» Le nombre de conflits au sein du système éducatif et, en particulier dans les établissements scolaires, s’accroît. Les médiateurs sont de plus en plus sollicités pour faciliter leur règlement. Ces conflits opposent des usagers aux personnels (enseignants, chefs d’établissement, conseillers principaux d’éducation) des établissements scolaires ; ces conflits peuvent également se produire au sein même d’équipes d’établissements ». Le médiateur de l’éducation nationale a rendu son rapport annuel le 23 juin. Plus de conflits ? Peut-être mais en tous cas un peu moins de plaintes cette année : 5456 réclamations en 2005, 1% de moins par rapport à 2004.
La grande nouveauté c’est la montée des plaintes d’usagers : cette année elles deviennent pour la première fois majoritaires (53% contre 49% en 2004). De quoi se plaignent les parents ? « . Leurs causes sont multiples et semblent se rattacher, en profondeur, à l’évolution des mentalités. La vie sociale actuelle favorise en effet, chez les usagers, au regard des prestations des services publics, le développement d’un comportement de « consommateur » et, chez la nouvelle génération d’élèves, un état d’esprit qui les conduit à accepter beaucoup plus difficilement qu’auparavant l’expression de l’autorité » affirme le médiateur, sans doute avec raison. Mais il y a aussi les pratiques discrétionnaires des administrations. Ainsi à propos de l’orientation. » Une forme classique de dysfonctionnement administratif est de faire dépendre une orientation plus de la stratégie des services gestionnaires que des voeux des principaux intéressés. En effet, si les difficultés de gestion des moyens de l’académie impliquent la fixation d’un nombre d’élèves minimum pour l’ouverture d’une section ou d’une option, cela ne doit pas se traduire pour autant par une orientation forcée ». Une pratique qui n’est pas si rare que cela… Mieux vaut aussi se couler dans le moule : quand on est candidat libre, ou victime d’un handicap on a davantage de chances de croiser la surdité administrative.
Les enseignants appellent aussi le médiateur qui s’interroge sur certaines pratiques managériales. » Parmi les causes de conflit, le type de « management » adopté par certains chefs d’établissements et par certains gestionnaires, au nom de l’efficacité, peut être source de conflits et de stress. Certaines personnes n’y résistent pas et se trouvent en grande détresse ou tombent malades. La limite entre un « management musclé » et le harcèlement moral devient floue et il peut arriver que l’on passe insensiblement et inconsciemment de l’un à l’autre. Il semble que les personnels d’encadrement soient peu sensibilisés à ce problème ».
De ce triste inventaire, le médiateur tire quelques recommandations. Ainsi une instruction contre le harcèlement moral est à l’étude au ministère. Le médiateur attire aussi l’attention du ministre sur la nécessité d’une harmonisation systématique des notes au bac, sur l’amélioration de la procédure d’orientation, et d’une façon générale sur une meilleure information des parents sur le fonctionnement du système éducatif.
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