« Début juillet, nous en étions à 800 professeurs sur 1.000 qui s’étaient manifestés, aujourd’hui nous en sommes à 900 profs recrutés, le chiffre de 1.000 sera comblé en septembre » annonce avec satisfaction le ministère de l’éducation nationale selon l’AFP. Rappelons que le plan Ambition réussite, lancé par le ministre en avril 2006, prévoit mille professeurs « chevronnés », potentiellement déchargés de cours, pour aider les enseignants des 249 collèges et des écoles les plus en difficulté.
Peut-on amener un millier de professeurs expérimentés en zep ? Il y a bien là un défi quand on connaît le « turn over » important de ces établissements. En fait, lors de la Journée des réseaux réussite, fin mai, il est apparu que ces emplois pourraient souvent être dégagés sur place parmi les professeurs les moins récents ou même être partagés entre plusieurs enseignants pour améliorer le fonctionnement des équipes pédagogiques. Ainsi, Nicolas Renard, président de l’Observatoire des Zones prioritaires (OZP) et principal à Asnières (92), se réjouissait qu’enfin « on mette des moyens en enseignants pour faire face à des problématiques pédagogiques au lieu de baisser de quelques unités les effectifs par classe ». Dans son collège, les moyens horaires attribués pour ces professeurs référents seront utilisés pour faire des cours de français intensifs à des élèves en grande difficulté déjà repérés au CM2. Un millier d’emplois ne veut pas dire forcément un millier d’enseignants expérimentés nouveaux.
Une autre promesse du plan Ambition réussite était le recrutement de 3000 assistants pédagogiques (AP) sensés assister les élèves et les enseignants. Un rapport de l’Inspection générale paru en juin dernier souligne qu’ « aucune académie devant recruter plus de 35 AP n’y est parvenue. Le vivier est donc très limité… La raison principale est sans doute à rechercher dans l’attractivité relativement faible de la situation proposée ». C’est que l’écart est très important entre les services attendus des AP, comme par exemple l’encadrement de groupes d’élèves, un statut extrêmement précaire et une rémunération misérable. A cela s’ajoutent les difficultés d’intégration de ces nouveaux auxiliaires éducatifs dans les établissements. Pour l’Inspection, « l’extension du dispositif aux collèges, où la difficulté est encore plus grande… risque d’être plus délicate ». Ces prévisions pessimistes de l’Inspection ont-elles été entendues ? A défaut, dans le contexte actuel de restrictions, la situation des établissements Ambition réussite pourrait s’aggraver à la rentrée.
Dépêche AFP
Rappel : dossier spécial Ambition réussite