« L’OMS a estimé, sur la base de données nationales limitées, que 53 000 enfants ont été victimes d’homicide dans le monde en 2002… Lors de l’enquête mondiale sur la santé scolaire menée récemment dans un grand nombre de pays en développement, 20 à 65 % des enfants d’âge scolaire ont indiqué avoir été verbalement ou physiquement molestés dans les 30 jours précédents9. Ce type de mauvais traitement est également courant dans les pays industrialisés. Selon l’OMS, 150 millions de filles et 73 millions de garçons de moins de 18 ans auraient subi un rapport sexuel imposé ou d’autres formes de violence sexuelle en 2002. Selon une estimation de l’OMS, 100 à 140 millions de filles et de femmes dans le monde auraient subi une forme de mutilation génitale… Selon des estimations récentes de l’OIT, en 2004, 218 millions d’enfants ont dû travailler, dont 126 millions dans des emplois dangereux. Selon des estimations de 2000, 5,7 millions d’enfants étaient assujettis à un travail forcé ou en esclavage, 1,8 million étaient soumis à la prostitution et la pornographie et 1,2 million étaient victimes de la traite ». C’est un nouveau tabou que soulève le secrétaire général de l’ONU en présentant à l’Assemblée une étude sur les violences sur enfants dans le monde.
Cette violence est universelle même si les enfants de pays à revenu faible courent deux fois plus de risques de mourir par homicide que ceux des pays à revenu élevé. Le sujet concerne également l’Ecole. Au moins 106 pays n’interdisent pas les châtiments corporels à l’école.
Le secrétaire « recommande que les États et la société civile s’efforcent de transformer les attitudes qui tolèrent ou banalisent la violence à l’encontre des enfants ». Sur le plan scolaire, il demande de « de veiller à ce que les responsables et les enseignants se servent de méthodes d’enseignement et d’apprentissage non violentes et adoptent des mesures de gestion des classes et de discipline qui ne sont pas fondées sur la peur, les menaces, l’humiliation ou la force physique; de prévenir et de réduire la violence à l’école à l’aide de programmes spéciaux qui concernent l’ensemble de l’environnement scolaire, notamment en encourageant la création de compétences comme l’adoption de méthodes non violentes pour résoudre les conflits, en appliquant des politiques de lutte contre les brimades et en favorisant le respect de tous les membres de la communauté scolaire ».
Le rapport