Patrick Picard
Extraits des interventions de la journée : L’an prochain…
La mise en œuvre en 2006 : PPRE et évaluations CE1
- La place des PPRE
René MACRON, chef du Bureau des Ecoles, à la DESCO, évoqua la généralisation des PPRE (programmes personnalisés de réussite éducative), à mettre en place pour les élèves en grande difficultés, ceux qui sont susceptibles de ne pas atteindre les objectifs de fin de cycle (15à 20% avec une grande dispersion selon les écoles…)
Le but : aider à limiter les redoublements et assurer les aides nécessaires, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’école, en visant à les mettre en cohérence en distinguant quatre phases : repérer les élèves concernés, analyser les difficultés et définir les programmes, mettre en œuvre les PPRE en le limitant à quelques semaines, et apprécier les effets sur les élèves concernés. « Le maître de la classe en est le pivot, avec le directeur, les maîtres spécialisés et les maîtres surnuméraires. L’investissement du directeur en est une clé très importante. Le médecin scolaire, les conseillers pédagogiques ou les EVS peuvent y contribuer« . L’enfant doit également être associé à la procédure, en recherchant son adhésion, ainsi que celle des parents, mobilisés sur des objectifs prioritaires.
- Le rôle de l’évaluation CE1
Après la phase d’expérimentation connue cette année, l’évaluation CE1 sera généralisée, devant avoir lieu fin octobre, juste avant les vacances de Toussaint, « afin de laisser le temps nécessaire à la mise en place des remédiations nécessaires« . Jacqueline Levasseur, de la DEP, précisa qu’elles « ne sont pas des évaluations diagnostiques, et ne feront pas l’objet de relevé national ou local« .
L’outil se présentera sous la forme de trois cahiers :
– un pour le maître,
– un pour tous les élèves ( une épreuve 1 « filtre », identification des mots et phonologie, compréhension, dictée et copie, mathématiques)
– un pour les élèves en difficulté (épreuve 2)Le cahier 1 a été remanié (2 séances de 30 mn, 21 exercices) afin de structurer 3 catégories d’élèves, identifiant les élèves en difficulté « moyenne » auxquels le maître pourra, ou non, décider de faire passer l’épreuve 2. Les épreuves de lecture « à voix haute » ont été renforcés.
Certaines classes auront plus de la moitié des élèves identifiés comme « en difficultés », ce qui aura des conséquences sur l’organisation pédagogique à mettre en œuvre.
Une aide pour les maîtres à la lecture des difficultés des élèves sera téléchargeable sur
http://eduscol.education.fr.
La formation initiale
A partir de la situation de son académie, Didier Geiger, directeur de l’IUFM de Créteil est revenu sur son objectif prioritaire : « conformément à la loi, assurer la réussite des élèves au moyen d’une qualification attestée des professeurs d’école stagiaires en lecture, respectant les programmes, capables d’autonomie pédagogique, à savoir de prendre en compte l’hétérogénéité des élèves et les besoins des élèves présentant un handicap« .
Pour lui, la formation doit partir des programmes comme point de référence de la formation, prendre appui sur les savoirs académiques à maîtriser, articuler enseignements et pratique professionnelle, personnaliser les formations, et intégrer réellement les maîtres-formateurs dans le » corps » des formateurs d’IUFM en leur permettant d’assurer une partie de leur enseignement au sein de l’IUFM.
« Nous avons aussi besoin d’un temps de formation suffisamment long, d’un cadre national suffisamment précis (nous formons des fonctionnaires d’Etat). Une cinquantaine d’heures doit être un minimum pour la formation en lecture« . Conscient que les moyens dont il dispose ne lui permettront pas d’y parvenir, il souhaite « réinterroger la pertinence des moyens consacrés au mémoire professionnel« .
Comment former les enseignants « en masse » ? A distance !
Le recteur de l’académie de Strasbourg, Gérald Chaix, présenta la solution lui permettant de former 1000 enseignants par an, en restant « dans les limites des moyens dont nous disposons » : la formation à distance à partir du site « Télé Formation Lecture », site piloté par Alain Bentolila et l’Université René Descartes et l’IUFM de Créteil.
« C’est d’abord une source d’information, une base de données permettant une formation autonome, une formation individualisée, qui associe analyse de pratique et réflexion théorique, en tenant compte des parcours programmés en fonction des difficultés des élèves, une évaluation et un tutorat à distance.«
Un groupe de pilotage a été mis en place, s’appuyant sur un réseau d’IEN et de conseillers pédagogiques « ayant reçu une formation de haut niveau« , l’IUFM et le CRDP. « Les IEN ont mis en place plusieurs indicateurs : la mise en place du manuel, la vérification du travail sur les quatre domaines des instructions officielles« . Pour le recteur, il s’agit bien que l’institution se dote d' »un projet individuel pour chaque maître de CP« .
Page publiée le 10-03-2006