A l’issue d’une guerre qui a commencé il y a des mois, dimanche 24 septembre, les citoyens genevois sont invités à trancher. Une « votation populaire » les invite à se prononcer sur l’Ecole.
Deux camps se font face. D’un côté les partis de droite qui dénoncent les faiblesses de l’école et invitent à modifier la loi sur l’école et à voter pour un projet déposé par l’association conservatrice Arle. Le projet de loi prévoit de rétablir le redoublement, d’instaurer des notes certificatives et d’évaluer les établissements. De l’autre, les partis de gauche qui appellent à améliorer l’école genevoise dans l’esprit des réformes précédentes largement inspirées de la pédagogie constructiviste. Ils sont soutenus par les chercheurs en sciences de l’éducation de Genève. Ainsi le belge Marcel Crahay est amené à rappeler que les notes traditionnelles apportent peu d’explications aux élèves et que toutes les études démontrent la nocivité du redoublement.
C’est que l’école genevoise a connu dans les années 90 une profonde rénovation, impulsée par Philipe Perrenoud. Les niveaux traditionnels sont remplacés par des cycles. Les notes sont remplacées par des évaluations formatives. Ou plutôt devraient. Car 15 ans après le lancement de la réforme seule une partie des écoles l’appliquent réellement.
Droite et gauche se renvoient les difficultés de l’école. Pour les uns, elles viennent des théories « pédagogistes ». Pour les autres, elles résultent de l’inapplication de la réforme. L’éditorialiste du Courrier souligne l’importance du vote du 24 septembre. » Qui ne voudrait pas de solutions simples à des problèmes en apparence inextricables? La droite s’est donc engouffrée dans la brèche. Car, non seulement il y avait à y gagner en termes de popularité – du moins les députés ont fait ce calcul – mais les mesures envisagées sont en accord avec leur ligne idéologique: que les meilleurs gagnent, que les autres se débrouillent seuls… Au-delà du débat actuel «sur les notes», aux allures souvent infantiles, se dessine un véritable choix de société. Laissera-t-on une seconde chance au Département de l’instruction publique pour rendre l’école plus égalitaire? » On aura compris que cette question résonne jusqu’ici.