L’apprentissage précoce anéantit-il l’apprentissage ? « Cette mesure de régression, destinée à apporter des solutions aux difficultés d’une partie de notre jeunesse ne fera que contribuer à fragiliser un peu plus ceux qui connaissent les plus grandes difficultés. Elle ne consiste qu’à délester le service public d’éducation des jeunes qui lui posent le plus de problèmes au lieu de s’interroger sur les politiques de soutien à mettre en oeuvre. C’est un terrible constat d’échec ». Jacques Auxiette, président du Conseil régional des Pays de la Loire et président de la commission éducation de l’Assemblée des Régions de France s’élève contre la réforme de l’apprentissage adoptée ce matin en conseil des ministres.
Pour lui, « abaisser l’age de l’entrée en apprentissage et une orientation trop précoce, conduisent en fait à une perte de chance pour les jeunes en matière de promotion sociale et va à l’encontre de tous les efforts qui ont été menés ces dernières années en faveur de la revalorisation de la formation en alternance ». Il relève qu’outre les spécialistes de l’éducation, de nombreux employeurs sont réticents à embaucher des jeunes qui n’ont pas les bases élémentaires en matière d’écriture et de lecture. Enfin, le président du Conseil régional des Pays de la Loire s’indigne du fait que les régions qui, de par la loi, ont la compétence en matière de formation professionnelle et d’apprentissage n’aient même pas été consultées par le gouvernement. « Nous avons fait des efforts considérables pour valoriser cette filière de formation et permettre aux jeunes d’accéder au niveau baccalauréat, abaisser l’age d’entrée en apprentissage va anéantir nos effort en replongeant cette filière dans ce qui lui a donné une image négative de voie de garage ».
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