André Antibi propose un système d’évaluation qui lutte contre l’échec scolaire. Bénéficiant du soutien de nombreuses organisations professionnelles du public comme du privé, il reçoit maintenant l’appui du ministre.
Comment lutter contre l’échec scolaire ? André Antibi et son Mouvement, le Mouvement contre la constante macabre, ne prétend pas posséder de solution miracle. Mais il ouvre une piste peu onéreuse, accessible et qui permet d’améliorer le niveau des élèves et de les mobiliser.
A. Antibi est parti d’un constat : la répartition des notes dans le système éducatif français est très différente des autres systèmes éducatifs. Elle suit exactement la même courbe de Gauss quels que soient les élèves, éliminant toujours une partie importante de ceux-ci. « En raison de conceptions ancrées sur le classement des individus, les pratiques d’évaluation apparaissent souvent comme un couperet destiné à sélectionner. Elles sont assujetties généralement à la règle des trois tiers : un tiers de « mauvais », un tiers de « moyens » et un tiers de « bons », y compris quand les objectifs ont été globalement atteints par la grande majorité des élèves. Ce phénomène, relaté sous le nom de « constante macabre »* se manifeste à des degrés divers aux différents étages du système éducatif ». Ce système de notation « pourrit l’Ecole », démobilise une partie importante des élèves, crée de la rancune et de l’agressivité et finalement génère un taux constant d’échec scolaire.
Pour André Antibi, « une telle situation n’est pas fatale. Inverser la tendance est possible, rapidement, au bénéfice de toutes les parties prenantes. Cela suppose une prise de conscience de ce dysfonctionnement, et la volonté clairement affichée de l’éradiquer. Des solutions simples et efficaces existent, déjà expérimentées… En particulier, le contenu d’une épreuve d’examen ainsi que sa longueur doivent correspondre à un contrat clairement annoncé par l’enseignant, sans piège. Dans ces conditions, l’échec éventuel d’un élève ne serait plus ressenti comme une injustice ».
Ce que recommande le MCLCM c’est « l’évaluation par contrat de confiance » (EPCC), une méthode où l’élève est informé du contenu de l’exercice et s’y prépare.
Environ 500 enseignants expérimentent déjà ce contrat avec près de 15 000 élèves. Des enseignants de maths et de français ont pu témoigner de son efficacité : globalement la moyenne remonte même si quelques élève restent en retrait.
Cela tient-il entièrement à l’EPCC ? On se rend compte en écoutant les collègues qu’en fait l’EPCC transforme la relation pédagogique. Les enseignants réfléchissent sur une base nouvelle à leur évaluation et la modifient en conséquence. Du coté des élèves, un nouveau rapport s’installe, l’envie de travailler revient. Philippe Joutard, qui participe au MCLCM, explique que « notre système a une vision négative de l’élève » et que l’EPCC permet officiellement de rompre avec elle. Elle alimente une dynamique positive.
Le MCLCM a déjà le soutien de nombreux syndicats d’enseignants (Sgen, Se-Unsa, Snuipp etc.), de syndicats de personnels de direction (Snpden, Synadec, Snceel etc.), d’inspection (Snia, Snpden), d’associations de parents d’élèves (Peep, Fcpe, Unapel etc.) et de mouvements pédagogiques (Crap, E