« On peut avoir l’équité et l’excellence ». C’est le message que délivre J. Douglas Willms, en conclusion de l’ouvrage de l’Unesco « Learning Divides ».
L’auteur s’appuie sur deux tests internationaux : Pirls, qui analyse les résultats des écoliers de Cm1, et Pisa qui concerne ceux des adolescents de 15 ans. Il les interroge pour répondre à 10 questions tournant autour du rapport entre performances et équité des systèmes éducatifs.
Et les réponses sont claires. Oui le niveau éducatif diffère d’un pays à l’autre. Oui il y a partout une relation entre catégorie sociale élevée et bonne performance scolaire. « Les écoles à succès sont celles qui aident les élèves de milieu défavorisé. Les pays qui ont les meilleures performances sont ceux qui réussissent non seulement à élever le niveau mais à le rendre plus équitable. Ce qui est vrai au niveau des pays se retrouve à celui des écoles.
Ainsi les enfants de milieu défavorisé qui sont dans des écoles où existe un brassage social ont de meilleurs résultats que ceux qui sont dans des écoles socialement ségrégatives. Et l’auteur montre du doigt les systèmes éducatifs qui sélectionnent précocement comme l’Allemagne, qui vient pourtant d’inspirer à la France l’apprentissage – junior. « Il n’est pas forcément avantageux d’avoir un recrutement socialement homogène ».
Chiffres à l’appui, les conclusions de l’étude invitent donc à la mixité sociale à l’Ecole. Mais ce n’est pas tout. Elle insiste sur l’importance du facteur social dans les difficultés scolaires et invite les établissements à avoir une politique spécifique en direction de ces élèves. Une réflexion qui est aux antipodes de l’approche personnalisée de la difficulté scolaire qui se met en place actuellement en France.
La mixité scolaire suffirait-elle à effacer l’échec scolaire ? Pirls et Pisa montrent également l’importance de facteurs pédagogiques propres aux établissements. « Le facteur le plus important pour expliquer la réussite en lecture, c’est l’expérience du maître, le climat qui règne dans la classe et le soutien parental. Dans Pisa c’est le taux d’encadrement, la formation des enseignants, le moral des enseignants et le climat de l’établissement. »
Plus de mixité sociale, moins de sélection, davantage de formation et de pédagogie : telle est la recette que propose l’Unesco. L’organisation serait-elle pour la carte scolaire ?
Etude (en pdf)
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