IIMA du 25 octobre 2005 au 19 mars 2006.
Lorsque l’on songe à l’apport des savants arabes au développement scientifique de l’Europe, deux domaines viennent immédiatement à l’esprit : les mathématiques et l’astronomie. La civilisation arabo-musulmane nous a légué le système de numérotation utilisé dans le monde entier et a transmis le chiffre zéro inventé par les mathématiciens indiens. Les mathématiciens arabes ont littéralement inventé l’algèbre et furent les premiers à imaginer les différents procédés permettant la résolution des équations.
En ce qui concerne l’astronomie, il suffit de constater que la nomenclature des termes employés est particulièrement riche en appellations venant de l’Islam. Par ailleurs les astronomes arabes ont mis au point un grand nombre d’instruments leur permettant d’accomplir des mesures à partir de leurs observations du ciel, le plus connu étant l’astrolabe ; mais il en existe d’autres tout aussi sophistiqués. La civilisation de l’Islam s’est emparée de toutes les branches du savoir intellectuel et technique. Elle a accompli des découvertes prodigieuses dans différents domaines de la science qu’il s’agisse de la mesure du temps (horlogeries variées) et du repérage dans l’espace (navigation et création de cartes géographiques) ou de la mise au point de dispositifs mécaniques et optiques. Il convient aussi de ne pas oublier la chimie qui s’applique à comprendre la composition et le comportement de la matière, ni bien sûr la médecine et l’architecture qui concernent la santé et le bien-être des hommes.
L’histoire des sciences occidentales a longtemps occulté ce qu’elle devait à la science arabe et, désormais, celle-ci apparaît comme un chaînon indispensable dans l’histoire universelle des sciences. Les savants des pays d’Islam ont d’abord étudié et assimilé, puis prolongé d’apports nouveaux les disciplines pratiquées dans les civilisations antérieures (surtout grecque, mésopotamienne et indienne) en ayant recours à la science expérimentale et en défrichant des domaines et des techniques qui ne se constitueront que bien plus tard en Europe. Le Moyen ge de l’Occident est contemporain de l’âge d’or de la civilisation de l’Islam. Une langue commune, l’arabe, la prospérité de l’empire dont l’ampleur du territoire – de l’Espagne à l’Inde – a favorisé le commerce international, l’encouragement des califes et des princes, la liberté de pensée et la tolérance, sont autant de facteurs qui ont permis de faire progresser le patrimoine scientifique commun.
Cette exposition a pour ambition de montrer au public le développement extraordinaire qu’ont connu les sciences à l’époque de ce qu’il est convenu d’appeler l’âge d’or de la civilisation arabo-musulmane (VIIIe-XVe siècle). Abordant à la fois une culture et des sujets qui ne sont pas nécessairement bien maîtrisés par le public, cette manifestation veut l’interpeller par une approche simultanément esthétique, pédagogique et ludique. Ainsi, les oeuvres réunies (tout type de supports) seront-elles assorties d’une signalétique qui en permettra la compréhension et la signification, complétée de modules audiovisuels (interviews, séquences filmées, images de synthèse) intégrés véritablement au parcours. Plutôt que de procéder à un catalogue exhaustif des différentes disciplines constituant la science arabe, le parcours considère trois ensembles dans lesquels seront traités à la fois l’élaboration et la diffusion des savoirs à travers les manuscrits, l’expérimentation et la pratique avec les instruments et les outils, enfin les résultats à travers des objets et des artefacts.
http://www.imarabe.org/temp/expo/sciences-arabes.html