« Il faut donner leur autonomie aux établissements scolaires ». L’UMP tenait mercredi 22 février sa convention nationale sur l’Ecole en présence de Nicolas Sarkozy, des ministres Robien, Fillon et Ferry et des chantres de l’école d’autrefois (M Le Bris, M.-C. Bellosta, L. Lafforgue etc.).
Nicolas Sarkozy a présenté un programme pour l’Ecole où reviennent deux mots : autonomie et liberté. C’est d’abord l’autonomie des établissements présentée comme « un facteur clé de la réussite ». Dans l’esprit de N. Sarkozy elle doit permettre une offre scolaire variée et mieux adaptée aux élèves. « C’est une réforme qui doit nous permettre… de supprimer la carte scolaire » annonce le président de l’UMP. « Je crois dans le libre choix des établissements par les parents ». Et il invite déjà l’Etat à favoriser et à autoriser l’ouverture de nouveaux établissements privés sous contrat dans les quartiers. « Pourquoi la possibilité de choisir l’enseignement privé serait-elle réservée aux beaux quartiers ? ».
Sur le terrain pédagogique, N. Sarkozy souhaite davantage de sport et de langues (dès le CP). Il demande aussi que les enseignants soient rémunérés « au résultat » et par exemple qu’on paye davantage ceux qui font des études dirigées. Il semble d’ailleurs que ce soit déjà le cas depuis quelques décennies…
La convention a été aussi l’occasion pour l’UMP de promouvoir les théories des ultra-conservateurs de l’Ecole, qui s’affichent comme les experts pédagogues de l’UMP : Marc Le Bris, M.-C. Bellosta.
Que retenir du plan Sarkozy ? D’abord ses contradictions. Les établissements privés sont implantés plutôt dans les beaux quartiers parce qu’ils sont payants. Si l’Etat autorise de nouvelles ouvertures, il diminuera le pourcentage d’élèves de milieu favorisé dans les établissements publics. Il n’augmentera pas le pourcentage d’élèves défavorisés dans le privé. Quoi qu’en dise N. Sarkozy supprimer la carte scolaire et développer le privé augmentera la ségrégation sociale. C’est visiblement l’objectif recherché. Que dire de l’autonomie des établissements ? Peut-elle vraiment permettre le développement de projets pédagogiques originaux adaptés à des publics scolaires différents ? En théorie, oui. Dans la réalité on voit bien que très peu d’établissements privés ont su développer des projets originaux. Si l’autonomie administrative peut se décréter, l’innovation et la créativité pédagogique ne peuvent être propulsés hiérarchiquement.
Pour en savoir plus sur cette journée, nous vous invitons à lire le reportage illustré de Patrick Picard qui a assisté pour le Café à cette journée de l’UMP.
Le reportage de P. Picard
Dépêche AFP
N. Sarkozy dans Le Figaro