Universelles les sciences ? Comment sont-elles enseignées en Europe ? La Commission européenne publie les résultats d’une enquête qui décortique les conceptions différentes de leur enseignement. Ainsi, l’Europe se coupe en deux entre pays où les disciplines scientifiques sont intégrées (Angleterre, Norvège, Italie par exemple) et pays où elles sont enseignées séparément. La France expérimente depuis la rentrée une intégration partielle dans certains collèges.
La formation des enseignants diffère également même si, partout, la formation disciplinaire l’emporte sur le pédagogique. » Les liens entre les connaissances et les compétences scientifiques des enseignants, les façons dont ils enseignent les sciences, ainsi que les conséquences pour les élèves, sont établis dans plusieurs études. Il a été démontré que le niveau de connaissances des élèves est lié aux compétences de leurs enseignants dans les disciplines concernées. Cela met en lumière l’importance de la formation des enseignants et, plus spécifiquement, de leur formation aux démarches scientifiques ».
Trois domaines semblent stratégiques pour aider les élèves à construire une culture scientifique personnelle : la prise en compte de la différence entre garçons et filles, la nécessité de partir des représentations des élèves, enfin la capacité du professeur à mener des expérimentations, ce qui suppose souvent l’intégration des TIC dans l’enseignement. Sur ces points des progrès sont nécessaires. « Les conceptions et le raisonnement du «sens commun» qu’ont les élèves de nombreux phénomènes scientifiques constituent un défi cognitif que les enseignants des matières scientifiques doivent relever pour pouvoir enseigner efficacement. Les enfants commencent par des approches spontanées d’explication de phénomènes, qui sont différentes des méthodes scientifiques d’explication et de raisonnement. L’incapacité des enseignants de prendre la mesure de ces interprétations spontanées et d’y répondre de manière appropriée signifie que les élèves apprennent les sciences de manière moins efficace et avec moins d’assurance… Cependant, l’étude des directives des autorités supérieures en matière de programmes pour la formation des enseignants révèle que les réglementations couvrant la formation relative à la connaissance des conceptions et du raisonnement du «sens commun», ainsi qu’à l’aptitude à en tenir compte dans l’enseignement des sciences, font défaut dans près de la moitié des systèmes éducatifs étudiés ».
L’intérêt pour l’expérimentation est également variable. Cependant trois pays (Danemark, Lettonie et Roumanie) demandent aux élèves de mener des projets scientifiques. L’apport des Tice est important aux Pays-Bas et en Slovénie, où l’utilisation de l’ordinateur est un élément des examens nationaux.
Un des apports de cette brochure est justement de montrer la variété des approches. Car tous les pays européens doivent faire face à une même problématique : le désintérêt des jeunes pour les sciences et particulièrement celui des filles.
L’étude (en pdf)
Rappel : les filières scientifiques et l’emploi
Rappel : l’expérimentation en sciences