Etats-Unis : Retombées économiques de l’éducation et groupes « raciaux »
« Nous n’avons trouvé aucune preuve que les retombées d’un plus haut niveau d’éducation soient plus bas pour les Afro Américains ou les Hispaniques ». Lisa Barrow et Cecilia E. Rouse ont étudié l’évolution des rémunérations moyennes entre 1980 et 2004 aux Etats-Unis. Elles mettent en évidence une relative indifférence aux critères « raciaux » qui justifie, selon elles, un effort éducatif plus grand pour les Afro-Américains et les Hispaniques.
Mais leur étude éclaire également la question de l’inflation scolaire. Ces années ont été marquées par des écarts grandissants entre groupes sociaux et particulièrement selon le niveau de diplôme. Ainsi en 2004, les personnes titulaires d’un niveau de fin d’étude secondaire gagnaient 14,31 dollars par heure contre 11,12 $ pour les salariés n’ayant pas terminé leurs études secondaires. A noter que cet écart se creuse entre diplômés universitaires et diplômés du secondaire alors qu’il se stabilise entre diplômés et non-diplômés du secondaire.
Etude (en pdf)
http://www.chicagofed.org/publications/economicperspectives/ep_2qtr2006_part2_barrow_rouse.pdf
Le handicap et l’Ecole
« Au fond cette loi, et le mouvement sociétal qui l’accompagne, ne constituent-ils pas une véritable chance pour l’école ? » L’inspection académique de la Sarthe publie une brochure qui rend compte de la journée de formation du 29 mars sur la scolarisation des enfants handicapés. La loi du 11 février 2005 a posé le principe de la scolarisation de ces enfants dans l’école proche de leur domicile. Une règle qui bouscule sérieusement l’Ecole.
Cornelia Schneider, université paris V, met en évidence le changement de paradigme pour l’Ecole. « Jusqu’à maintenant on s’est posé la question suivante : « l’enfant est-il assez bon pour l’école ? ». La nouvelle question qu’il faut poser : « l’école est-elle assez bonne pour l’enfant ? ». Pour elle ce qui freine l’intégration des enfants handicapés c’est à la fois la tradition d’excellence de l’école et sa difficulté à faire face à l’hétérogénéité des élèves. En ce sens, la loi est une chance dans la mesure où elle peut faire progresser l’école pour tous les enfants.
Bernard Gossot, inspecteur général, situe les résistances et insiste sur le fait qu’elles ne viennent pas des seuls enseignants. Chefs d’établissement, personnels de santé sont parfois réticents.
Enfin l’ouvrage donne la parole à tous les intervenants de l’intégration. Des enseignants qui exposent leurs pratiques et leurs interrogations. Des associations qui montrent les difficultés des parents et mettent en avant leur complémentarité avec l’Ecole. Il propose une riche bibliographie et webographie. Cette brochure trouve place dans une série de publications dont le Café a souvent vanté l’utilité et la qualité.
C’est aussi l’occasion de rappeler la publication d’un Cahier d’Education & Devenir sur le même sujet. Présenté dans L’Expresso du 30 mai, il donne la parole aux parents, aux enseignants et aux chefs d’établissement. Il montre lui aussi que l’intégration des élèves handicapés remet en question le fonctionnement ordinaire de l’Ecole. Par exemple, rappelle Sandra-Laure Cavani-Ghitti, professeure des écoles, « pas d’intégration individuelle réussie sans relations étroites entre enseignants ». Mais elle nécessite aussi une « culture du travail en partenariat » (Marie-Françoise Crouzier) avec les acteurs du monde non scolaire qui est éloignée du modèle scolaire traditionnel.
Inspection académique de la Sarthe, Scolariser tous les enfants et adolescents handicapés. Utopie ou réalité ?, Le Mans, 2006, 132 pages.
Le handicap à l’école. Les cahiers d’Education & Devenir n° 7, 2006. .
Brochure I.A. 72
http://www.ac-nantes.fr/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=13158
Cahier d’Education et Devenir
http://education.devenir.free.fr/Cahier7_Handi.htm
Le défi de l’éducation prioritaire
« Ce n’est pas seulement la fatigue ou le manque de soutien de l’institution qui fait arrêter ce combat mais c’est tellement dur de s’en prendre plein la tête sans comprendre ce qui se passe ». « Pourquoi tant d’enseignants évitent-ils des postes dans ces zones jugées difficiles ? Ils se privent ainsi peut-être ou sans doute, d’une dimension essentielle de notre travail, qui lui donne du sens à savoir : regarder l’enfant globalement comme un tout à la fois cognitif mais également social, affectif, voire politique ». Ce nouveau numéro du Nouvel Educateur (n°180) dédié aux Zep se situe entre ces deux visions.
Il rend compte du travail de trois équipes enseignantes. A Marseille, dans un bel article, Marie-Laure Gérin dénonce le racisme ambiant qui bloque la construction d’une véritable identité. « Dans notre école,il ne se passe pas un jour sans que nous soyons confrontés au racisme entre enfants… Chacun « se traite » allègrement… Certes les adultes interviennent mais ils en viennent à penser que ce sont des insultes si banales que finalement les enfants les emploient « sans savoir »… Finalement il s’agit d’une réalité qui apparaît naturelle alors qu’elle est totalement construite. C’est ça l’idéologie raciste. Un déni de la construction humaine et historique, des faits sociaux, pour les aborder comme une réalité naturelle et donnée au départ du monde ». Il faut aussi lire le témoignage, plus optimiste, des enseignants de l’école Balard de Montpellier, popularisée par une émission télévisée récemment.
Le numéro donne encore la parole à François Bégaudeau, auteur de « Entre les murs » et à Laurent Ott qui met en évidence les découvertes du travail en Zep. Voilà un numéro qui nous amène dans ces classes, entre lassitude et espoir.
Commande
http://www.pemf.fr/site/index.php?CLEF=PEMF_ARTICLE_DETAIL&id=1089&PHPSESSID=a1e78b58e019acc73fee91d1219b68b7
Présentation par l’OZP
http://www.association-ozp.net/article.php3?id_article=2778