Quelles langues pour l’école africaine ?
« L’insertion de l’enseignement de la langue amazighe dans le système éducatif reste, sans conteste, l’une des marques majeures du Maroc du 3ème millénaire. Si d’aucuns parlent d’acquis, d’autres vont jusqu’à qualifier cet événement de révolution… Le Maroc a récupéré l’une des composantes essentielles de sa personnalité nationale… Toutefois, cet acquis est resté orphelin. Sa mise en application reste à la merci des conditions objectives et subjectives de chaque école à part » Libération, le quotidien de Casablanca, souligne les problèmes posés par l’entrée de l’amazigh à l’école. Outre les questions matérielles, il y a celles qui sont liées à la langue elle-même : » Plusieurs écoles n’enseignent pas nécessairement la langue amazighe comme l’élève l’a apprise et la parle dans sa maison et son douar. Deux langues cohabitent dès lors au sein du foyer. Les parents ont leur amazigh, les enfants ont la leur ».
Or ce qui justifie l’introduction des langues nationales à l’école c’est d’abord les nécessités de l’alphabétisation pour tous. On sait que celle-ci est plus aisée dans la langue maternelle. Encore faut-il que celle-ci soit codifiée, ce qui pose la question du codificateur.
Le même jour, à quelques milliers de kilomètres du Maroc, au Sénégal, le ministre de l’alphabétisation intronisait la 17ème langue nationale du Sénégal : le Kanjad. Il invitait les chefs locaux à collecter les traditions orales et à produire des textes pour un programme d’alphabétisation.
Le même jour encore, mais un peu plus au sud, au Congo Kinshasa, A. Mbuyamba Kankolongo Unikin lançait un appel pour l’entrée de la littérature francophone congolaise dans les programmes de l’école.
kanjad sgal
http://fr.allafrica.com/stories/200609150061.html
congo kin
http://fr.allafrica.com/stories/200609150948.html
amazigh
http://fr.allafrica.com/stories/200609150460.html
Sénégal : Scolarisation des filles, école et communauté
» Des mariages précoces à l’accès et au maintien des filles à l’école, en passant par les grossesses précoces, entre autres facteurs de la déperdition scolaire à Kabiline, les populations, sans complaisance aucune, ont saisi l’opportunité pour poser les véritables causes de ces fléaux et proposer ensemble des solutions avec les enseignants du village et les autorités académiques de la région de Ziguinchor » Le Soleil nous fait partager cette rencontre au sommet, à Kabiline, au Sénégal, entre les enseignants, les parents et les autorités civiles et religieuses. La région connaît une forte croissance de la scolarisation et notamment celle des filles.
Le maître d’école pose la question du ventre des filles, source de déscolarisation. « Il s’agit d’amener les parents d’élèves à briser le tabou social sur tout ce qui a trait à la vie sexuelle des jeunes. Il a estimé que les enseignants, les maîtres coraniques et les chefs religieux tels que les imams du village doivent également s’impliquer dans cette campagne » Il faut aussi que les filles soient moins absorbées par les tâches de la maison.
Les parents répondent : « pour ce qui est du renforcement de la qualité dans les écoles du village, les populations ont demandé au corps enseignant de faire davantage montre de conscience professionnelle, en s’évertuant au respect du quantum horaire qui, un peu partout dans la région, reste une problématique à résoudre ».
Article du Soleil
http://fr.allafrica.com/stories/200609220794.html
Sénégal : 8% de bachelières…
« Les filles d’ici aimeraient bien aller à l’école, mais leurs parents n’ont pas les moyens. Ils ne peuvent pas se permettre de payer pour les frais d’inscription ou le matériel scolaire ». Mais, selon l’Irin, la pauvreté n’est pas le seul obstacle à la scolarisation des filles au Sénégal. Les traditions religieuses amènent les parents à marier très tôt leurs filles, parfois à peine nubiles. Une fois mariée la jeune fille n’a pas le temps d’aller à l’école. Aussi si 80% des filles commencent l’école seulement 8% obtiennent le bac. Pour la présidente de la Commission scientifique du Forum des femmes éducatrices, Mme Komté , un autre obstacle décourage les filles : « Actuellement, les jeunes filles ont très peu de modèles intellectuels. Il n’est donc pas anormal qu’elles arrêtent leurs études ».
http://fr.allafrica.com/stories/200610040182.html