» Avec Internet, l’accès au travail des autres est beaucoup plus aisé et beaucoup moins coûteux en termes de temps, ce qui n’est pas négligeable… Tricher est devenu un acte très banalisé dans la société et cela n’a plus le caractère interdit qu’il a pu revêtir par le passé. C’est une façon d’arriver à un résultat au même titre que le travail par soi-même ». « Grâce à Internet, en 2 mois j’ai rédigé mon mémoire de doctorat, enfin d’autres l’avaient fait pour moi, je n’ai fait que réunir les informations… Le fait de savoir que les personnes dont je recopie le document ont eu une note correcte me rassure sur le fait que moi aussi je peux m’en sortir avec le même travail, sans trop d’effort. La vie est belle, il y a tellement de choses dont il faut profiter… La plupart des cas, les profs liront à peine ma thèse de doctorat. Alors que ce soit moi ou un autre qui l’a écrite, qu’est-ce ça change ? … Oui, ce n’est pas bien ce que l’on fait. Mais dans un sens tout le monde le fait ! » Michèle Bergadaà, université de Genève, a écouté ce que les étudiants du supérieur disent du plagiat par Internet.
Elle met ainsi en évidence 5 profils différents d’étudiants : le non plagieur, le « bricoleur »qui utilise la toile sans connaître les règles; le « tricheur » qui suit ses camarades; le « manipulateur » qui ne suit que ses propres règles; le « fraudeur » qui les enfreint sciemment.
Pour M. Bergadaà, » toute la solution ne réside pas dans le fait d’externaliser vers des moteurs de recherche la détection du plagiat et vers l’administration l’application de sanctions. Une judiciarisation de plus en plus grande ne peut que déboucher sur une lourdeur administrative de plus en plus déprimante… Il va donc nous falloir être créatifs pour imaginer, dans ce nouveau contexte de contact quotidien avec Internet, la mise en oeuvre concrête de nos valeurs et de nos normes universitaires avec – et non contre – nos étudiants, et ce quel que soit leur profil ».
Etude (en pdf)
Le site de M. Bergadaà