulièrement fragiles, dans le respect des règles qui fondent l’état de droit et la démocratie, les juges ont fait leur travail. Ils ont relaxé la plupart des jeunes faute de preuves, ils ont condamné à des peines réparatrices ceux qui avaient commis des actes peu graves et qui n’avaient pas de passé judiciaire, et ils ont condamné à des peines de prison ceux qui étaient des délinquants récidivistes et avaient commis les actes les plus graves ».
Revue Claris (en pdf)