Alors qu’on assiste à une désaffection envers les formations scientifiques, le rapport de Jean-François Giret, Stéphanie Moullet, Catherine Béduwé et Bernard Fourcade sur « les filières scientifiques et l’emploi » donne peu de raisons d’espérer.
Les auteurs relèvent que » tous les résultats obtenus convergent pour démontrer les conditions d’insertion professionnelle plus difficiles et la moindre valorisation – en termes de qualification et de rémunération – des sortants diplômés d’une formation en sciences fondamentales comparativement aux sortants diplômés d’une formation en sciences appliquées ».
Ils estiment que « l’insertion des scientifiques est très sensible à la conjoncture. Lorsque celle-ci est mauvaise, les étudiants de deuxième cycle en sciences ont un taux de chômage supérieur à ceux de droit – sciences économiques et même supérieur à ceux de lettres – sciences humaines et sociales ; c’est encore partiellement vrai pour les diplômés de troisième cycle. Alors qu’autrefois, le coeur de métier de l’emploi scientifique était accessible avec des formations bac + 3 ou bac +4, aujourd’hui ce sont seulement les docteurs et les lauréats des concours d’enseignement passés par les IUFM qui accèdent à ce type de métiers… Les concurrences entre diplômés en sciences fondamentales et sciences appliquées tournent toujours à l’avantage des seconds sauf pour les docteurs lors de l’accès au secteur public de recherche et aux postes d’enseignement du supérieur ou du secondaire. S’ils n’accèdent pas à un emploi scientifique, les diplômés en sciences fondamentales connaissent aujourd’hui des difficultés d’insertion et sont nettement pénalisés par rapport aux diplômés de sciences appliquées. Or les diplômés en sciences fondamentales ont des difficultés d’accès aux métiers scientifiques… »
Dossier 177