« Nous avons tous à notre disposition des exemples qui attestent de la facilité avec laquelle de jeunes enfants peuvent apprendre une langue qui n’est pas leur langue maternelle… Il s’agit en général de situations dans lesquelles l’enfant est confronté à une seconde langue de manière naturelle, c’est-à-dire dans des circonstances qu’on rapproche de celles qui ont présidé à l’acquisition de la langue maternelle… Il s’agit donc de situations que l’on qualifie habituellement de langue seconde plus que de langue étrangère. Ces observations… conduisent à des généralisations sur la facilité d’apprentissage des langues qu’auraient les jeunes enfants… Les contenus de ce livre ne remettent pas en cause l’idée qu’il soit intéressant, au plan pédagogique, de commencer tôt l’enseignement des langues étrangères, mais ils cherchent à montrer que les faits sont un peu plus compliqués ». Daniel Gaonac’h, Laboratoire Langage Mémoire et Développement Cognitif, Université de Poitiers, soulève ainsi bien des préjugés sur l’apprentissage des langues.
En se basant sur des travaux récents sur le fonctionnement cérébral, il remet en question des points bien précis. Ainsi, pour lui, « l’existence d’une période critique favorable à l’apprentissage d’une seconde langue n’est pas établie ». Il ne faut donc pas compter sur un apprentissage « naturel » de la langue d’autant que « les situations scolaires habituelles… rendent sans doute peu aisée la mise en oeuvre des modalités d’acquisition habituellement observées en situation naturelle ».
Alors faut-il abandonner l’apprentissage précoce des langues ? Non, estime l’auteur, il faut « définir précisément des objectifs d’apprentissage » et ne pas hésiter à faire des exercices répétitifs.
Daniel Gaonac’h, L’apprentissage précoce d’une langue étrangère, le point de vue de la psycholinguistique, Paris, Hachette, 2006, 159 pages.
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