Mis en cause encore ce matin par le ministre, Pierre Frackowiak, inspecteur de l’éducation nationale, a fait part de son étonnement au Café. « A ce jour, je n’ai toujours pas reçu la moindre lettre m’annonçant une procédure et me présentant les griefs précis. « .
Après avoir rappelé qu’il s’exprimait en tant que représentant » de son syndicat et de 12 autres organisations qui ont publié un texte de synthèse sur l’apprentissage de la lecture: « Apprendre à lire, pas si simple », il confirme ses déclarations. « Pour moi et pour la grande majorité des IEN, le texte de référence est les nouveaux programmes de 2002 avec la modification par arrêté du 24 mars 2006, cet arrêté annulant de fait la circulaire du 3 janvier. Ces textes s’imposent à tout fonctionnaire… Les discours, lettres, plaquettes, journaux du ministre ne valent pas texte officiel Ils sont des actes de communication, voire de propagande, pas des instructions officielles. Et il est vrai qu’il y a de grandes différences entre les textes et discours médiatisés et la réalité des programmes officiels. Cet arrêté prescrit deux types d’approche complémentaires: la démarche analytique et la démarche synthétique ».
P. Frackowiak déplore que « les enseignants (soient) mis en cause dans leur dignité, dans leur compétence. Sont ainsi balayés, niés, des dizaines d’années d’efforts pour améliorer la réussite scolaire. Le découragement et la démotivation gagnent. Certains maîtres chevronnés, excellents, ne veulent plus exercer au CP compte tenu de la suspicion rampante, de la pression des parents dont certains n’hésitent pas à contrôler si le b-a ba est appliqué. Ils ne méritent pas cela… Ce climat détestable nuit fortement au climat des écoles… L’école a besoin de confiance, celle des enfants et celles des parents, celle de ses partenaires. Elle a besoin d’intelligence et de sensibilité, elle a besoin de la confiance de la nation, elle a besoin de liberté. Or, la confiance est aujourd’hui en berne ».