« Le football est le stade ultime de la mondialisation. Il n’est pas aujourd’hui de phénomène plus global. Son empire ne connaît ni frontières, ni limites. Phénomène plus rare encore, c’est le seul empire qui soit populaire. Et c’est le seul par lequel les peuples enthousiastes réclament d’être conquis, se réjouissent de l’avoir été, luttent avec acharnement pour en être les meilleurs disciples. Il n’y a aucune surface habitée de la planète, si petite soit-elle, qui ait su, pu ou voulu résister à la conquête du football ». Dans Football et Mondialisation (A Colin), Pascal Boniface met en évidence le lien entre foot et mondialisation.
Il ne manque pas d’arguments : la FIFA (fédération internationale du foot) regroupe 207 pays, soit 16 de plus que l’ONU. La Juventus compte plus de 1200 clubs répartis dans le monde entier. L’espace de Madrid TV, la chaîne du Real, s’étend sur 40 pays. Enfin le foot compte même son G8, ou plutôt son G14 qui regroupe les clubs les plus prestigieux et les plus à même de dicter leur loi.
Alors ce sport britannique symboliserait la victoire de la mondialisation ? Sur le site des Cafés géographiques, Gilles Fumey propose une autre lecture. « La partie que vont siffler les nations le 9 juin est un bel exemple de ces freins à la mondialisation. Les identités nationales résistent fort et la compétition, pour une fois, n’est pas dominée par les Etats-Unis. Dans le respect inconditionnel de l’adversaire qu’imposent les règles, « la joie de jouer plutôt que de tuer » (D. Müller), peut donner à ces matches inutiles de recomposer la géographie du monde, au moins le temps d’une saison ». Un beau sujet de bac…
Présentation de l’ouvrage de P. Boniface
Article des Café géographiques
Le site de la Fifa