Privé – Public : quelle question !
Selon une étude du National Center for Education Statistics, les écoles privées n’apportent pas de plus value éducative. Certes, les établissements privés en CM1 et en 4ème obtiennent de meilleurs résultats que leurs homologues du public. Mais une fois ces résultats corrigés compte tenu de l’origine sociale des élèves, les établissements privés ne font pas mieux que ceux du public en lecture en CM1 et moins bien en calcul. En 4ème, leurs résultats sont meilleurs en lecture mais identiques en maths.
Pour les auteurs, « les écoles privées sont une catégorie hétérogène et sont différentes entre elles autant que les écoles publiques. Par suite une comparaison des deux types d’école est d’une modeste utilité ».
http://nces.ed.gov/pubsearch/pubsinfo.asp?pubid=2006461
Internet fait évoluer l’évaluation en Californie
Selon le Los Angeles Times, les enseignants sont amenés à modifier leurs évaluations du fait d’Internet. Ils remplacent les devoirs de fin d’année, faits à la maison, par des oraux ou des devoirs réalisés en classe. Ceux qui ont maintenu les longs devoirs faits à la maison, exigent que l’élève justifie de ses recherches.
http://www.latimes.com/news/printedition/front/la-fi-termpaper17jun17,1,7993472.story?coll=la-headlines-frontpage
Les angoisses de Bill Gates mécène des écoles américaines
« Les visites des 22 écoles fondées par B. Gates dans le pays montrent que si le couple Gates mérite des remerciements pour attirer l’attention du public sur la crise des lycées américains et pour voir permis la création de quelques écoles remarquables, ils ne méritent pas mieux qu’un 10/20 quand il s’agit d’améliorer les performances scolaires ». Business Week enquête sur les déboires de la Fondation en matière scolaire. Le couple Gates a donné 29 milliards de dollars à une fondation qui intervient essentiellement dans le Tiers Monde.
Mais la fondation consacre également 1 milliard de dollars aux lycées américains. Bill Gates fait part des difficultés inattendues. L’argent, la division des grandes écoles en plus petites, ne suffisent pas à rendre les écoles plus performantes. « On commence à se rendre compte qu’il faut davantage aider les enseignants, améliorer leur formation, les aider davantage à faire le programme ».
http://www.businessweek.com/magazine/content/06_26/b3990001.htm?chan=technology_spr_gates
http://www.businessweek.com/investor/content/jun2006/pi20060616_591703.htm?chan=technology_spr_gates
Une fondation privée pour réfléchir à l’avenir de l’Ecole
« Ce que les Américains ne réalisent pas c’est que notre supériorité économique repose sur notre supériorité éducative ». Selon Education Week, le National Center on Education and the Economy, une fondation privée financée par du mécénat (Flora Hewlett Foundation, Bill & Melinda Gates Foundation, etc.), va réunir une nouvelle commission sur les défis à relever par l’Ecole américaine. En 1990 elle avait rendu un rapport qui incitait les Américains à élever le niveau de compétences de la population pour affronter la compétition internationale. La nouvelle commission devra dire dans quelle mesure l’éducation doit changer pour affronter la concurrence des puissances émergentes comme la Chine ou l’Inde.
Article Education Week
http://www.edweek.org/ew/articles/2006/06/21/41brief-1.h25.html?levelId=1000
Le NCEE
http://www.ncee.org/index.jsp;jsessionid=a5bOWrDu4l84?setProtocol=true
Réforme des catégories raciales
Comment répartir « racialement » les jeunes Américains ? Traditionnellement les statistiques fédérales prennent en compte la « race » des élèves dans le calcul des taux de réussite. Mais ces données posent problème à la fois pour les « latinos », qui ne se reconnaissent pas comme une race, et pour les enfants d’un pays où le brassage est fréquent.
Le ministère de l’éducation américain vient donc de rafistoler ses catégories. On demandera dorénavant aux élèves de dire s’ils sont latinos ou non, puis d’indiquer une ou plusieurs « races » au choix entre 5 catégories : indien américain, asiatique, noir, hawaïen et blanc. Pour la première fois, les statistiques reconnaîtront l’existence d’enfants « multiraciaux ». Le recensement de la population de 2000 avait mis en évidence l’existence de près de 7 millions de personnes se définissant comme appartenant à 2 ou plusieurs races.
La réforme n’est pas anodine. D’abord au niveau des représentations. Mais aussi pour le pilotage du système éducatif puisque les établissements perçoivent des aides fédérales, dans le cadre de la loi No Child Left Behind, en fonction des taux de réussite par « race ».
Article d’Education Week
http://www.edweek.org/ew/articles/2006/08/08/44race_web.h25.html?levelId=1000
Aux Etats-Unis l’Ecole permet de lutter contre la fracture digitale
Les deux tiers des élèves de maternelle américains utilisent des ordinateurs et un sur 4 Internet. La publication des dernières statistiques sur l’usage des TIC par les élèves aux Etats-Unis témoigne de leur banalisation.
Mais elle montre également le maintien de la fracture digitale. Par exemple, les écoliers du privé utilisent davantage l’ordinateur familial, ceux du public les machines de l’école. Car « l’école aide à réduire la fracture digitale ». Les enfants de familles défavorisées n’accèdent souvent à internet que grâce à l’école.
http://nces.ed.gov/pubsearch/pubsinfo.asp?pubid=2006065
La moitié des états a un véritable système de partage d’information pédagogique
Où en sont les états américains dans l’intégration des TICE ? Education Week apporte des informations qui montrent d’importants contrastes tant dans la formation des enseignants que dans le partage de l’information pédagogique.
Alors que les investissements en ordinateurs et en connexions Internet sont devenus massifs, leur utilisation varie d’un état à l’autre. Ainsi seulement 21 états demandent aux élèves professeurs de prendre des cours d’informatique. Un nombre équivalent fait passer des examens en ligne et 22 ont établi des centres de formation à distance. L’enquête révèle des écarts identiques dans le partage de l’information électronique. Mais déjà 28 états donnent accès aux professeurs aux résultats scolaires de leurs élèves.
Toujours selon Education Week, les états essaient de construire des systèmes informatiques permettant le recueil et l’échange d’information sur les élèves de la maternelle au supérieur. Mais ils se heurtent à de nombreux obstacle : compatibilité mais aussi légalité.
Article Education Week
http://www.edweek.org/media/ew/tc/2006/TC06_press.pdf
Article Education Week
http://www.edweek.org/ew/articles/2006/06/21/41align.h25.html?levelId=1000
Rappel : Expresso du 30 juin
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2006/06/index300606.aspx
Qu’est ce qui fait le succès de certains établissements ? Une enquête américaine
Pourquoi certains établissements obtiennent-ils des résultats bien meilleurs que les scores attendus ? L’association américaine « Just for the Kids » a enquêté auprès de plusieurs dizaines d’écoles, de collèges et de lycées dans une vingtaine d’états. Tous ont pour point commun d’avoir des résultats nettement supérieurs aux chiffres attendus. Comment font-ils ?
Au démarrage une attention aux droits des élèves : les équipes font le pari de l’éducabilité pour tous, quelque soit l’origine sociale, ethnique ou culturelle. Ainsi à Central Union High School (Californie) « tout le monde est d’accord avec le fait que jusqu’à ce chaque étudiant ait réussi son examen final on ne se repose pas ». Concrètement cette position veut dire que les établissements font attention aux résultats de tous et s’équipent de tests d’évaluation. Dans les écoles du Tennessee on définit ainsi « un nombre limité d’objectifs basé sur les résultats des élèves, les programmes et le savoir – faire de l’école ». En Californie certains districts scolaires fournissent des tests locaux. Dans un lycée, les enseignants ont réalisé des supports pédagogiques et des tests pour mieux suivre les élèves.
Les établissements qui réussissent sont donc ceux qui connaissent leurs élèves et qui savent différencier les approches. Dans un district new-yorkais, tous les enseignants ont suivi une formation à la pédagogie différenciée et pratiquent des groupes de compétences. « Les enseignants gardent trace tous les jours des résultats des élèves ». Dans le même état, pour l’école élémentaire de Lockport City ce qui compte c’est « la différenciation pas la remédiation ». C’est comme cela qu’ils ont pu s’adapter à une population scolaire assez mobile.
C’est dire que certaines écoles n’hésitent pas à bouleverser l’organisation. Cela peut concerner l’emploi du temps. Dans une école de Postdam (New York), l’emploi du temps suit une organisation par sujet d’étude. Dans une autre on a bloqué la matinée pour la lecture et l’écriture. Mais cela intéresse également la répartition des enseignants. Dans une école californienne le principe de base est que « tous les niveaux d’élèves doivent avoir accès aux enseignants les plus expérimentés ». Souvent les districts scolaires mettent en place des tuteurs pour accompagner les enseignants débutants. Dans le Tennessee, à Memphis, ils se rencontrent chaque semaine.
Mais ce qui revient le plus fréquemment c’est l’importance de la communication entre enseignants. « On va dans la clase d’un collègue tous les jours » affirme ce professeur du Tennessee. En Californie on reconnaît que « les enseignants n’ont pas envie de perdre leur indépendance ». Mais les directions impulsent des groupes de communications où on partage les expériences parce que « atteindre ses objectifs est vu comme une activité collective et coopérative » (Californie).
Des résultats où on reconnaîtra des interrogations qui ont cours également en France. Ainsi, en novembre 2005, le Café rendait compte de la réussite de certains établissements nantais qui mettaient en avant le respect des droits des élèves, le travail collaboratif et la communication avec les parents.
Les études
http://www.just4kids.org/jftk/twenty_states.cfm
Rappel : les établissements nantais
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2005/11/index041105.aspx
Les surveillants ont du flair
Selon Education Week, les écoles américaines vont davantage appel à des chiens renifleurs pour la traque anti-drogue. Ainsi dans la banlieue d’Oklahoma City, un lycée loue les services d’une agence de gardiennage spécialisée et fait inspecter les voitures des élèves.
http://www.edweek.org/ew/articles/2006/06/21/41dogs.h25.html?levelId=1000