Les élèves ne sont pas sans valeurs
« Les collégiens font part d’un plus grand rejet à l’égard des discriminations et d’une plus grande ouverture d’esprit que les écoliers. Ils s’affirment également plus nettement au sein de leur groupe de camarades et attachent plus d’importance aux libertés d’expression. Mais ils respectent beaucoup moins scrupuleusement les règles, notamment celles de la vie scolaire. ». Alors qu’ils sont guettés par la nouvelle note de vie scolaire, le ministère publie les résultats d’une enquête sur « les attitudes à l’égard de la vie en société des élèves de fin d’école et de fin de collège ».
Au hit-parade des valeurs des écoliers et des collégiens, la tolérance et la défense de l’environnement l’emportent de loin. La solidarité est assez partagée. Enfin, l’enquête révèle une grande acceptation de la loi et des contraintes de la vie scolaire chez les écoliers qui s’émousse nettement au collège.
Fils d’ouvriers et fils de patrons. Mais le premier enseignement est sans doute dans la constatation de valeurs partagées par tous ces jeunes. En ce sens, l’Ecole fonctionne comme un creuset. Avec ses limites. Si 19% des écoliers trouvent inacceptables les grèves, c’est le cas de 18% des enfants des zep et de 23% des écoliers du privé. » Au niveau des différences notables, on remarque que les élèves de ZEP/REP se déclarent moins soucieux de l’écologie et de l’environnement et moins tolérants que leurs camarades des autres types d’écoles. En revanche, ils obtiennent 1 point de plus que les élèves du secteur public hors ZEP/REP dans le domaine Vie scolaire… Les élèves du privé… défendent moins les libertés publiques que les autres élèves ».
Les jeunes ne sont plus ce qu’ils étaient. Comparativement aux jeunes de 1994, les élèves de 2005 sont plus tolérants mais font preuve d’un moindre respect envers les normes scolaires.
L’étude (en pdf)
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/noteeval/ne2006/eva0602.pdf
Pour lire les pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
« Pas de zéro de conduite » appelle à la sauvegarde du secret professionnel
« Le projet de loi de prévention de la délinquance qui vient en discussion au Sénat le 13 septembre comporte toujours, dans son article 5, une mesure de levée du secret professionnel dans le cas de personnes présentant de graves « difficultés sociales, éducatives ou matérielles » au profit du maire de la commune. Ainsi, les professionnels de santé ou de l’action sociale seraient dans l’obligation d’informer systématiquement le maire de difficultés qui relèvent d’un soutien social, éducatif ou de soins, au nom de la prévention de la délinquance. Or chacun sait qu’il est essentiel que les citoyens puissent continuer à bénéficier de garanties de protection de l’intimité de leur vie privée, lorsqu’ils ont besoin d’une aide. C’est parce qu’ils savent cette confidentialité protégée que les parents acceptent de faire part de leurs difficultés les plus graves et de recevoir le soutien des professionnels qui sont alors fondés à élaborer avec eux des mesures de prévention ou de soins ». Fort de ses 189 000 signataires, le mouvement « Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans » appelle à préserver le secret professionnel et à envoyer une lettre type aux sénateurs et députés pour modifier l’article 5 du projet de loi.
« Si cet article était voté, c’est la condition première de tout travail de prévention efficace et de qualité qui serait détruite. Alors, au nom d’une soi-disant meilleure efficacité de la prévention, on aboutirait au résultat inverse ». L’article 5 du projet de loi stipule : « Lorsque la gravité des difficultés sociales, éducatives ou matérielles d’une personne ou de personnes composant une même famille, constatée par un professionnel de l’action sociale telle que définie à l’article L. 116-1, appelle l’action de plusieurs intervenants, celui-ci en informe le maire de la commune de résidence pour assurer une meilleure efficacité de l’action sociale…. Ces professionnels et le coordonnateur sont autorisés à partager les informations et documents nécessaires à la continuité et à l’efficacité de leurs interventions. Les informations ainsi communiquées ne peuvent être divulguées à des tiers sous peine des sanctions prévues à l’article 226-13 du code pénal. Le professionnel intervenant seul dans les conditions prévues au premier alinéa et le coordonnateur sont autorisés à révéler au maire ou à son représentant, au sens de l’article L. 2122-18 du code général des collectivités territoriales, les informations confidentielles qui sont nécessaires à l’exercice de ses compétences dans les domaines sanitaire, social et éducatif ».
Le site de « Pas de zéro… »
http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org/
Le projet de loi
http://www.senat.fr/dossierleg/pjl05-433.html
La famille, les jeunes et… Internet
« En encouragent l’autonomie et le libre-arbitre de l’enfant, n’est-on pas en train , nous adultes, de les envoyer, sans défense, dans un univers impitoyable,parce que très normatif, qui laisse peu de place à l’expression de l’individualité ?… Ne faudrait-il pas essayer de remettre un peu d’équilibre dans ce système où le monde adulte est de moins en moins présent dans l’univers culturel des enfants ? » Dominique Pasquier ouvre ce numéro hors-série de L’école des parents qui publie les actes du colloque « Jeunes / parents / médias, des relations à décrypter » de février 2006.
Dans les familles l’arrivée d’Internet et du mobile ne se fait pas sans susciter inquiétude et crises. Le magazine montre l’impact des médias sur la vie familiale et sur celle de l’adolescent entre addiction et créativité. Claude Allard, Serge Tisseron, Michaël Stora analysent l’impact du net et du virtuel sur les psychologies adolescentes : toute-puissance, narcissisme, intimité partagée.
Un autre chapitre est dédié à l’école. Déjà Dominique Pasquier opposait culture scolaire et culture adolescente. « Une grande partie des problèmes qui se posent dans les milieux scolaires est liée au fait qu’il y a de plus en plus de distance entre une culture de masse dominée par des industries culturelles, dont les jeunes sont très friands, et une culture scolaire fondée sur une référence aux livres qui est une culture humaniste, et qui devient de plus en plus étrangère ». Mais pour François Mariet, université Paris Dauphine, s’il y a crise avec l’Ecole, elle vient d’ailleurs. « L’économie numérique qui se met en place bouscule cette institution là où on ne l’attend pas, dans ce qu’elle a de plus fondamental et de moins éducatif : ses murs, ses horaires, ses outils, ses hiérarchies d’autorités, ses modes de vie (assis, immobile, ne pas communiquer, les regroupements par classes d’âge), sa durée, sa place dans les cycles de vie, son économie même (gratuité, obligation). Les évidences tombent. On ferait bien de s’y préparer ».
L’école des parents, n°559 hors-série, septembre 2006.
Le sommaire
http://www.ecoledesparents.org/revue/horsserie11.html
La culture numérique des adolescents et l’Ecole
« L’École continue de défendre, malgré de nombreux soubresauts internes, une “culture cultivée”. Or, pour les élèves cette culture ferait d’autant moins sens et serait d’autant moins acceptée, que les adultes eux-mêmes ne la légitiment plus ». La Lettre de la Cellule de veille scientifique et technologique de l’INRP reprend cette opinion de Bruno Devauchelle, exprimée dans un éditorial du Café, pour aborder la question de l’impact des TIC sur le mode de vie et les rapports à la culture es ados.
Qu’en est-il de la culture numérique des adolescents, interroge Claude Rigaud. « Comment enseigner aux adolescents en France, en Europe ou ailleurs, alors que l’école n’est plus l’unique référent, ne va pas de soi comme lieu d’échanges, de partage des savoirs et de projets à investir pour l’adolescent ? Les nouveaux médias ont-ils révolutionné les pratiques pédagogiques ? Qu’en est-il de ce renouveau tant annoncé de la forme scolaire ? L’école ignore-t-elle les outils privilégiés de l’Internet social ? »
La Lettre synthétise les travaux sur le sujet et dresse le tableau d’un divorce : une jeunesse qui s’ennuie à l’Ecole et une Ecole condamnée à être « débranchée ». A « la scission générationnelle » répondent « les désillusions des TIC à l’Ecole ».
Il y a pourtant des perspectives plus positives. La Lettre en présente : usages des blogs à l’Ecole, potentiel éducatif des TIC. Une synthèse passionnante, qui associe sources francophones et anglophones, et qui permet en quelques minutes de faire l’état de la question.
Cependant il reste un champ à explorer : celui de l’impact des TIC sur les modes de raisonnement des élèves. Pour Jason L. Frand, dans Educause d’octobre 2000, les TIC les ont fortement modifié et l’Ecole doit en tenir compte. Par exemple elle peut s’appuyer sur les capacités analytiques que développent les jeux vidéos. Le divorce n’est peut-être pas une fatalité.
La Lettre
http://www.inrp.fr/vst/LettreVST/juin2006.htm
Article J.L.Frand
http://www.educause.edu/pub/er/erm00/articles005/erm0051.pdf
Drogues : l’ivresse progresse
Les jeunes Français consomment-ils davantage de drogues ? Deux études permettent de mieux saisir la situation : d’une part l’enquête Escapad de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, d’autre part le n°34 du Bulletin épidémiologique hebdomadaire sur l’alcool en France.
Tous deux confirment une amélioration de la situation. Ainsi, selon Escapad, le tabac recule nettement chez les jeunes : -5%. Cependant un tiers des jeunes de 17 ans sont des fumeurs réguliers. La consommation de cannabis se stabilise. Un adolescent sur deux l’a expérimenté et 15% des garçons, 6% des filles de 17 ans sont des usagers réguliers.
C’est l’alcool qui pose problème. Certes la consommation globale diminue. 18% des garçons ont un usage régulier (-3%) et 6% des filles (-1%). Mais les ivresses régulières sont en hausse : 10%. Enfin un jeune sur deux (46%) déclare avoir bu au moins 5 verres d’alcool en une seule occasion au cours du mois. Ce changement dans le mode de consommation est inquiétant même si les jeunes Français sont en dessous de la moyenne européenne.
Enquête Escapad
http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/eftxfbm9.pdf
BEH sur l’alcool
http://www.invs.sante.fr/display/?doc=beh/2006/34_35/index.htm
Assureurs et professionnels s’associent pour lutter contre les cyclomoteurs débridés
Le scandale des cyclomoteurs débridés va-t-il s’arrêter ? Le débridage est couramment pratiqué par des professionnels. Il permet aux cyclomoteurs d’aller bien au-delà des 45km/h réglementaires. C’est dire qu’il n’est pas pour rien dans les nombreux accidents qui frappent les adolescents.
Le Conseil national des professions de l’automobile (92 000 entreprises) affirme son intention de lutter contre ce fléau. Pour cela il a créé une charte : les professionnels adhérents s’engageront à ne pas faire de débridage et à ne pas vendre de kit permettant de le faire. Les compagnies d’assurance visent les parents. Certaines proposent une vérification gratuite de la conformité du cyclomoteur.
Outre le risque d’accident, l’utilisation d’un cyclomoteur débridé est frappée d’une amende de 135 euros. La revente est passible de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.
Le défi sécurité
http://www.sascra.fr/defisecuritecyclo/index.php?PHPSESSID=3bf88835a3324c353dc8f62c2c028c47