Eduquer à la lutte contre le racisme est bien une mission prioritaire de l’Ecole. La Journée mondiale de lutte contre le racisme, le 21 mars, donne l’occasion de rappeler cet objectif. Le Cidem met en ligne des dépliants pour sensibiliser à cet événement et annonce la publication de numéros spéciaux des Clés de l’Actu. Le Café vous propose son dossier qui présente des expériences pédagogiques et des ressources, du primaire au lycée.
http://www.cidem.org/cidem/semaines/
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/racisme04_index.aspx
Racisme et antisémitisme se portent bien en France
« Alors que l’année 2004 était marquée par un accroissement considérable des actes racistes, antisémites et xénophobes, mais aussi par une prise de conscience collective de ces phénomènes et une forte mobilisation pour y remédier, l’année 2005 fait apparaître le paradoxe opposé. Elle est en effet caractérisée par une diminution globale importante des actes racistes portés à la connaissance des autorités, une baisse encore plus sensible des actes antisémites, alors même que l’on voit émerger, à la lumière du sondage d’opinion, une augmentation inquiétante du pourcentage de personnes qui s’avouent racistes, une radicalisation des opinions hostiles aux étrangers et un essoufflement dans la mobilisation contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie ». Le rapport sur la lutte contre le racisme et la xénophobie de la Commission nationale consultative des droits de l’homme aboutit à un paradoxe inquiétant. Le nombre d’actes racistes et antisémites a baissé de 38% de 2004 à 2005, passant de 1574 à 974. Une baisse qu’il faut nuancer : le nombre de blessés est resté sensiblement le même : 48 en 2005 contre 57 en 2004. Mais « l’une des caractéristiques les plus fortes et les plus inquiétantes du sondage 2005 est incontestablement la levée d’un tabou. En effet, une personne interrogée sur trois répond que personnellement elle dirait d’elle-même qu’elle est raciste (dont 24 % « un peu » raciste), soit une augmentation de 8 points par rapport à 2004 (25,1 %) ». Cet éclairage st confirmé par le recul de la mobilisation anti-raciste : recul de 18 points quand il s’agit de signaler un comportement raciste à la police, de 10 points pour signer des pétitions par exemple.
Cette année encore, l’étude comprend deux chapitres consacrés au racisme à l’Ecole et au racisme sur Internet. A l’Ecole, les données statistiques (Intérieur ou Signa) signalent une baisse sensible des actes racistes mais un fort développement de l’ethnocentrisme. Ils sont souvent le fait d’élèves en fin de collège ou début de lycée. Jacqueline Costa – Lacoux, CNRS, préconise le renforcement de l’éducation civique et une meilleure prise en compte de la diversité de la société française dans toutes les disciplines. « Une journée d’accueil en début d’année où les principes de l’École républicaine seraient expliqués, notamment le principe de l’égale dignité des personnes, impliquant le refus des discriminations, et le principe de la laïcité. Cette journée pourrait se clore par un « pot de l’amitié ou de la fraternité » comme certains établissements le font déjà. Il ne s’agit donc pas seulement d’une journée portant uniquement sur l’organisation scolaire, mais de l’expression d’une « hospitalité républicaine » ». Selon elle il faudrait aussi rappeler aux enseignants « leur devoir de signaler les actes racistes ».
Sur Internet, pour Marc Knobel, « En 2005 la situation a peu changé, les sites racistes, xénophobes et antisémites – qu’ils fussent quelquefois hébergés en France ou surtout hébergés à l’étranger – continuent de polluer le Net et de diffuser une propagande particulièrement nauséeuse. Les sites extrémistes sont de plus en plus nombreux ». Mais la loi sur l’économie numérique a donné de nouvelles armes aux antiracistes. « Sur le Net, le racisme et l’antisémitisme ne peuvent être considérés comme de simples opinions. Les hébergeurs doivent concourir à la lutte contre la diffusion d’informations portant sur l’apologie des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, incitant à la haine raciale ou ayant un caractère pédophile ».
La Cncdh rappelle l’importance de la mise en oeuvre du Programme mondial en faveur de l’éducation aux droits de l’homme. Elle demande l’accès des ONG aux IUFM pour former les enseignants aux droits de l’homme.
Le rapport
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/064000264/index.shtml