» La lecture même du texte du HCE nous laisse supposer certaines difficultés à venir. Ainsi, la définition de la Culture humaniste ne nous préserve pas totalement du risque d’établir des listes interminables de faits, dates, personnages. Ne reproduit-on pas là le même problème qu’avec les programmes qui entraînent comme souci n°1 des enseignants le moyen de le terminer à temps ? Soulignons au passage que ces fameux repères – faits, personnages et oeuvres – sont déjà bien présents dans les programmes actuels, ainsi que – de manière plus implicite – les compétences essentielles qu’il s’agit de construire en classe, même si leur prise en compte par les enseignants demeure incertaine ». Dans La Durance n°72, Jean Sérandour, IPR, se livre à une lecture critique des recommandations du Haut Conseil de l’Education sur le socle commun.
Il souligne aussi des apports positifs. « La contribution d’une pluralité de disciplines à la construction des compétences, comme le projet d’apprendre aux élèves à « travailler en équipe », de leur apprendre à « écouter » concourent, il est vrai, à atténuer le clivage disciplinaire depuis si longtemps dénoncé. Mais ces recommandations présidaient déjà à l’organisation des IDD, TPE et ECJS, et beaucoup d’enseignants se sont félicités de l’expérience partagée sur ce plan avec les élèves. Il est donc attendu de tous que les leçons soient effectivement tirées de ces pratiques récentes, quelque peu mises en sommeil.
Enfin, la définition d’un socle de compétences et sa mise en oeuvre dans la formation des élèves au quotidien, tant au niveau disciplinaire que transversal, posent surtout à l’enseignant la redoutable question de l’évaluation des acquis (connaissances et aptitudes), de son équité, de sa dimension formatrice. Par là même, ce projet souligne au fond la nécessité et les vertus du travail d’équipe… Ainsi on voit aisément, pour ce qui concerne nos disciplines, que l’établissement d’une progression dans l’acquisition des compétences liées au travail cartographique (lecture, interprétation, construction), à l’étude du texte ou de l’image, supposerait une concertation vraie, un apport de tous, un engagement de chacun à appliquer le projet de formation établi. Il en ressortirait plus de cohérence pour la discipline, dans chaque cycle, plus de clarté pour l’élève dans son contrat d’objectifs à atteindre, plus de crédibilité des enseignants aux yeux de tous, élèves et parents. Sous cet angle, une telle réforme de notre enseignement ne peut sans doute aller sans une autre formation, initiale et continue, des enseignants. Un vrai chantier et un défi pour tous. Mais un enjeu essentiel : redonner sens à notre enseignement pour une meilleure réussite des élèves ».
http://www.histgeo.ac-aix-marseille.fr/durance/new_dur/num_072.htm