« La première mondialisation qui avait vu au 19e siècle les capitaux, l’information et les réseaux se multiplier considérablement a connu une euphorie à la Belle Époque. Avant que la guerre et la Grande dépression des années trente sonnent le repli sur soi et le protectionnisme jusque dans les années soixante-dix. Aujourd’hui, les conflits localisés entament la mondialisation actuelle. Le protectionnisme refait surface. La Chine et le Brésil apprennent à se passer des pays riches. Le moteur de la Triade est en panne. La mondialisation pourrait bien être terminée ». Sur le site des Cafés de géographie Gilles Fumey prédit le retour des Etats.
« Alors que les médias cèdent à la sirène du Grand village mondial, peut-on tenter de faire une géographie du Monde globalisée « autrement », comme on le fait modestement au Café géo ? Les grands États marchands qui succombent au protectionnisme et pestent contre les délocalisations, est-ce encore de la mondialisation ? L’Organisation mondiale du commerce qui, d’échec en échec, n’arrive plus à conclure les célèbres rounds des années d’après-guerre, est-ce le grand marché mondial dont on parle ? Les grandes firmes qui se font la guerre pour rafler les approvisionnements en matières premières devenues rares, sont-elles dans une bataille rangée qui serait mondialisante ? Quant au réveil de la Chine, de l’Inde ou du Brésil, « concurrents de plus en plus redoutables et sous-traitants de moins en moins dociles » (E. Lechypre, L’Expansion, n°709, qui a inspiré ces lignes), annoncent-ils autre chose qu’un nouvel ordre qui n’est pas mondialisé ? «
Article des Cafés géo