» Au nom du socle commun, il s’agit d’exclure une partie des jeunes, en ne leur assurant qu’un minimum des enseignements. Au lieu de réconcilier certains élèves avec l’école, par la culture, l’expérimentation, le sport, on se focalise sur certaines matières académiques. On est dans l’acharnement pédagogique ». Dans un entretien accordé au Monde, Philippe Meirieu s’explique sur son refus de prolonger son mandat à la tête de l’IUFM de Lyon. « Je ne souhaitais pas être nommé par le ministre de l’éducation nationale, Gilles de Robien. Je me sens trop en désaccord avec les décisions prises, ces dernières années, dans le domaine éducatif, pour assumer ces responsabilités ».
P. Meirieu dénonce « une politique de renoncement aux ambitions. L’apprentissage à 14 ans, présenté comme une réponse à la crise des banlieues, en est une illustration. Ce n’est pas en renonçant à l’éducation, à la culture, qu’on va résoudre la question des violences. Au contraire. C’est une mesure démagogique. On paye les jeunes 300 euros, mais c’est une prime pour abandonner l’école. En plus, on sait qu’ils ne trouveront pas d’emploi, car les entreprises n’en veulent pas ».
Il réclame davantage de suivi individuel des élèves. » Je reconnais que la loi Fillon avait ouvert la porte. Je suis d’autant plus sidéré que M. de Robien ne l’ait toujours pas mis en oeuvre ».
Article du Monde
Le site de P. Meirieu