Ce dont ont besoin vraiment les enseignants souhaitant s’impliquer, c’est d’abord du temps pour réfléchir ensemble, pour se former, pour travailler en partenariat. Mais ce temps nécessite, pour être bien utilisé, beaucoup de professionnalisme et de rigueur. Il faut attribuer des moyens importants à partir de projets et non de façon mécanique. Même chose pour la diminution des effectifs. J’ai des collègues qui, d’après ce que je vois quand la porte de leur classe est ouverte, ou d’après ce que disent à l’occasion les élèves, n’arrêtent pas de parler et parler, et ne mettent jamais vraiment les élèves en activité. À quoi bon réduire le nombre de leurs élèves? En revanche, quand je travaille sur un projet d’écriture d’un récit long, avec des jeunes de 13-14 ans, comme je le fais en ce moment, j’ai besoin de passer beaucoup de temps avec des petits groupes, d’être aidé par la documentaliste, etc. » Interrogé par la revue québécoise Vie pédagogique, Jean-Michel Zakhartchouk défend l’idée d’une politique zep centrée sur les projets des équipes pédagogiques.
Il doit aussi s’expliquer sur un phénomène qui paraît surprenant au Québec : « en suivant de loin les débats français sur l’école, on comprend mal le procès de complot contre la culture que dressent divers intellectuels médiatiques à ceux et celles qui travaillent avec coeur à l’amélioration de la pratique pédagogique ». Pour J.-M. Zakhartchouk, « il ne suffit pas de clamer qu’il faut faire étudier Victor Hugo et qu’il ne faut pas renoncer à travailler sur Mozart. Il faut trouver les chemins adéquats, en passant par l’actualité, par les formes familières aux élèves (y compris en « récupérant » ce qu’on peut trouver dans la pub, par exemple) et par diverses astuces et ruses ».
http://www.viepedagogique.gouv.qc.ca/numeros/139/vp139.pdf
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2006/03/index310306.aspx