» Ecole(s), c’est d’abord pour montrer à tous les parents qu’il existe des façons de parler aux enfants, de les éduquer, autre que de crier ou de mettre la pression. Ensuite, c’est comprendre comment un enfant apprend, comment il sort de l’échec, qu’est-ce qui, dans la situation pure du huis-clos d’une classe, face à un adulte, se joue dans ses différents stades de développement. Enfin, c’est s’interroger sur ce constat très angoissant que le rapport PISA présentait en 2003 : les élèves français sont de très loin les enfants les plus stressés de l’OCDE. Ils ne sont que 45% à se déclarer « bien » dans leur classe alors que la moyenne de l’OCDE est de… 81% ! Pourquoi en est-on là ? Qu’est-ce que ça signifie ? Est-ce fatal ? Faut-il vraiment souffrir pour bien apprendre ? Mieux : apprend-on bien quand on souffre ? » Interrogé par les Cahiers pédagogiques, Christophe Nick explique les objectifs de son documentaire, diffusé sur France 2, vers 22h50, les 13, 20 et 27 avril. En trois émissions il donne à voir deux écoles traditionnelles et deux écoles bien différentes : l’école Montessori à Paris et l’école coopérative Balard à Montpellier.
Le reportage suscite une violente réaction de l’inspectrice générale Martine Storti dans Télédoc. « À l’avance donc, on s’était réjoui. Mais, progressivement, le malaise s’est installé… Et si la cause avait été entendue d’avance ? Et si le tournage n’était là que pour illustrer une thèse, déjà écrite ? Et si le téléspectateur était l’otage du choix des situations, du cadrage, du montage, du télescopage des images, soigneusement sélectionnées et rapportées les unes aux autres, en contraste si systématique et probant qu’il en devient suspect, à l’instar d’une instruction menée seulement à charge ? Car contrairement à ce que déclarent les auteurs – « nous ne sommes pas là pour juger mais pour regarder » -, j’ai bien eu l’impression, moi, qu’ils ne faisaient que cela, comparer et juger. Et trouver dans l’école dite banale ce qu’ils y cherchaient, ce qu’ils avaient décidé d’y trouver. Je ne leur reproche pas ce choix qui relève de leur liberté. Je leur reproche d’ériger ce qu’ils nous donnent à voir en discours de vérité ». A vous de juger !
Article Cahiers pédagogiques
Article Télédoc Cndp