« On ne saurait en effet améliorer les pratiques éducatives ou en introduire de nouvelles sans les appuyer sur les connaissances acquises par la recherche. On ne saurait non plus faire avancer la recherche sans tirer des enseignements des expériences et des innovations qui ont passé l’épreuve du terrain. Il faut donc intensifier le dialogue et multiplier les collaborations entre les chercheurs et les praticiens ». Dans son rapport annuel « sur l’état et les besoins de l’éducation », le Conseil supérieur de l’éducation du Québec appelle l’Etat à renforcer la recherche en éducation et sa vulgarisation.
Le document souligne d’abord l’impact de la recherche auprès des enseignants québécois. « L’enquête que le Conseil a menée auprès des enseignants du primaire et du secondaire révèle qu’une proportion importante d’entre eux s’intéressent à la recherche et qu’un tiers sont même assez actifs en ce domaine. Ils constituent de ce fait des acteurs sur lesquels on peut s’appuyer pour toute entreprise de collaboration entre recherche et pratique ». Ainsi 88% des enseignants lisent des revues professionnelles, un sur deux a accès à des subventions pour participer à des colloques et 43% obtiennent d’être dégagés de leur temps de travail pour cela.
Entre les chercheurs et les enseignants, le rapport met en évidence le rôle clé de la fonction d’accompagnement et des outils de vulgarisation. Il invite l’Etat à accroître le financement de la recherche en éducation et à soutenir les pratiques innovantes. Il demande également que la formation initiale et continue prépare les enseignants à la recherche. « Une meilleure formation des enseignants à la recherche devrait les amener à s’interroger sur leur pratique et à introduire des façons de faire pour l’améliorer. La mise en relation des pratiques enseignantes et des résultats de recherche devrait favoriser le développement du sens critique des enseignants ainsi qu’une plus grande aptitude dans la résolution de problèmes, autant que le souci de se munir d’un répertoire d’outils et de moyens pour améliorer l’apprentissage ».
L’Etat est invité également à soutenir la vulgarisation c’est-à-dire à « instituer une fonction publique de veille et de vigie » en recherche éducative et à « soutenir un mécanisme de réseautage… un outil convivial qui vise à informer les différents acteurs de l’éducation des recherches et des projets novateurs ».
Décidément, que c’est large l’Atlantique !
Rapport