« Dans sa tribune du 28 février dans Libération, Gilles de Robien exulte : il a découvert, enfin, une preuve scientifique de l’inefficacité de la méthode globale ! C’est « la science du cerveau » qui apporte « l’explication rigoureuse qui nous manquait […] On sait désormais non seulement que la méthode à départ syllabique est plus efficace, mais l’on sait pourquoi. On en a la preuve. » Laquelle ? Les professeurs de français enseignent à leurs élèves qu’une assertion doit être étayée par des arguments pour être crédible ; ils se trompent sans doute, puisque le ministre lui-même montre que cela est inutile ». Caroline d’Atabekian, présidente de Weblettres, une importante association de professeurs de français, ironise sur la découverte ministérielle.
« Les « neurosciences cognitives » prouvent surtout à monsieur de Robien que la liberté pédagogique des enseignants est une revendication dépassée. Maintenant, on sait pourquoi. On en a la preuve. Quand « la recherche française trouvera […] la réponse à l’une des plus grandes énigmes de l’humanité : comment naissent nos pensées ? », selon les mots de Robien, elle lèvera peut-être le voile sur une énigme plus grande encore : jusqu’où la pensée du ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche va-t-elle nous conduire ? »
Weblettres
La tribune de Libération