La carte scolaire
Faut-il supprimer, relativiser ou maintenir la carte scolaire ? Un dossier spécial de ce numéro du Café dans la rubrique Actualités professionnelles.
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lesysteme/Pages/2006/actu_76_accueil.aspx
L’enseignement préélémentaire oublié du débat scolaire
« Un nombre croissant de pays accorde une priorité élevée à l’éducation des tout jeunes enfants ainsi qu’à la qualité des services. Les premières années sont de plus en plus considérées comme l’une des clés de la réussite des politiques sociales, familiales et éducatives ». Avec une nouveau rapport sur la préscolarisation, « Petite enfance, Grands défis », l’Ocde met aujourd’hui l’accent sur le développement de l’enseignement préélémentaire dans les pays membres de l’organisation.
Ce consensus est porteur de motivations parfois bien différentes, souligne l’Ocde. En effet, se mêlent dans cet intérêt pour la petite enfance des préoccupations économiques, favoriser le travail des femmes, démographiques, faciliter la natalité, et sociales, lutter contre l’inégalité devant l’école. Car tous les pays reconnaissent que la préscolarisation a un effet bénéfique sur les résultats scolaires des enfants des milieux défavorisés. Alors que la pauvreté des enfants augmente dans 17 pays de l’Ocde (sur 24), le rapport rappelle que « l’enseignement préscolaire facilite l’intégration des familles qui ont de jeunes enfants. Elle contribue fortement à préparer l’enfant à l’école ». Et l’organisation recommande le développement de systèmes nationaux pour le préélémentaire, même si elle critique la conception française trop proche de l’école et pas assez attentive à la psychologie du petit enfant, et invite à utiliser du personnel formé et bien payé.
C’est clairement demander un effort financier. L’Ocde cite en exemple les pays scandinaves qui consacrent 1,5 à 2% de leur PNB (Danemark) à la préscolarisation. Pour une fois la France apparaît bien classée avec 1% du PNB (loin devant les Etats-Unis ou les grands pays d’Europe qui n’y consacrent que 0,5% du PIB), un taux de scolarisation de 100% à partir de 3 ans et l’utilisation d’enseignants diplômés pour s’occuper des plus petits. Cette particularité française est historique : on frôlait déjà les 90% en 1980. L’école maternelle est d’ailleurs souvent citée comme l’un des points forts de notre système éducatif.
Pourtant c’est oublier une autre spécificité française : la France est le seul pays développé où le taux de scolarisation en préélémentaire régresse. Depuis 2003, la France va à rebours des efforts des autres pays. Cela s’explique par la baisse de la scolarisation à deux ans : le taux est passé de 35% en 2000-2001 à 24% en 2005-2006 (chiffres MEN).
Cette régression s’explique d’abord par des nécessités budgétaires. Pour un gouvernement qui veut réduire le budget de l’éducation nationale, la tentation est forte d’opérer une ponction sur un enseignement qui n’est pas obligatoire et qui n’est pas considéré comme un dû par les familles. On peut ici prélever des crédits pour les utiliser ailleurs, par exemple dans une université mise à mal par le développement concurrentiel des prépas.
Elle s’explique également, il faut le dire, par une vive contestation de son principe même. L’association française de psychiatrie et l’ancienne défenseure des enfants se sont élevés contre elle, l’assimilant pratiquement à un mauvais traitement infligé à l’enfant. Pour eux, la troisième année de la vie achève un cycle de développement important pour la construction de l’identité. La scolarisation précoce perturberait celle-ci et serait responsable de comportements violents à l’adolescence. Pour le linguiste Alain Bentolila, les enfants scolarisés trop tôt manquent de vocabulaire ce qui nuit à l’apprentissage de la lecture.
Pourtant d’autres travaux ont mis en évidence les retombées positives de la scolarisation à deux ans. Une étude de l’Institut d’éducation de l’université de Londres affirme que » La scolarisation avant 6 ans.. améliore le développement de l’enfant. Ses effets sur le développement social et intellectuel de l’enfant sont évidents durant les premières années de l’école primaire ». En France plusieurs travaux (J.P. Caille par exemple) insistent sur ses retombées scolaires positives. L’enfant entré après 3 ans à l’école maternelle a beaucoup plus de chance de redoubler son CP. « En ce qui concerne l’impact sur la scolarité élémentaire, entrer à l’école maternelle à deux ans au lieu de trois améliore les chances d’accès au CE2 sans redoublement, mais ne le fait que faiblement… S’agissant des évaluations des acquis cognitifs à l’entrée du CP, cette scolarisation précoce apparaît comme globalement bénéfique. Cet avantage, qui se retrouve dans plusieurs domaines : compréhension orale, familiarité avec l’écrit, familiarité avec le nombre, est cependant faible ».
Si l’impact global est positif mais faible, il est très nettement favorable pour les enfants des milieux défavorisés. « À l’entrée en CP, les évaluations cognitives des élèves montrent que ce sont les élèves des catégories sociales défavorisées, mais aussi ceux des catégories sociales les plus favorisées qui bénéficient le plus de la scolarisation précoce. Elle est également plus bénéfique en ZEP que hors ZEP. Concernant l’accès au CE2 sans redoublement, également, l’effet positif associé à une scolarisation à deux ans s’observe principalement chez les enfants de cadres et d’ouvriers, et bénéficie particulièrement aux élèves de nationalité étrangère ou de parents immigrés ».
L’effondrement de la scolarisation à deux ans se fait donc globalement aux dépens des familles les plus modestes. D’autant, on le sait, que leurs enfants entrent déjà moins souvent à l’école maternelle : » parmi les élèves en cours préparatoire en 1997, les enfants de père ou de mère immigré n’étaient qu’un sur quatre à avoir été scolarisés à deux ans, alors que c’était le cas de près de un sur trois de leurs condisciples » affirme une étude officielle. Il faudrait donc veiller à ce que l’offre soit au minimum maintenue dans les banlieues et les zones urbaines. Un simple regard à la carte publiée par Education & formations fin 2003 montre que c’est la France rurale qui bénéficie d’un bon taux de scolarisation à deux ans. Avec un peu de méchanceté on pourrait insinuer qu’exclu de l’école à 2 ans grâce à Fillon, le gosse des cités à quelque chance de bénéficier de l’apprentissage à 14 ans grâce à Robien…
Terminons par une note plus positive. Un sondage Sofres publié lui aussi le 19 septembre, montre que 87% des mamans ayant scolarisé leur enfant de moins de trois ans sont satisfaites. 45% des mères souhaiteraient le faire.
http://www.oecd.org/document/55/0,2340,fr_2649_201185_37426743_1_1_1_1,00.html
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/revue66/question1.pdf
http://www.tns-sofres.com/etudes/consumer/190906_scolarisation.htm
Un débat qui ne mène qu’au désordre
» Un inspecteur fait l’objet d’une procédure disciplinaire, motivée par un manquement grave à ses obligations. Les cadres de la fonction publique doivent appliquer les instructions, et les faire appliquer ». Quelques jours après l’éviction de Roland Goigoux, en lançant cette annonce au Sénat, le 5 octobre, Gilles de Robien savait très bien qu’il relancerait un conflit avec les acteurs de l’école.
La réaction ne s’est pas fait attendre. L’Unsa Education et le Sien-Unsa, puis le Snuipp, ont dénoncé son « autoritarisme » et promis « un conflit majeur » si le ministre ne renonçait pas aux sanctions.
Alors qu’il s’oppose déjà aux enseignants sur de nombreux sujets (les décharges récemment), le ministre est en train de s’aliéner les cadres du système éducatif.
Ce combat est-il justifié ? Le jour même où le ministre parlait au Sénat, ses services publiaient les résultats d’une enquête sur la lecture.
Les statistiques des évaluations en lecture réalisées dans le cadre de la Journée d’appel de préparation à la défense offrent une vision unique des compétences des jeunes. En effet, elles concernent tous les jeunes Français sans exception, garçons et filles, scolarisés et déscolarisés.
Que nous apprennent-elles ? 80% des jeunes n’ont aucune difficulté de lecture, 10% sont des lecteurs médiocres et 11% ont des difficultés de compréhension dont 4% ont des difficultés très grandes.
A la lecture de ces chiffres on se rend compte qu’ils n’ont de signification que relative. On remarquera d’abord leur stricte stabilité depuis 2000. On pourrait également comparer ces données aux scolaires des générations précédentes : 13% des 40-54 ans sont en très grande difficulté, 19% des 55-65 ans.
Mais l’enquête 2005 apporte des précisions géographiques et scolaires éclairantes. On a d’autant plus de chance d’être en difficulté qu’on quitte tôt le collège : c’est le cas d’un jeune sur quatre qui n’a pas fini le collège. La remarque a un sens au moment où le gouvernement supprime la scolarité jusqu’à 16 ans. Certains département se distinguent : le 93, la Somme, l’Yonne…
Qui oserait prétendre que ce sont des départements qui appliquent davantage la méthode globale ? Comment ne pas voir le lien entre ces résultats et les origines sociales de ces jeunes. Ainsi, dans une étude sur les jeunes de Segpa, Roland Goigoux avait pu montrer que 97% des mauvais lecteurs sont issus de catégories sociales défavorisées. Une variable que le ministère reconnaît d’ailleurs comme déterminante pour les résultats aux évaluations nationales.
Cette réalité sociale, le ministre s’acharne à la nier dans son discours sur la lecture. Hors de toute approche scientifique, le débat sur l’apprentissage de la lecture n’est plus qu’un faire- valoir électoral. Point de ministre, il n’y a plus qu’un candidat.
http://media.education.gouv.fr/file/01/1/3011.pdf
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2006/08/index300806.aspx
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
L’école de proximité est-elle l’école de l’avenir ?
« L’Ecole de proximité est le socle historique de notre système éducatif. C’est le cadre le plus performant pour la réussite de tous les élèves ». Du passé à l’avenir, les partisans de l’école de proximité mobilisent aussi bien Jules Ferry que Célestin Freinet. Ils ont une certitude :le modèle d’école qui leur tient tant à coeur est à même de répondre aux problèmes de l’école française. Et si c’était vrai ?
L’école de proximité c’est l’école au village, souvent avec sa classe unique, immortalisée récemment dans un film populaire. Pendant longtemps cette école villageoise avait mauvaise presse. Yves Alpe, président de l’Observatoire de l’école rurale, rappelait récemment qu’en 1963 seulement 42% des ruraux entraient en 6ème à une époque où c’était le cas de 72% des petits Parisiens. En clair, l’école du village c’était celle de l’échec scolaire et du travail à la ferme ou du départ à l’usine. Dans une France en modernisation accélérée, les lumières de la ville étaient autrement attirantes. Les classes uniques des villages semblaient condamnées.
Deux générations plus tard, les défenseurs de l’école de proximité ne manquent pas d’arguments. Ils relèvent que l’école rurale n’a plus à rougir. En 1995, les évaluations de CE2 et de 6ème montrent que leurs élèves ont d’aussi bons résultats que les citadins. Mieux encore, les résultats des élèves des classes uniques seraient supérieurs, les redoublements plus rares ! L’efficacité semble avoir basculé du côté des champs.
Mais l’école de proximité a encore bien d’autres arguments. Mettant en contact des enfants d’âge différent, elle faciliterait l’autonomie. Elle ferait face plus facilement à l’hétérogénéité des classes. Elle mobiliserait plus facilement la communauté et encouragerait la solidarité. C’est qu’au village toute fermeture de classe ou de section remet en question l’avenir de la communauté. En ce sens l’école de proximité participe de l’aménagement du territoire c’est-à-dire de l’équité républicaine.
Cette dimension citoyenne est d’ailleurs fortement déclinée dans un mouvement international, particulièrement développé dans le monde anglo-saxon : le « community based learnig » (CBL). Ses adeptes souhaitent des écoles où l’enfant apprend de la communauté dans laquelle il se trouve. Ils militent pour des méthodes actives capables de lutter contre l’ennui scolaire et d’offrir un apprentissage au rythme personnel de l’élève.
Sans partager forcément tous les idéaux du mouvement CBL, les partisans français de l’école sont souvent également des citoyens actifs soucieux de leur communauté. Et l’évolution de l’école rurale reflète des changements sociologiques profonds dans le pays. L’école rurale est souvent devenue une école périurbaine, qui accueille de plus en plus d’enfants de ménages qui ont un mode de vie urbain même s’ils l’abritent dans un cadre rural et même s’ils sont (rarement) agriculteurs. Sous cet angle, l’école rurale n’échappe pas à la fois aux utopies collectives et au repli sur l’entre-soi qui marquent la société française.
Face à cette école qui marche, ses adversaires passent pour d’affreux technocrates qui brandissent l’argument de l’amélioration de l’offre scolaire grâce aux regroupements pour mieux diminuer les services publics en zone rurale.
Les défenseurs de l’école de proximité tiendront congrès à Paris le 18 octobre avant d’inviter les Français à (re)découvrir leurs écoles au Salon de l’éducation le 19 novembre. De bonnes occasions pour écouter leurs arguments et comprendre ce qui motive ce mouvement.
Le site de l’école deproximité
http://ecoledeproximite.free.fr/
Colloque sur l’école rurale
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/EcoleRurale_index.aspx
Le mouvement CBL
http://www.communityschools.org/
Malgré les amendes l’absentéisme explose en Angleterre
L’absentéisme continue sa progression en Angleterre. Selon BBC News, en 2005-2006, le taux d’absentéisme a légèrement (de 1%) dans le secondaire. Mais il connaît une hausse de 7% dans le primaire. La stabilisation dans le secondaire n’est pas un bon résultat puisque le nombre d’absentéistes est passé de 566 664 élèves en 2001-2002 à 794 877 en 2005-2006.
Des chiffres qui ont un grand intérêt puisque l’Angleterre est le modèle dont s’inspire le gouvernement français sur ces questions. Bien avant l’adoption, ici, du « contrat parental »,le gouvernement anglais a créé des sanctions financières pour les parents des absentéistes. Il est même allé plus loin puisque ceux-ci sont passibles de prison. L’échec de ces mesures de responsabilité familiale est patent.
http://news.bbc.co.uk/1/hi/education/5365416.stm
http://news.bbc.co.uk/1/hi/education/5367240.stm
Quatre mois de prison…
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2006/08/index140806.aspx
Contre l’absentéisme, l’école ouverte
« On va tout organiser autour de l’élève ». La directrice du Bridgemary Community Sports College, à Gosport dans le Hampshire, a décidé d’ouvrir son établissement 24h / 24h. Les locaux accueilleront les élèves de 7h à 22 heures. A ce moment là c’est Internet qui prendra le relais pour diffuser des cours aux élèves qui ne viennent pas aux autres heures.
Il s’agit de scolariser des élèves décrocheurs, en grande difficulté sociale ou simplement d’adapter l’école à des rythmes de vie différents. L’expérience sera mise en place sur deux ans. On en attend à la fois une forte baise du taux d’absentéisme et une intégration heureuse de l’école dans la ville.
Il n’est pas sans rappeler le « Lycée du temps choisi » ,un des dispositifs pur décrocheurs du lycée Lurçat à Paris. » Le Lycée du temps choisi est une réponse à un besoin de scolarité différente. Il établit un contrat moral entre les élèves et l’équipe pédagogique. Les jeunes qui rencontrent des problèmes en première ou en terminale ne sont pas tous irrémédiablement démotivés. Certains ne sont plus adaptés au rythme des études standard, ils ont tout simplement besoin de maîtriser leur temps et de vivre une autre forme « d’école » et/ou de relation avec les enseignants. Ils recherchent une nouvelle approche du savoir et de la vie en collectivité ».
Article BBC News
http://news.bbc.co.uk/1/hi/education/5377520.stm
Le lycée Bridgemary
http://www.bridgemary.hants.sch.uk/
Le lycée Lurçat
http://lvpe-li.scola.ac-paris.fr/site/index.php?option=com_content&task=blogsection&id=8&Itemid=30
Les élections des représentants
Cette année, les parents éliront leurs délégués les 13 et 14 octobre. La Fcpe propose un dossier spécial d’une quarantaine de pages qui aborde très concrètement les différents points des opérations électorales : procédure électorale, calcul des sièges, textes officiels etc. Attention ! Cette année les deux parents votent et sont éligibles !
Le dossier de la Fcpe
http://www.fcpe.asso.fr/ewb_pages/l/liste_textes_de_references_1404.php?PHPSESSID=cbmj2aefogv55sger3fvsrqgv0
Rappel : le Guide du Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/r2006_index.aspx
Cantine ou cantoche ?
En programmant « Vive la cantine ! », M6 attire l’attention médiatique sur l’état des cantines scolaires françaises. Du coup, la presse traite le sujet parfois avec des conclusions opposées. Ainsi, Ouest France titre « la cantine, c’est franchement pas toujours bon » et évoque « des croquettes pour chiens », du personnel démotivé et mal formé et des plats horribles.
Autre son de cloche dans Le Monde. « D’un point de vue nutritionnel, le repas pris dans les cantines scolaires est souvent le mieux équilibré de la journée » affirme la responsable d’un groupe de restauration collective. L’article oppose les cantines gérées par ces groupes, félicités pour leurs efforts de qualité, aux restaurants à gestion locale, accusés, par un responsable de l’émission de M6, de tous les maux. Preuve, s’il en est besoin, que les groupes de restauration collective ne manquent pas d’appétit…
Tout cela pourrait prêter au sourire et aux souvenirs nostalgiques. Mais nous allons essayer ici de montrer que si le sujet mérite l’attention des enseignants c’est qu’il associe directement l’éducatif, le sanitaire, le social et le politique, la souffrance des corps et les inégalités sociales.
L’enjeu sanitaire est le plus évident. Estimé à 3% en 1965, le nombre des élèves obèses a fortement progressé au point de concerner 10% des enfants et 13% des adolescents. Cela concerne particulièrement les jeunes des quartiers défavorisés. Un lieu où l’école connaît également la situation inverse. Ainsi en Zus, il n’est pas rare, au début du XXIème siècle, de rencontrer des enfants dénutris : c’est le cas de 2% des écoliers de Clichy !
Car le premier problème de la cantine ce n’est pas le goût de la soupe mais la possibilité d’y accéder. C’est souvent parce que la cantine est devenue inaccessible que l’enfant mange mal ou pas du tout.
Ainsi, de nombreuses communes ont décidé de réserver l’accès à la cantine aux enfants de parents ayant un emploi. Elles allèguent le manque de place et la possibilité pour ces enfants d’être accueillis par leur famille. Mais on peut craindre que l’insolvabilité de certains parents explique davantage cette pratique. Finalement ce sont les enfants des chômeurs qui font les frais de ces mesures.
Dans le secondaire, c’est le prix du service (les groupes de restauration n’y sont pas pour rien) qui écarte une partie des élèves. Résultat : la cantine est devenue un indicateur infaillible de la composition socio – professionnelle d’un établissement. Plus le taux de remplissage est bas, plus celui-ci est populaire et inversement.
Face à cette situation des initiatives apparaissent et mériteraient d’être relayées par les médias. On peut citer les efforts de certains conseils généraux pour aider les familles. Par exemple, le C.G. de Seine-Saint-Denis a décidé de les aider financièrement pour amener le taux de fréquentation des cantines des collèges à 45%.
Il faut mentionner également les efforts d’Unicef France. En novembre 2005, l’organisation a lancé une campagne pour qu’une loi garantisse l’accès de tous les enfants à la cantine au moins jusqu’à la fin du primaire. » Ne pas déjeuner le midi est un problème pour un certain nombre d’enfants, payer la cantine est un problème pour un certain nombre de familles, et assumer financièrement le service de restauration scolaire est un poids pour les communes. Mais c’est un problème finalement assez simple à résoudre en comparaison des autres enjeux concernant les enfants et les jeunes dans notre pays : il s’agit de faire évoluer le droit, le dispositif, afin qu’il corresponde aux nécessités d’aujourd’hui. C’est pourquoi nous proposons de créer et d’héberger une commission qui examine une réforme, et pourquoi pas une proposition de loi, en faveur d’un accès égal au restaurant scolaire pour tous les enfants ». Le coût de cette mesure serait tout à fait tolérable pour les finances publiques.
Son impact social serait important. L’effet scolaire aussi. Une alimentation équilibrée est nécessaire au travail scolaire. Et cela permettrait de mieux mettre en pratique la circulaire de 2003 qui rappelle que » l’école a la responsabilité particulière, en liaison étroite avec la famille, de veiller à la santé des jeunes qui lui sont confiés et de favoriser le développement harmonieux de leur personnalité. Elle participe également à la prévention et à la promotion de la santé en assurant aux élèves, tout au long de leur scolarité, une éducation à la santé, en articulation avec les enseignements, adaptée à la fois à leurs attentes et à leurs besoins ainsi qu’aux enjeux actuels de santé publique » . Une promesse encore largement à mettre en oeuvre.
http://eduscol.education.fr/D0189/accueil.htm
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2005/11/index181105.aspx
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/r2006_index.aspx
Parents et enseignants : coéduquer
« Le temps est révolu où les parents n’avaient pas leur mot à dire dans l’école » rappelle Philipe Niemec dans ce Dossier de L’enseignant, une revue du Se-unsa. « D’un côté, beaucoup de familles vivent une situation d’angoisse par rapport à l’avenir… De leur côté, les enseignants ne sont pas tous convaincus que l’Ecole est un lieu social,et non uniquement de transmission des savoirs. Promouvoir une conception globale de l’Education exige une réflexion et une formation professionnelle des enseignants ». Ce dossier spécial rappelle l’importance du professeur principal, cheville ouvrière de la relation avec les parents. Il donne des pistes pour connaître les droits et les devoirs des parents à l’Ecole.
Dossier de L’enseignant
http://www.se-unsa.org/page_dossier.html
Rappel : Guide de rentrée des parents
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/r2006_indexp.aspx