Le Festival International de Géographie de Saint Dié avait choisi pour sa 17ème édition un titre prometteur : « Les géographes redécouvrent les Amériques », . Des frontières, mythiques, en construction ou établies, des peuples indigènes à la diversité culturelle, des associations régionales aux compétitions nationales ou globales et aux nouvelles donnes continentales, le Festival se caractérise par la variété des thèmes évoqués.
Le nombre très élevé et, de l’avis général, la très haute qualité des conférences ont permis de faire état des renouvellements des problématiques consacrées à ces espaces. Le choix du pluriel pour qualifier ce continent est devenu une réalité indiscutable aujourd’hui. La remise en question de la superpuissance étasunienne n’est pas encore à l’ordre du jour mais la tendance à la résistance s’est, peu à peu affermie comme en témoignent l’élection de pouvoirs nouveaux comme celui de Evo Morales en Bolivie.
Ni ange, ni démon, tel est le tableau dépeint par beaucoup. Les mises au point de très nombreux conférenciers (Jean-Robert Pitte ou Bernard Bret par exemple) ont insisté sur la mauvaise connaissance des Etats-Unis qui mène souvent à une américanophobie par trop attive. C’est donc un tableau beaucoup plus nuancé qui est ressorti de ces interventions.
On pourra retenir aussi la très réussie intervention de Frédéric Leriche et de Martine Guibert sur les enjeux géo-économique entre les Etats-Unis et l’Amérique Latine ou celles d’Hervé Théry qui a su, comme d’habitude, captiver son auditoire avec la précieuse collaboration de Martine Droulers ou de Jean Pierre Charvet. Notons aussi celle d’Alain Musset sur la mobilité des villes d’Amérique ou celle de Vincent Gouëset sur le « renouveau ethnique » en Amérique latine et ses limites.
Le public, professeurs, candidats aux concours (la question de l’Amérique Latine aux concours de recrutement y a beaucoup contribué), ou habitants de la commune, était très nombreux et les places libres rares lors des conférences, tables rondes ou encore cafés de géo et autres salons de la gastronomie, malgré la multiplicité des lieux. Plus encore, le salon de la géomatique a permis de mettre en valeur certaines avancées technologiques. Les mises en ligne des conférences devraient être rapides, ont promis les organisateurs. L’année prochaine, avec l’arrivée du TGV à Saint Dié, l’afflux des passionnés de la géographie promet d’être encore plus impressionnant pour ce festival parfaitement organisé.
Dès le lendemain, les mises en lignes des conférences se sont succédées. LA nouveauté est la mise en ligne audio qui permet de retrouver des conférences dans leur intégralité. L’académie de Limoges, a elle publié certains comptes rendus. Enfin, sur le site Educnet, les séquences pédagogiques « Enseigner la Géographie avec les TIC « présentées au Festival International sont en ligne sous forme de fichiers pdf. On y trouvera des études de cas présentées comme celle sur le Front Pionnier brésilien (très utile pour enseigner le chapitre « Nourrir les hommes » en seconde) ou les composantes de la superpuissance américaine en classe de troisième.
http://fig-st-die.education.fr/actes/actes_2006/index.htm
http://pedagogie.ac-limoges.fr/hist_geo/rubrique.php3?id_rubrique=20
http://www2.educnet.education.fr/sections/histgeo/ressources/fig_stdie/geographes