» Le Parlement, les élus de la Nation, ont voté la loi sur l’égalité des chances et le Conseil constitutionnel vient de juger cette loi en tout point conforme aux principes et aux valeurs de la République. En démocratie, cela a un sens et doit être respecté. C’est pourquoi j’ai décidé de promulguer cette loi mais aussi parce que je pense que le contrat première embauche peut être un instrument efficace pour l’emploi. Mais j’ai entendu également les inquiétudes qui s’expriment, chez de nombreux jeunes et chez leurs parents. Et je veux y répondre. C’est pourquoi je demande au Gouvernement de préparer immédiatement deux modifications de la loi sur les points qui ont fait débat. La période de deux ans sera réduite à un an. En cas de rupture du contrat, le droit du jeune salarié à en connaître les raisons sera inscrit dans la nouvelle loi. Enfin, je demande au Gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour qu’en pratique, aucun contrat ne puisse être signé sans intégrer pleinement l’ensemble de ces modifications ».
Le discours présidentiel du 31 mars a-t-il une chance d’apaiser la rue ? Dès le 31 au soir des manifestations spontanées, hostile au CPE, ont éclaté dans les grandes villes françaises. Le Monde publie les réactions, « irritées », des organisations syndicales. Pour l’éducation retenons celles-ci. « Ubuesques », c’est l’adjectif utilisé par la FCPE pour qualifier les propos présidentiels. « Après avoir récusé toute idée de retrait d’une loi votée par le Parlement au motif du respect des institutions, le Président de la République promulgue la loi en demandant qu’elle ne soit pas appliquée ». L’association de parents d’élèves appelle donc les parents à manifester le 4 avril. Pour le Snes, « le Président de la République ne répond pas à l’attente des millions de jeunes, de salariés et de citoyens qui sont dans l’action pour le retrait du CPE. Décidant de promulguer la loi, il rejette l’exigence portée massivement par le mouvement en cours. Il a même développé un nouveau plaidoyer en faveur du CPE. De façon contradictoire, il propose de ne pas appliquer la loi et de la modifier immédiatement ! Pourquoi alors promulguer ce texte ? ». Pour Karl Stoeckel, de l’UNL, premier syndicat lycéen, « »cette promulgation va renforcer la mobilisation et la radicalisation du mouvement… On continue, le gouvernement reste isolé et Jacques Chirac est déconnecté de la jeunesse et de la population ».
Les syndicats organisateurs de la journée d’action du 4 avril, Unef, Cé, Unl, Fidl, Cfdt, Cfe Cgc, Cftc, Cgt, Fo, Fsu, Solidaires, Unsa, maintiennent l’appel à manifester et à faire grève le 4 avril. Ils doivent se rencontrer lundi 3 avril.
Article du Monde
Dépêche AFP
Communiqué Snes