“Laisser les élèves et leurs familles seuls face aux devoirs et leçons est source d’inéquité”, constate le Haut conseil de l’évaluation de l’école… La pratique des devoirs met davantage en avant des modèles naïfs de la réussite (l’effort, le travail), sans s’arrêter sur les conditions et les processus d’acquisition des connaissances. Les devoirs donnés sont au mieux des applications des leçons faites en classe, mais ils peuvent être aussi disparates, mal centrés sur les notions importantes. Certains exercices sont mal expliqués, ont des consignes ambiguës ; certaines recherches documentaires dépassent les capacités d’un élève de l’école primaire. Le plus souvent, l’élève a besoin de la relance d’un adulte avisé. Outre les inégalités des aides, on constate des interventions trop appuyées (c’est l’adulte qui fait l’essentiel du devoir, lequel perd alors tout intérêt) ou des oppositions de méthode entre les parents et les enseignants (les opérations, la lecture au CP…) ». Et pourtant, 50 ans après son interdiction, le travail à la maison reste toujours une caractéristique de l’école primaire française.
Pour lutter contre cette pratique illégale, l’Inspection académique du Nord publie une belle brochure. Elle avance « 7 types d’argument contre les devoirs à la maison » mais va bien plus loin en revenant sur l’apprentissage des leçons. » Gérard de Vecchi, dans Aider les élèves à apprendre, montre l’importance de la métacognition. Rendre un apprenant conscient de sa façon de procéder, c’est l’aider à améliorer sa démarche. Une première étape consiste à aider l’élève à identifier sa propre démarche et à comprendre qu’il existe différentes manières d’apprendre. Une analyse des choix, la définition d’une nouvelle stratégie d’apprentissage constitueront les étapes suivantes ». Un exemple montre comment apprendre à l’élève à apprendre. Et pour cela le maître est indispensable.