« Le 3 janvier dernier, avec sa circulaire sur la lecture et ses justifications, le ministre a officialisé la transposition, on aurait envie de dire l’intrusion, dans « l’écosystème pédagogique » français (contexte linguistique, scolaire et didactique) de concepts, débats et politiques éventuellement pertinents dans « l’écosystème pédagogique » anglo-américain (contexte linguistique, scolaire et didactique). Il se pourrait qu’arrivant rue de Grenelle, le ministre qui a fait baisser la mortalité routière de 30 % en installant 500 radars, ait cru qu’on pouvait résoudre aussi simplement le problème de la lecture… Si c’était le cas, on serait tenté de regarder ce dérapage avec indulgence.
Aujourd’hui, en tout cas, les dégâts créés par ce geste mal inspiré et précipité sont encore réparables. Mais pour éviter que la « méthode syllabique pure » dite aussi « phono-synthétique », ne détruise tous les acquis de notre histoire pédagogique de ces trente dernières années, il faudra vraisemblablement procéder avec les concepts et débats psycho-pédagogiques anglo-américains comme avec la tortue de Floride : en suspendre l’importation, pendant un certain temps du moins, apaiser les parents et les praticiens, puis ne les réintroduire en France qu’avec d’infinies précautions ».
Dans un bel article publié par Le Café pédagogique, André Ouzoulias explique pourquoi l’importation de concepts pédagogiques américains sur l’apprentissage de la lecture n’est pas forcément pertinente dans l’espace culturel français. Cela tient à la fois à la langue elle-même et au système scolaire français qui scolarise déjà tous les enfants 3 ans avant le cours préparatoire.
Article d’A Ouzoulias
La pétition