Quatre enfants de 5 ans ont été exclus d’une école maternelle de Jonquières (Vaucluse). Ils sont accusés d’avoir procédé à des attouchements sexuels sur une fillette de 4 ans. Les faits n’ont eu aucun témoin adulte ou enfant.
La Fcpe s’étonne de la décision :« cette histoire aurait dû rester au niveau local, avec les familles les enseignants : ce ne sont pas des violeurs » a déclaré F. Hamana à l’AFP.
Dans Libération, Françoise Geay, pédopsychiatre, analyse les faits. » Le danger dans ce genre d’histoires est que les adultes projettent leur sexualité d’adultes sur celle des enfants. La sexualité des enfants n’est pas génitale, elle se situe dans le registre de la tendresse, même s’il est vrai que les enfants peuvent parler très crûment. L’irruption de la sexualité adulte, avec ses interdits, dans celle des enfants, peut avoir plusieurs conséquences: une culpabilisation, une fixation sur la chose défendue, une perturbation au niveau de la représentation de la sexualité par l’enfant. On lui présente comme mauvais, dangereux et répréhensible un geste qu’il effectuait en toute innocence. Les adultes stigmatisent une attitude normale de l’enfant… La sexualité… est inhérente au développement normal des enfants. Tous les enfants ne jouent pas à touche-pipi, mais il n’y a rien d’anormal à y jouer vers quatre ans. Il ne faut voir en cela aucun caractère de gravité quand ça se produit entre enfants ».
Ce fait divers, et son exploitation médiatique, intervient au moment où la loi sur la prévention de la délinquance est en discussion à l’Assemblée. Face à ce genre d’affaire, on sait que le rapport de l’Inserm préconisait le fichage et la surveillance définitive des enfants et des parents.
Article de Libération
Dépêche AFP