PPRE et brevet
Lors de la conférence de presse sur le budget, G. de Robien a annoncé qu’à la rentrée 2007 les PPRE seraient étendus en CM2 et en 5ème. Pour réaliser des économies, les sujets du brevet 2007 seront nationaux et non plus académiques. Les sujets du Cap et du Bep seront également simplifiés pour passer de 20 000 à 5 000. Le ministère souhaite ainsi économiser 400 emplois.
Discours ministériel
http://www.education.gouv.fr/cid3999/conference-de-presse-rentree-universitaire-2006-projet-de-budget-2007.html
Réforme des programmes et socle commun
Eduscol publie un calendrier de la rénovation des programmes pour les adapter au socle commun. Ainsi, à la rentrée 2007, entreront en vigueur les programmes de l’école élémentaire « mettant en évidence les éléments du socle »; au collège, les nouveaux programmes de mathématiques, physique-chimie et sciences de la vie et de la Terre en classe de quatrième, l’application des nouveaux programmes de langues vivantes étrangères Palier 1 en classe de cinquième. En voie professionnelle, entreront en vigueur des programmes des enseignements généraux pour les CAP.
http://eduscol.education.fr/D0231/calendrier.htm
Le Sgen condamne le nombre de postes aux concours
« Il s’agit d’annonces tronquées et démagogiques pour sauver les apparences ». Le Sgen critique la « stabilisation » du nombre des places aux concours annoncée par Robien. « Dans le 1er degré et le 2nd degré, le nombre de places aux concours ne couvre pas le nombre de départs en retraite (13 000 départs prévus dans le 1er degré pour 11 250 postes offerts aux concours, 19 000 départs dans le 2nd degré pour 11 745 postes offerts)… Pour la deuxième année consécutive, pas de recrutement dans les disciplines industrielles du CAPET. Quel devenir pour les filières technologique et professionnelle ? » Pour le syndicat, « ces chiffres confirment bien les annonces sur le budget 2007 : 9 000 emplois supprimés dans l’Éducation. Plus que jamais, le Sgen-CFDT appelle les personnels à participer à la journée de grève le jeudi 28 septembre ».
http://www.sgen-cfdt.org/actu/article.php3?id_article=1153
Des nouveautés pour les mutations
Le Se-Unsa publie des informations sur les nouvelles procédures de mutation en 2007. » Qu’y aura-t-il donc de nouveau en 2007 ? Au-delà de mesures positives qui favorisent le rapprochement de conjoint, déplafonnent les bonifications pour enfants, le ministère intègre des décisions du conseil d’état qui font jurisprudence. A la demande d’un syndicat d’agrégés, la NS 2005 a été annulée : le ministère était trop prescriptif pour les recteurs. Cette décision donne un appui supplémentaire au ministère pour intégrer des dispositions qui, en renforçant le pouvoir des recteurs, fragilise un peu plus l’équité pour les personnels…. De plus, le ministère étend aux opérations de mutation ce qu’il a instauré pour l’avancement de grade, la NGP : les recteurs sont invités à « valoriser sur le plan académique le classement des demandes de mutation des enseignants qui ont accompli des efforts de mobilité disciplinaire ou fonctionnelle », tout un programme ! ».
Selon le Se-Unsa, les Pacs ne seraient plus reconnus que si le couple peut produire une déclaration d’impôt commune.
http://www.se-unsa.org
La question des décharges
A quelques jours d’une grève nationale soutenue par les principaux syndicats de l’enseignement, la question de la suppression des décharges des enseignants peut sembler secondaire. En ce début d’année, les syndicats tentent de mobiliser pour la grève du 28 septembre sur le thème plus général du budget. Ils rappellent que si 1 383 postes ont été supprimés dans le secondaire à la rentrée 2006, ce sont 8 700 postes en moins qui sont prévus pour la rentrée 2007. Ils prévoient que cette saignée entraînera des classes plus chargées, des options et des filières supprimées, des conditions de travail beaucoup plus difficiles pour les enseignants et pour les élèves.
Les suppressions de décharge sont évidemment un élément de cette politique. Le 13 juin, dans le cadre du projet de loi de finances 2007, le ministre annonçait que sur 15 000 postes de fonctionnaires supprimés au budget 2007, 8 700 seraient pris sur le budget de l’éducation nationale. Il se répartiront ainsi : 3 600 postes en moins aux concours, 1 800 emplois supprimés dans le secondaire et 3 000 postes « récupérés » en supprimant des décharges.
De quoi s’agit-il ? D’un fatras (plus de 80 catégories différentes !) d’avantages acquis à des époques différentes, selon des modalités différentes, et qui apportent à une grande partie des enseignants du second degré une majoration salariale ou une réduction légère de la charge de travail. C’est le cas par exemple des « heures de première chaire », payées aux enseignants qui enseignent 6 heures en 1ère, terminale ou BTS, des « pondération de STS » (majoration pour les enseignants des BTS), des associations sportives, des CCPN, des heures de laboratoire (pour gérer le matériel pédagogique dans plusieurs disciplines), de la coordination EPS etc. Toutes cumulées elles représentent un alléchant trésor correspondant à 28 000.
Un rapport d’audit publié en mai dernier et validé par le ministère, avance des arguments bien sentis pour leur suppression. Ainsi, pour la pondération en STS, » le régime dont bénéficient les enseignants dans les sections de techniciens supérieurs (STS) trouve sa justification initiale dans le travail supplémentaire demandé aux enseignants du fait du public de ces classes. Cependant, le dispositif ne tient pas compte de la durée réelle de la période d’enseignement. En effet, l’année scolaire (36 semaines) est amputée, en premier lieu, du fait des examens qui sont organisés tout au long du mois de mai et, en second lieu, par les stages des étudiants d’une durée moyenne autour de huit semaines (quatre à seize semaines selon les spécialités) ». Les heures d’animation d’association sportive « ne recouvrent pas toutes une activité réelle ou suffisante ». Avec un certain cynisme, le rapport estime à propos des heures de première chaire « qu’avec l’ouverture très large de l’enseignement du second degré depuis la fin des années soixante à des publics nouveaux, socialement et culturellement moins favorisés que ceux du lycée d’antan, les défis pédagogiques à relever et l’obligation de résultat assignée aux enseignants ne se concentrent plus dans la phase ultime de la scolarité secondaire : les difficultés à surmonter se rencontrent, pour les élèves comme pour les professeurs, tout au long de celle-ci » et, par conséquent l’heure de première chaire n’est pas légitime…
Tous ces arguments sont fallacieux parce qu’ils omettent l’essentiel. Ces décharges sont le produit des tensions sociales dans le système éducatif. Elles ne sont pas davantage justifiables que les innombrables primes et avantages qui se sont multipliés dans tous les corps des services publics au fil de leur histoire pour augmenter les salaires sans avoir l’air d’y toucher. Et qui, semble-t-il, continuent à apparaître pour des catégories plus privilégiées au sein même de l’éducation nationale… Supprimer les décharges revient à demander aux enseignants de travailler davantage pour un salaire identique.
On pourra peut-être objecter que le temps de travail des enseignants dans le secondaire est si faible que cet effort est insignifiant. En fait il ne se réduit pas au temps de présence en classe (14 à 18 heures par semaine). Il comprend également les corrections, les préparations, la concertation avec les collègues, les rencontres avec les familles et les élèves etc. Tout cela a été calculé par le ministère et se situe bien au-delà des 35 heures hebdomadaires : 39 h 47 en moyenne pour tous les profs avec une variation de 35h30 à 42h55 selon les disciplines. Un temps de travail qui empiète aussi sur les vacances : trois semaines de congé sont en fait travaillés.
Ces chiffres ne sont pas très populaires chez les enseignants qui souvent trouvent dans la liberté de gérer leur temps de travail une motivation pour ce métier. Et beaucoup ne comptent pas leur temps de travail. Mais on aurait tort de penser que pour autant ils acceptent d’être la seule catégorie de salariés à voir leur durée de travail augmenter au pays des 35 heures.
En ce sens, à terme, le temps que les enseignants fassent leur rentrée, s’informent et comprennent que cette mesure est inscrite à la loi de finances 2007, qu’elle est prévue pour équilibrer le prochain budget, la question des décharges pourrait devenir un élément important de mobilisation.
La mesure est-elle donc totalement « scélérate » ? On peut lui trouver au moins un avantage : celui de poser la question du travail enseignant, c’est-à-dire de définir les missions des enseignants. La question devient incontournable à la fois du fait de l’évolution du rapport pédagogique et de celle du temps scolaire. Les élèves ont de plus en plus besoin d’un accompagnement éducatif qui déborde du cours. Ils supportent de plus en plus mal un temps scolaire haché et éparpillé. Parallèlement, le développement des TIC tend à déplacer le temps scolaire au-delà de celui des cours. Cette évolution est inscrite dans le développement des ENT qui doivent permettre contacts, échanges, accompagnement à distance. Il y a là un chantier utile pour l’Ecole. Mais qui croira que cette occasion puisse être saisie ?
Le rapport d’audit
http://www.performance-publique.gouv.fr/pdf/audit/audit_2/rapport-v2-education_decharges_statutaires.pdf
Les décharges dans le Café
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/r2006_index.aspx
Le temps de travail des enseignants
http://media.education.gouv.fr/file/62/1/2621.pdf
Décharges : les heures de première chaire supprimées ?
On sait que le projet de loi de finances pour 2007 prévoit la suppression de 2 300 postes remplacés par l’annulation d’exactement 10% du volume global des différentes décharges horaires des enseignants. Restait une inconnue : comment le ministre allait-il faire concrètement pour effectuer cette retenue de 10% ?
Selon Le Monde, le ministère devrait à la fois viser certaines catégories d’enseignants et se débarrasser du problème sur les chefs d’établissement. En premier lieu, les heures de première chaire devraient disparaître en classe de première, sauf pour les professeurs de français, et en BTS. Elles seraient par contre maintenues en classes prépas et étendues assez paradoxalement, pour un dispositif présenté comme injustifié, aux sections technologiques et professionnelles.
D’après Le Monde, les heures de cabinet (histoire-géo, sciences physique, SVT etc.) seraient supprimées en bloc mais chaque académie disposerait d’un volant d’attribution réduit. Un projet de décret devrait être rédigé très prochainement.
Par ces procédés, le ministère entend peut-être diviser les enseignants. Mais ce qui apparaît surtout c’est que cette arithmétique complexe ne se justifie que par son objectif comptable (atteindre le chiffre de 10%) et qu’on s’éloigne des justifications de début (les décharges sont injustifiées). La suppression totale de toutes les décharges et la récupération ultime des 23 000 postes reste, sans aucun doute, l’objectif gouvernemental. Les enseignants auront à faire savoir s’ils entendent travailler davantage gratuitement.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-818181@51-818336,0.html
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/06/index220906.aspx
Le projet de décret sur les décharges
Le Snes publie des extraits du projet de décret qui remplacerait le texte de 1950. Il prévoit la disparition des heures de première chaire pour les professeurs qui n’enseignent pas 6 heures dans une discipline préparant à une épreuve du bac en première ou terminale. Elle est également supprimée en STS. Disparaissent aussi les heures de laboratoire.
Le texte prévoit encore d’autres économies. Les professeurs enseignant plus de 8 heures dans des divisions ou groupes de moins de 20 élèves verraient leur service majoré d’une heure. Pour le Snes, « cela conduit (compte tenu de la suppression de l’heure de première chaire) à un service majoré de 2 heures pour les enseignants des disciplines technologiques intervenant en STS ».
Le texte envisage d’enseigner sur plusieurs communes et même, pour les TZR, « si impossibilité de compléter dans un autre établissement de la même ville, si les besoins du service l’exigent, participation à un enseignement différent de la manière la plus conforme aux compétences et goûts d’enseigner ». C’est-à-dire que les professeurs pourront enseigner n’importe quelle discipline pour compléter leur service.
En contrepartie le décret amorce un début de réflexion sur les missions des enseignants. L’encadrement d’activités pédagogiques, la coordination d’une discipline, l’accompagnement d’enseignants pourraient être pris en compte dans le temps de service. Mais pour cela il faudrait un autre budget.
http://www.snes.edu/snesactu/article.php3?id_article=2234
Les profs du secondaire et le malaise enseignant
Le malaise des enseignants serait-il en baisse ? C’est ce que donne à penser une enquête publiée le 18 septembre par le ministère. Alors que 60% des professeurs de collège et lycée se sentaient personnellement atteints par ce sentiment de malaise en 2004, ils ne sont plus que 53% en 2005. On ne sera pas surpris d’apprendre que les agrégés en souffrent moins que les PLP, les hommes que les femmes, et les jeunes profs que les anciens.
Reste à comprendre d’où vient ce malaise. D’après l’enquête ministérielle, « les principales causes de ce sentiment de malaise seraient… « la non-prise en compte des difficultés concrètes du métier » (64 %) à laquelle les enseignants d’EPS, de philosophie-lettres et du secteur industriel accordent beaucoup d’importance (75 %), ainsi que les PLP et les professeurs comptant au moins vingt ans d’ancienneté (70 %). Le sentiment « d’une dégradation de l’image des enseignants dans la société »est partagé par 50%des enseignants, en particulier ceux de mathématiques, d’histoire-géographie et philosophie-lettres (55 %), les agrégés (57%) et les très jeunes enseignants (58 %). Vient ensuite le sentiment « d’impuissance face à l’idéal de réussite de tous » partagé par 46 % des professeurs des lycées et collèges, qui touche davantage les femmes (48%) que les hommes (42%), les professeurs de LV (54 %), les jeunes enseignants (50 %), ceux de collège et de ZEP (49 %) plus que les professeurs de LP (37 %) ».
D’où une critique induite sur la formation des enseignants qui tombe à propos au moment où le ministre va proposer une réforme de la formation. Les professeurs trouvent qu’ils n’ont pas eu assez de conseils pour gérer les situations difficiles, pas assez d’analyses de pratiques professionnelles, pas assez d’échanges avec les enseignants en poste pendant la formation et pas assez d’éclairages sur la psychologie de l’adolescent. Toutes remarques qui semblent parfaitement justifiées. On n’a d’ailleurs jamais trop d’expérience et de connaissances face à des adolescents.
Reste qu’on est frappé devant les limites apportées à l’observation. D’abord par rapport au cadre d’exercice du métier. Tout se passe comme si le « malaise » ne pouvait venir que d’une impréparation personnelle au métier (au pire une préparation mal assurée par le système). Celle-ci devrait automatiquement disparaître si l’enseignant était un parfait professionnel.
Or c’est oublier que, sous la pression de la société et des politiques, le métier d’enseignant connaît une évolution rapide si ce n’est chaotique, ballotté d’une réforme l’autre. Une réalité que Christian Maroy (Université de Louvain) lie justement à la génèse du malaise enseignant. » On assiste à une diversification et à un accroissement du nombre de tâches demandées formellement aux enseignants dans la plupart des pays européens investigués par Eurydice. Au niveau du travail réel, la littérature semble de plus s’accorder sur un constat d’intensification et de complexification du travail des enseignants. L’intensification se marque moins par un allongement de la durée du travail, que par un alourdissement et une extension des tâches à réaliser, et par une complexification du travail en classe qui constitue le coeur du métier. Simultanément, on peut se demander si on n’assiste pas aussi à une différenciation assez nette des conditions d’exercice du métier selon le type d’établissement où l’on enseigne ». Aussi pour lui, le « malaise » est une forme de résistance au politique. « Le malaise enseignant face aux politiques de professionnalisation et aux changements du » métier » enseignant, nous semble plus profondément lié à des formes de retrait ou de résistance face aux réformes, lorsqu’elles accentuent la déprofessionalisation des enseignants ».
Peut-être est-ce le moment d’évoquer un autre malaise : celui des élèves. Car, selon Pisa, la France a la particularité de compter 81% d’élèves qui se sentent mal à l’Ecole, pratiquement le double de la moyenne Ocde. On touche là à un autre choix de l’étude : considérer que l’Ecole telle qu’elle est peut être vécue sans malaise. Pourtant, cette étude, comme une précédente sur les attentes des enseignants du primaire ouvre des pistes vers une évolution de l’école. Les professeurs attendent davantage de soutien des parents, davantage de relations avec leurs collègues, du travail d’équipe.
C’est avouer que le « malaise enseignant » reflète l’extraordinaire isolement dans lequel sont tenus les professeurs et reconnaître l’impact des réseaux éducatifs. Un effet également souligné par une récente étude américaine sur les établissements performants. Peut-être parce que la formation d’un enseignant ne doit pas se penser acquise à la sortie d’un institut mais comme une construction humaine c’est à dire sociale.
On pourra nous objecter que si l’Ecole doit certainement changer, si le taux de malaise doit baisser, l’enseignement peut-il être totalement sans épreuve ?
Etude ministérielle
http://www.education.gouv.fr/cid3961/les-enseignants-des-lycees-et-colleges-publics-et-la-formation.html
Recherche de C. Maroy
http://www.girsef.ucl.ac.be/Cahiers_CREF/042cahier.pdf
Qu’est ce qui fait le succès de certains établissements ?
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2006/07/index240706.aspx
Robien compte réformer les Iufm avant de partir
Selon l’AFP, le ministre de l’éducation nationale s’est donné jusqu’à la fin de l’année 2006 pour fixer un nouveau cadre pour les Iufm. Le HCE devrait rendre son avis très prochainement.
http://actu.voila.fr/Depeche/ext–francais–ftmms–emploieducation/060920130209.dr0sarof.html
http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/dossier_formateurs.htm
Le nouveau B2i
Les feuilles de position du nouveau B2i sont disponibles sur Educnet. Pour chaque niveau (école, collège et lycée) et pour chacun des 5 domaines, elles proposent des objectifs, capacités et feuilles de position précises.
Les feuilles
http://www.educnet.education.fr/chrgt/b2i/B2i_tableau_synoptique15sept2006.doc
Le blog B2i
http://www.cafe-b2i.net/
Stage de préparation de directeur d’établissement spécialisé
Le B.O. précise les modalités de recrutement des candidats au stage de préparation au diplôme de directeur de centre d’éducation spécialisée. Date limite : le 10 novembre.
http://www.education.gouv.fr/bo/2006/34/MENE0602274N.htm