« Si je parlais à une classe de bacheliers, je leur dirais : dans votre intérêt allez le plus loin possible dans vos études. Mais si j’étais assis devant le président des Etats-Unis, ce n’est pas évident pour moi de lui dire qu’on a besoin de davantage de diplômés ». Pour l’économiste Lawrence Mishel, président de l’Economic Policy Institute de Washington, interrogé par Education Week, les emplois du futur auront besoin d’à peine plus de diplômés qu’aujourd’hui. L. Mishel relève par exemple que si, entre 1970 et 2000, l’écart de salaire entre non-diplômés et diplômés du supérieur s’est creusé, depuis 2000 il a diminué de 5%.
Une position que d’autres économistes contestent. Ainsi pour Richard J. Murnane et Frank Levy, de Harvard, « il y a une division croissante du travail humain, une fracture entre ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas effectuer un travail de valeur dans une économie marquée par l’informatique ». Pour eux les TIC participent de l’éclatement de la pyramide salariale entre ceux qui se retrouvent dévolus à des services aux personnes peu payés et ceux qui tirent le plein profit des TIC. Eux feront plutôt remarquer qu’en 20 ans les salaires des diplômés du supérieur ont augmenté de 80% par rapport à ceux des simples bacheliers.
On retrouve dans ce débat la question centrale de la thèse développée en France par Marie Duru-Bellat, dans son ouvrage « L’inflation scolaire ». Dans l’immédiat, aux Etats-Unis le débat se porte déjà sur le lycée et sa réforme.
Article d’Education Week
Rappel : article de M. Duru-Bellat