» Le programme de français de 1ère prend le risque de se scléroser s’il se réfugie dans des valeurs trop classiques. » Interrogée par le Café, Viviane Youx, présidente de l’Association française des professeurs de français (AFEF) est nuancée dans son jugement sur les nouveaux programmes de français de première, depuis peu mis en consultation.
« Nous ne pouvons que nous féliciter du retour du roman en classe de 1ère. Il y faisait en effet cruellement défaut à deux titres : le genre dominant de la littérature des deux derniers siècles était laissé de côté dans cette dernière année de l’étude de la littérature pour la plupart des élèves ; de plus, la lecture personnelle est difficile à susciter chez les jeunes hors du roman. Le roman permettrait donc d’introduire des lectures cursives plus nombreuses et mieux acceptées. La notion de personnages apporte une réflexion sur distanciation qui aide à se détacher d’une lecture trop psychologisante. La réintégration du roman comme objet d’étude dans toutes les séries de la classe de 1ère ouvre à nouveau des perspectives pédagogiques que nous déplorions d’avoir perdues ».
Par contre l’AFEF regrette la disparition du biographique dans les séries S, ES et technologiques. « Ce serait une maladresse. Le genre biographique s’est avéré prépondérant depuis plusieurs décennies et fait écho aux besoins de se mettre en scène et de livrer son moi intime sans pudeur si fréquent sur les antennes actuellement. Il en permet une prise de conscience et conduit les élèves à s’interroger sur les spécificités d’un texte littéraire. Les lectures cursives, dans le genre autobiographique notamment, sont souvent fort appréciées des élèves car elles font résonance avec leurs questions et quête intimes ».
V. Youx reconnaît qu’il n’est pas possible d’ajouter un objet d’étude sans en enlever un. « Mais le choix opéré est-il le plus judicieux ?… L’ouverture voulue n’aura lieu que s’il permet aux oeuvres du patrimoine, pierres d’angle de chacun des objets d’étude, de cohabiter avec des oeuvres de la littérature contemporaine française mais aussi francophone et étrangère ».
L’AFEF
Les projets de programme