« D’ici la fin de l’année, chaque établissement devra être muni d’un plan de prévention contre les violences scolaires ». Une idée apparemment de « bon sens », présentée, selon l’AFP, par le ministre de l’éducation nationale dans le cadre d’un plan gouvernemental contre la violence scolaire.
Hélas tout se gâte quand le ministre parle du plan : il s’agit de mettre en place « des rapprochements et un partenariat plus resserré avec la police ici, la gendarmerie là ». Le ministre est favorable « à la présence d’un policier – ou d’un gendarme en zone gendarmerie – en permanence ou plusieurs fois par semaine dans les établissements ».
Le premier ministre, lui, envisage « un véritable partenariat avec la police qui permette de répondre aux demandes des établissements scolaires, de répondre aux demandes de la communauté éducative ».
Nicolas Sarkozy est lui aussi intervenu dans le débat affirmant « Il faut que l’école ait une loi: le règlement intérieur… On a le devoir de saluer son professeur, de ne pas garder son blouson et sa casquette en classe ».
Des déclarations dont on peut pour le moins souligner la légèreté. Les établissements ont déjà des règlements intérieurs. Ils ne résolvent pas toutes les difficultés. Le partenariat avec la police est déjà effectif dans la quasi-totalité des établissements et il aide les établissements à gérer les difficultés quotidiennes.
Mais on peut douter des effets bénéfiques du mélange des genres entre éducateurs et policiers. Une politique de lutte contre la violence scolaire ne se réduit pas au maintien de l’ordre. Comme le montre l’enquête du Café sur la violence scolaire, elle engage toute une communauté. Son succès dépend justement d’une bonne coordination entre les différents acteurs (éducation nationale, associations, élus, police etc.) ce qui suppose que chacun soit dans son rôle. Faire croire qu’on va faire face au problème uniquement par la présence policière, c’est encore aggraver la situation dans les établissements. En fait cette mesure participe de la dislocation des zep engagée par le gouvernement. Enfin comment ne pas souligner l’incohérence d’une politique qui supprime les aides éducateurs mais est prête à financer des policiers dans les écoles.
Dépêche AFP
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Rappel : Dossier violence du Café